Le lancement officiel du projet Roche Diagnostic Côte d’Ivoire, ce mardi 27 mai 2025 à Abidjan-Cocody, marque une avancée stratégique pour le système de santé ivoirien. En présence du ministre de la Santé, Pierre Dimba, cet événement traduit une volonté ferme de moderniser la prise en charge médicale à travers une meilleure capacité de dépistage et de diagnostic.
Le diagnostic précoce est désormais au centre des politiques de santé publique en Côte d’Ivoire. Pour le ministre Pierre Dimba, ce projet s’inscrit dans une dynamique d’amélioration de l’offre de soins, avec pour objectif de réduire la durée des traitements, d’améliorer les taux de guérison et de limiter les complications liées à des diagnostics tardifs ou erronés.
La mise en place de cette plateforme diagnostic s’inscrit dans une logique d’innovation et de performance. Elle vise à corriger les failles du système de santé, en renforçant la précision des résultats médicaux et en réduisant les marges d’erreur. C’est aussi une réponse concrète aux objectifs de développement durable (ODD), notamment en matière de santé universelle.
Les chiffres avancés par le ministre témoignent de progrès notables : la prévalence du VIH/Sida est passée de 4,7 % en 2010 à 1,7 % en 2024, la mortalité liée au paludisme a chuté de plus de 100 % depuis 2017, et celle liée à la maternité a reculé de plus de 50 % depuis 2012. Ces résultats, en grande partie dus à une meilleure politique de diagnostic et à l’engagement des partenaires techniques, montrent l’importance d’investir dans la détection rapide des pathologies.
De son côté, Johan Descombes, directeur général de Roche Diagnostic Côte d’Ivoire, a présenté l’ampleur de l’engagement de son entreprise. Chaque année, plus de 100 millions de tests sont distribués, et plus de 10 millions de patients bénéficient d’analyses de charge virale dans le cadre de la lutte contre le VIH. En parallèle, plus de 8000 techniciens et ingénieurs sont régulièrement formés aux nouvelles technologies de diagnostic, renforçant ainsi les compétences locales.
En marge du lancement, un panel d’experts s’est penché sur l’enjeu crucial de l’accès au diagnostic dans les pays à revenu faible. Pour la Côte d’Ivoire comme pour la sous-région, ce défi reste majeur : comment assurer une couverture équitable, fiable et durable du diagnostic pour l’ensemble des populations, notamment en milieu rural ? Ce débat a permis d’ouvrir des pistes pour une transformation systémique, axée sur la collaboration public-privé et le renforcement des infrastructures sanitaires.
Cyprien K.