À l’issue du Conseil des ministres tenu ce mercredi 1er octobre 2025, sous la présidence du chef de l’État Alassane Ouattara au Palais présidentiel d'Abidjan-Plateau, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, s’est prononcé sur les récentes interpellations qui alimentent le débat public à l’approche de l’élection présidentielle.
Selon lui, les arrestations enregistrées ces derniers jours ne sont pas liées à l’appartenance politique des personnes concernées, mais à des délits commis. « Les personnes qui ont été interpellées jusqu’à ce jour ne l'ont pas été du fait qu’elles soient des personnalités de l’opposition. Elles l’ont été en tant que justiciables qui ont commis des délits. Ce n’est pas plus compliqué que cela », a-t-il affirmé.
Amadou Coulibaly a insisté sur la nécessité d’éviter les amalgames, rappelant que les lois en vigueur s’appliquent à tous sans distinction. Il a notamment évoqué la question de l’utilisation des réseaux sociaux, soulignant que « tout ce qui n’était pas autorisé hors ligne ne l’est pas en ligne ». À ce titre, il a rappelé la modification de la loi sur la communication audiovisuelle, qui stipule que les détenteurs de plus de 25.000 abonnés ne relèvent plus d’une simple « conversation privée ».
Le ministre de la Communication a également indiqué que le gouvernement mène depuis près de trois ans une vaste campagne de sensibilisation à travers le slogan #EnLigneTousResponsables. Cette initiative visait à informer les utilisateurs sur les dérives possibles d’Internet et à rappeler que celui-ci « n’est pas un espace de non-droit ». « Beaucoup d’utilisateurs ont compris qu’un délit reste un délit, et qu’Internet ne saurait constituer une zone d’impunité », a-t-il soutenu.
Amadou Coulibaly a par ailleurs rappelé que la Côte d’Ivoire n’est pas isolée dans cette dynamique. Il a cité l’exemple de l’Angleterre qui, en novembre 2023, a adopté un texte de loi allant dans le même sens, avec pour objectif de réguler davantage l’usage des réseaux sociaux.
Face aux critiques sur un supposé recul des libertés, le porte-parole du gouvernement a tenu à réaffirmer l’attachement du pays à la liberté d’expression. « Liberté d’expression, oui, et nous sommes un pays de liberté d’expression. Il suffit de regarder la tonalité de notre presse », a-t-il conclu, tout en rappelant que la phase actuelle est celle de la répression, dans le strict respect de la loi.
Cyprien K.

