L'Université Nangui ABROGOUA et la compagnie NatureMetrics (UK), leader dans le domaine des méthodes à haut débit basées sur l'ADN pour l'évaluation de la biodiversité, ont pris l’initiative de proposer pour financement au Fonds de Partenariat pour les Ecosystèmes Critiques (CEPF) un projet sur « L’Exploitation de l’ADN environnemental pour la conservation et la gestion durable des mangroves dans le Parc National d'Azagny en Côte d'Ivoire ». L’atelier de lancement de ce projet s’est déroulé, le jeudi 27 février 2025, au sein de cette institution académique, en présence de la Présidente de l’UNA, Prof. Véronique YOBOUE, de la Directrice Générale de l’Environnement et du représentant de la Direction Générale de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves.
Face aux changements climatiques, la protection des écosystèmes et de la biodiversité est de plus en plus un enjeu important pour les Etats africains comme la Côte d’Ivoire. Pour répondre à ce défi, les chercheurs de l’Université Nangui ABROGOUA (UNA) ont décidé de recourir à l’ADN Environnemental (ADNe), comme outil d’évaluation de la biodiversité afin de fournir des solutions concrètes aux dirigeants ivoiriens pour la conservation et la gestion durable des mangroves dans le Parc National d’Azagny. Il s’agit surtout d’acquérir des données fiables sur les ressources vivantes de cet écosystème côtier considéré comme fragile du fait d'un développement important d’activités anthropiques et d’une croissance accélérée de l’urbanisation littorale due à l'accroissement rapide de la population sur la frange côtière. Selon les chercheurs de l’UNA, cette forte anthropisation influence fortement l’étendue des mangroves et compromet leur capacité de régénération, à tel point que les superficies des mangroves sont en déclin en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies. A l’ouverture de cet atelier, la Présidente de l’Université Nangui ABROGOUA (UNA), Prof. Véronique YOBOUE, a dit toute la satisfaction de son institution d’accueillir cet atelier de lancement, en présence de personnalités aussi distinguées et engagées en faveur de la protection de l’environnement dans notre pays. « Je salue cette initiative qui illustre l’importance de la collaboration et du partenariat dans la recherche environnementale » a-t-elle indiqué avant d’exprimer sa gratitude au Fonds de Partenariat pour les Ecosystèmes Critiques (CEPF) dont le soutien financier a déjà permis, en 2021, la mise en œuvre d’un projet sur le fleuve Bandama. S’agissant de cet outil innovant pour la préservation de la biodiversité qu’est l’ADN Environnemental (ADN e), elle n’a pas manqué de rappeler que l’ADNe représente aujourd’hui une avancée majeure pour la recherche en biodiversité, car cette approche non invasive permet non seulement d’identifier toutes les espèces de poissons d’un plan d’eau à partir d’un simple prélèvement d’eau mais également de déterminer les espèces végétales butinées par les abeilles à partir d’un échantillon de miel. Mieux, elle permet aussi de retracer l’histoire écologique d’un lac sur plusieurs millénaires. C’est pourquoi, elle s’est réjouie qu’à travers ce second projet sur l’ADN Environnemental, l’UNA soit fière de partager l’expérience capitalisée par son Laboratoire d’Environnement et de Biologie Aquatique dans l’application de cette technologie. « L’Université Nangui ABROGOUA se tient aux côtés des gestionnaires d’aires protégées, des organisations environnementales et des autorités locales etc pour favoriser l’essor de cette technologie et renforcer les capacités locales en matière de conservation. Nous sommes convaincus que l’ADN Environnemental deviendra un levier essentiel pour la gestion durable des ressources naturelles en Côte d’Ivoire. » a-t-elle ajouté.
Quatre (04) communications ont été faites au cours de cet atelier. Au nombre de celles-ci, il y avait la communication portant sur le « Bilan de la collaboration scientifique et technique entre l’UNA et NatureMetrics dans le domaine de l’ADN Environnemental », prononcée par le Prof. Allassane OUATTARA ainsi que celle du Dr Tiffany JEDRECKA de NatureMetrics relative au projet portant sur « L’exploitation de l’ADN Environnemental pour la conservation et la gestion durable des mangroves dans le Parc National d’Azagny en Côte d’Ivoire ».
Rappelons qu’une base de données de la biodiversité des mangroves du Parc National d’Azagny (espèces de vertébrés et d'invertébrés) identifiées à partir de l'ADNe est désormais disponible.
Ct