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Société Publié le vendredi 14 février 2025 | AIP

Une prévalence de la violence et du harcèlement au travail de plus de 50% enregistrée en Côte d’Ivoire (Etude)

La Côte d’Ivoire enregistre une prévalence de la violence et du harcèlement au travail de 58%, relève une étude conduite par L’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (ENSEA) sur le projet dénommé « Défis du marché du travail en Afrique de l’Ouest : Quels impacts de la violence et du harcèlement ? ».


Les résultats de cette étude présentés jeudi 13 février lors d’un atelier organisé à l’ENSEA à Cocody, indique qu'en Afrique de l’Ouest, une proportion importante de travailleurs est affectée par la violence liée au travail, avec des taux de prévalence de 65 % au Sénégal, 58 % en Côte d’Ivoire, et 42 % au Burkina Faso.


Parlant du profil des victimes de la violence et du harcèlement, les résultats montrent que les femmes subissent davantage de violence et de harcèlement sexuels liés au travail, mais sont moins exposées que les hommes à la violence psychologique et physique liée au travail dans les trois pays étudiés. En Côte d’Ivoire et au Sénégal, 23 % et 22 % des femmes en sont victimes, contre 15 % et 16 % des hommes.


En ce qui concerne la violence physique, les hommes sont les principaux auteurs, représentant plus de 80 % des victimes masculines dans les trois pays, et plus de 50 % des victimes féminines au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Pour la violence et le harcèlement sexuels, les hommes sont également les principaux auteurs de ces actes à l'encontre des femmes, les hommes étant responsables de 70 % des victimes féminines au Burkina Faso et jusqu'à 90 % en Côte d'Ivoire. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, les femmes sont les principaux auteurs de violences sexuelles et de harcèlement à l'encontre des hommes, puisqu'elles sont responsables de plus des deux tiers des victimes masculines.


Enfin, les analyses indiquent que la violence et le harcèlement au travail ont des effets considérables sur le bien-être des travailleurs. La santé mentale est particulièrement touchée, de même que la santé physique qui est souvent affectée. De plus, une perte de motivation et de productivité au travail sont également constatée et touche 10 % des hommes en Côte d'Ivoire.


Au dire du directeur général de l‘ENSEA, Kouadio Hugues, l’étude relève l’ampleur du phénomène et les obstacles persistant à la dénonciation et à la prise en charge des victimes.


« Elles souligne également l’urgence de renforcer les cadres juridiques, de sensibiliser les acteurs du marché du travail et de mettre en place des mécanismes de préventions et de protection adaptés », a-t-il recommandé.


Cette étude a bénéficié de l’appui financier de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de la collaboration de l’Agence nationale de la statistique (ANStat) de Côte d’Ivoire, de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) du Sénégal, de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina Faso et de l’Institut de Recherche pour le Développement-Laboratoire Population-Développement-Environnement (IRD-LPED de France).


En juin 2019, l'Organisation internationale du travail (OIT) a adopté la convention (n° 190) sur la violence et le harcèlement et la recommandation (n° 206) qui l'accompagne. Il s'agit des premières normes internationales du travail sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail, qui fournissent un cadre commun pour prévenir, remédier et éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail, y compris la violence et le harcèlement fondés sur le genre.


(AIP)

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