Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et le Front Populaire Ivoirien (FPI), deux partis membres de la plateforme Cap-Côte d’Ivoire, ont expliqué les raisons de leur non-participation à la récente rencontre avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui s'est tenue ce mercredi 16 juillet 2025 à Abidjan-Cocody. Selon eux, un tel échange n’est « pas nécessaire ». Leur priorité reste un dialogue politique avec le gouvernement, en vue d’élections apaisées, inclusives et crédibles.
« C’est une démarche qui n’a pas fait l’unanimité au sein de la CAP. Nous avons toujours privilégié le dialogue direct avec le gouvernement. C’est ce que nous faisons depuis plusieurs mois », a déclaré Pascal Affi N’Guessan, président du FPI. Il précise que cette position ne signifie pas une interdiction formelle pour les autres partis membres d’y participer. « Au sein de notre coalition, les partis sont autonomes, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Mais cette rencontre ne saurait engager toute la CAP. », a-t-il précisé.
Depuis 2024, les partis membres de Cap-Côte d’Ivoire plaident pour un dialogue politique autour du processus électoral. Plusieurs correspondances ont été adressées au président de la République, sans réponse concrète, selon Georges Ezaley, vice-président du PDCI-RDA. « Nous avons envoyé trois courriers au chef de l’État pour solliciter une discussion sur les réformes électorales. En mai, sans retour, nous avons élargi notre plaidoyer auprès de partenaires comme l’Union Européenne, la CEDEAO, l’Union Africaine ou encore les chefs traditionnels », a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, l’idée d’un échange avec le RHDP avait été évoquée en mai dernier, mais n’a jamais abouti. La rencontre prévue avec le parti au pouvoir avait été reportée à la dernière minute, pour des raisons de calendrier.
Selon Georges Ezaley, les propos de certains responsables du RHDP, relayés sur les plateaux télévisés, ont aussi refroidi CAP-CI. Pour ces responsables, le dialogue politique initié précédemment aurait déjà permis de traiter toutes les questions essentielles. Une position jugée « fermée » par les partis de l’opposition. « Quand quelqu’un dit publiquement qu’un dialogue politique n’est plus nécessaire, à quoi bon lui demander de le soutenir ? », s’est interrogé Georges Ezaley. Pour lui, ce n’est pas avec le RHDP que le dialogue doit s’ouvrir, mais avec les institutions de l’État.
En dépit des obstacles, CAP-CI ne renonce pas à son objectif. « Nous sommes au cinquième dialogue, nous voulons en initier un sixième », a souligné Pascal Affi N’Guessan. Les membres de la plateforme souhaitent ainsi voir s’ouvrir un espace de concertation véritable avec les autorités pour garantir la transparence du processus électoral à venir.
Cyprien K.

