Face aux difficultés croissantes d’accès aux financements internationaux, 16 pays d’Afrique de l’Ouest participent à ce mardi 10 juin 2025 à Abidjan-Plateau à un atelier régional sur la notation de crédit souverain, initié par le Programme des Nations Unies pour le développement(Pnud) avec le soutien du Japon et en partenariat avec AfriCatalyst.
L’objectif de cette rencontre de réflexion dans la capitale économique ivoirienne est d'aider les gouvernements à mieux comprendre les critères des agences de notation, améliorer la qualité des données économiques fournies, et structurer un dialogue stratégique pour renforcer leur crédibilité financière. « Renforcer la transparence budgétaire, développer des outils financiers innovants, améliorer la qualité des données et changer le narratif économique sont essentiels », a déclaré Blerta Cela, Représentante résidente du Pnud en Côte d’Ivoire. « Le Pnud reste entièrement mobilisé pour vous accompagner sur ces chantiers », a-t-elle ajouté, assurant que « la crédibilité financière ne s’improvise pas, elle se construit ». Aussi a-t-elle invité « Construisons-la ensemble - avec rigueur, stratégie, et ambition ».
Pour Vassogbo Bamba, directeur de cabinet du ministre ivoirien des Finances, une bonne notation peut permettre de réduire les coûts d’emprunt, attirer plus d’investissements et accéder à des financements avantageux. Gustave Diasso, de l’UEMOA, plaide pour que l’Afrique soit perçue comme une terre d’opportunités, et non comme un risque.
Bien avant, Gustave Diasso, Représentant résident de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en Côte d’Ivoire, a invité tous les participants à tirer pleinement profit de cette rencontre, afin d’approfondir leur compréhension des processus de notation, de renforcer le dialogue avec les agences concernées, et de fournir des informations économiques fiables et pertinentes pour une évaluation plus juste du continent. « Il est temps que l’Afrique soit perçue non plus comme un risque, mais comme une terre d’opportunités pour les investisseurs internationaux », a-t-il souhaité.
Daouda Sembene, Directeur général d’AfriCatalyst, a pour sa part, dit que cet atelier constitue une étape cruciale dans la démarche. Il a proposé qu’un espace d’échange entre les gouvernements, les experts techniques et les anciens responsables ayant déjà piloté des processus de notation soit créé en vue d’obtenir de meilleurs résultats.
Une phase pilote a été mise en œuvre en Afrique de l’Est notamment en Éthiopie, en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya. Ce qui a permis d’identifier plusieurs défis communs, l’initiative entend renforcer la coopération Sud-Sud, le partage d’expériences et l’élaboration de stratégies communes pour de meilleures notations.
Cyprien K.
