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Société Publié le mardi 30 septembre 2025 | BBC

L'ancien président congolais Joseph Kabila condamné à mort ce mardi

L'ancien président congolais Joseph Kabila condamné à mort ce mardi
© BBC
L'ancien président congolais Joseph Kabila condamné à mort ce mardi
La Haute Cour militaire a condamné l'ancien président congolais Joseph Kabila et demande son arrestation immédiate.

Reporté à plusieurs reprises, le verdict de la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo (RDC) dans le procès contre Joseph Kabila est tombé ce mardi.

L'ancien président congolais est condamné à mort par la cour qui ordonne également son arrestation immédiate.

Il est reconnu coupable entre autres pour crimes de guerre, dont viol, meurtre, apologie, trahison, complot, propagande des actes de crimes de guerre.

A 54 ans, M. Kabila est jugé pour trahison et complicité avec le groupe armé M23 qui s'est emparé de l'est de la RDC et ses richesses minières avec l'aide du Rwanda.

On ne sait où il se trouve actuellement, mais en mai dernier, il était apparu dans l'est du pays, après l'avoir quitté en 2023.

Que reproche la Justice à Joseph Kabila ?

Le parquet l'accuse d'avoir soutenu les rebelles du M23, actifs dans l'est du pays riche en minerais, et d'avoir comploté avec le Rwanda pour déstabiliser son successeur, Félix Tshisekedi. Ce dernier l'a accusé d'être le cerveau derrière les rebelles du M23.

Il est également accusé de le viol, la torture et la participation à un mouvement insurrectionnel.

Kabila rejette l'ensemble des charges. Il a qualifié l'affaire d'« arbitraire », dénonçant une instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place.

Les parties civiles réclament près de 46 milliards de dollars de réparations au total, en plus de la saisie de ses avoirs bancaires.

Le procès se déroule alors que les combats se poursuivent malgré un accord de cessez-le-feu signé en juillet entre les rebelles et le gouvernement.

L'ONU et plusieurs pays occidentaux accusent le Rwanda de soutenir militairement la rébellion, ce que Kigali dément fermement.

Ce verdict inédit dans l'histoire politique congolaise, pourrait avoir de profondes répercussions sur l'équilibre fragile entre le pouvoir central et les provinces de l'est, toujours en proie aux violences armées.

L'ancien président vivait à l'extérieur du pays depuis deux ans, mais est arrivé en mai dans la ville de Goma, tenue par les rebelles, dans l'est de la RDC, après s'être exilé volontairement en Afrique du Sud.

Soulignant des preuves accablantes, l'ONU et plusieurs pays occidentaux ont accusé le Rwanda voisin de soutenir le M23 et d'envoyer des milliers de soldats en RD Congo. Mais Kigali nie les accusations, affirmant qu'il agit pour empêcher le conflit de déborder sur son territoire.

En mai, la chambre haute du parlement a levé l'immunité de M. Kabila en tant que sénateur à vie pour permettre sa poursuite sur des accusations qui incluent la trahison, le meurtre, la participation à un mouvement insurrectionnel et l'occupation forcée de Goma.

Âgé de 53 ans, Joseph Kabila a dirigé la RDC pendant 18 ans, après avoir succédé à son père Laurent Désiré Kabila, qui avait été abattu en 2001. Joseph Kabila n'avait que 29 ans à l'époque.

Il a remis le pouvoir au président Félix Tshisekedi à la suite d'une élection contestée en 2019, mais ils se sont ensuite brouillés.

Dans une vidéo sur YouTube maintenant supprimée et publiée en mai, Kabila s'en est pris au gouvernement congolais en le qualifiant de « dictature », et a déclaré qu'il y avait un « déclin de la démocratie » dans le pays.

À l'époque, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a rejeté les allégations de Kabila, disant qu'il n'avait « rien à offrir au pays ».

Ferdinand Kambere - un proche allié de Kabila qui a servi dans son parti PPRD maintenant interdit, a accusé le gouvernement de « deux poids, deux mesures ».

Il a déclaré que c'était trop doux pendant l'accord de paix, mais trop dur pour Kabila, ajoutant que le procès était un moyen d'exclure Kabila de la politique du pays.

Un autre pilier de Kabila - Emmanuel Ramazani Shadary - aurait déclaré qu'un verdict de culpabilité était une conclusion acquise et que le procès n'était guère plus que du « théâtre ».

Mais à l'ouverture du procès, le vice-ministre congolais de la Justice, Samuel Mbemba, a eu des mots sévères pour ses détracteurs.

"La justice ne négocie pas, elle ne dialogue pas. Le calendrier de la justice est différent du calendrier politique."

Reportage supplémentaire par Damian Zane et Cecilia Macaulay

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