La cheffe d’entreprise ivoirienne et promotrice du Gala des PME, Kouyaté Ahoua, a marqué les esprits par une intervention puissante et engagée lors de la 4e édition du Salon de l’Entrepreneuriat Féminin de Dakar, tenue les 10 et 11 mai 2025 à la Place du Souvenir Africain. Invitée spéciale de ce rendez-vous panafricain dédié à la promotion des femmes entrepreneures, elle a livré une vision audacieuse du rôle des femmes dans la transformation économique du continent.
Placée sous le thème « L’entrepreneuriat féminin : un levier clé pour le développement durable », cette édition a été un véritable carrefour d’échanges, de renforcement des capacités et d’inspiration pour des centaines de femmes venues de toute l’Afrique. Au cœur des débats, une question centrale : Comment l’entrepreneuriat féminin peut-il contribuer à réduire les inégalités économiques en Afrique ?
À cette question, Kouyaté Ahoua a répondu sans détour. « Il faut arrêter de considérer les femmes comme le maillon faible de l’économie. Depuis des années, des lois et politiques ont été adoptées pour nous soutenir, mais ces dispositifs ne nous enferment-ils pas parfois dans une posture de dépendance ? » a-t-elle martelé non sans s’interroger.
Elle a exhorté les femmes à sortir de la logique de victimisation et à embrasser leur pouvoir économique avec ambition. « L’entrepreneuriat n’est pas un espace de compassion. C’est un champ de bataille économique. Il faut apprendre à se battre, à perdre parfois, mais surtout à se relever », a-t-elle souligné.
En retraçant la résilience des femmes africaines dans les foyers, les champs, les marchés et les communautés, Kouyaté Ahoua a rappelé que la combativité est inscrite dans l’ADN féminin du continent. « Les femmes africaines n’ont pas à rougir. Elles tiennent la maison, le commerce, les traditions, et portent l’avenir. Il est temps d’assumer cette force dans l’économie formelle », a-t-elle fait savoir.
Invitant les femmes à ne plus quémander des places mais à les prendre, les conquérir, à l’image de celles qui ont ouvert la voie notamment des présidentes, des dirigeantes, des entrepreneures de haut niveau. « Elles ne se sont pas excusées d’exister. Elles se sont imposées par la compétence, l’endurance et la vision » a ajouté Mme Kouyaté.
Pour la promotrice du Gala des PME, l’entrepreneuriat féminin doit désormais dépasser la logique d’inclusion assistée pour devenir un levier de transformation économique réelle, porté par des femmes solides, stratégiques, et déterminées. « Oui à l’accompagnement. Oui à la sororité. Mais surtout, oui à la combativité. Car le monde de demain appartiendra à celles qui auront osé se lever sans attendre la permission », a-t-elle conclu.
R. SEKONGO