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Sport Publié le lundi 7 avril 2025 | Abidjan.net

Salon du sport béninois : « Le sponsoring n’est pas de la philanthropie , c’est un investissement » (Mahama Coulibaly)

© Abidjan.net Par DR
Mahama Coulibaly

La première édition du Salon du sport béninois, une initiative de l’agence Global Sport Management portée par Fawaz Adjibadé s’est tenue du 3 au 4 avril 2025 à Cotonou et a vu la participation de Mahama Coulibaly comme représentant de la Côte d’Ivoire. 


Ce rendez-vous de deux jours a été un cadre d’échange entre les acteurs de l’écosystème sportif béninois et des experts venus d’ailleurs, notamment de la Côte d’Ivoire pour penser l’avenir du sport béninois



Le pari de ce salon selon Fawaz Adjibadé a été de « regrouper l'ensemble des intervenants du sport béninois afin d'échanger sur les dispositifs à mettre en place pour développer le secteur dans les années à venir ». 



Invité en tant qu’expert du business du sport, Mahama Coulibaly, figure du sport ivoirien et ancien président de fédération ivoirienne de basketball, a apporté un éclairage “pragmatique” sur les mécanismes de financement du sport en Afrique. Pour lui, il faut cesser de considérer le sponsoring comme un acte de générosité. « Ce n’est pas de la philanthropie, c’est un investissement qui exige un retour mesurable », a-t-il affirmé.


Actuellement, 90 % du financement du sport en Afrique repose sur les subventions publiques, un modèle peu durable selon l’expert. Il a invité donc à explorer de nouvelles sources de revenus notamment, la billetterie, le merchandising, les droits télé (…) autant de leviers peu exploités sur le continent selon lui.



M. Coulibaly a pris en exemple, les modèles sud-africain et marocain, où la structuration des compétitions, l’implication du secteur privé et une forte culture sportive ont permis d’attirer des sponsors majeurs. Le Nigeria, grâce à ses milliardaires patriotes et à son tissu d’entreprises locales, investit également massivement dans le sport.



Quant à la Côte d’Ivoire, l’élan suscité par l’organisation de la CAN a favorisé la mise en place de solides partenariats, notamment avec les télécoms et les équipementiers. « C’est grâce à ces stratégies que la Côte d’Ivoire est aujourd’hui en tête du basket africain », a souligné Mahama Coulibaly.



Pour convaincre une entreprise d’investir, l’expert recommande de proposer un « produit sportif attractif » avec des compétitions bien organisées, une bonne visibilité médiatique et une gouvernance rigoureuse. « Les entreprises veulent de la clarté, de la transparence, des indicateurs de performance », insiste-t-il.



Il préconise également une professionnalisation des fédérations, trop souvent dirigées par des passionnés sans expertise économique. « Ce sont toujours les mêmes débats depuis trente ans, car les fédérations restent entre elles, sans ouvrir leur écosystème au secteur privé », a-t-il regretté, appelant à s’entourer de professionnels comme KPMG ou Deloitte pour structurer les projets. 



Par ailleurs, il a encouragé les acteurs du sport à développer une vraie stratégie événementielle. « 70 % du public d’un événement sportif ne suit pas forcément la discipline en temps normal, mais ce sont eux qui consomment, achètent des billets, des produits dérivés. Ce sont eux qui créent la valeur », a-t-il indiqué. 



Durant les assises, neuf thématiques ont été débattues, parmi lesquelles : la promotion de la femme dans le sport, la structuration du cadre institutionnel et juridique, le développement de l’excellence sportive chez les jeunes, ou encore la question centrale du sponsoring et du partenariat dans l’économie du sport.



R-SEKONGO 

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