Samedi 4 octobre 2025, la nuit tombait lentement sur Treichville quand les premières notes de basse ont envahi le Palais de la Culture. Dans la grande salle Anoumabo, le public, déjà chauffé à blanc, scandait un seul nom : Kajeem. Le fils de Jah faisait son grand retour avec son concert événement intitulé « La Convocation 2 », une rencontre entre la musique, la parole et la conscience.
Sous les projecteurs, une lumière dorée caresse la scène. Kajeem entre, sobre, le micro à la main, le regard profond. Une ovation éclate, mêlant cris, applaudissements et drapeaux brandis. Le reggae-man plante le décor à travers une soirée où la vibration des mots devait réveiller les consciences et rallumer les cœurs. « Ce soir, on ne vient pas seulement chanter. On vient se parler, se comprendre, s’élever ensemble », lance-t-il dans une clameur générale.
Dès les premiers accords, la magie opère. Les percussions roulent, la guitare effleure l’air, la basse pulse. La salle devient un océan de mouvements, de corps et de voix. Le public, debout, reprend en chœur les refrains de ses titres cultes “Réveille-toi Afrique”, “Abidjan City”, ou encore “Justice et Paix”. Les visages rayonnent, les bras s’élèvent, et l’énergie circule comme une onde invisible.
Chaque chanson résonne comme une prière ou un cri. Kajeem ne chante pas seulement pour divertir : il interpelle, questionne, éveille. Ses paroles, empreintes d’engagement social, rappellent l’importance de l’unité, du respect et de la dignité. Dans un morceau inédit, il rend hommage aux jeunes, « gardiens de l’avenir », et appelle à « la résistance par la connaissance ».
Autour de lui, des musiciens habités donnent tout : les cuivres flamboyants, les chœurs puissants, les rythmes qui fusionnent reggae, soul et sonorités africaines. Quelques artistes invités viennent également partager la scène, dans une atmosphère fraternelle. Ensemble, ils tissent un moment suspendu, une communion entre artistes et public.
Les spectateurs, venus en nombre, ne sont pas de simples auditeurs. Ils participent, vibrent, répondent, dansent. Dans cette salle transformée en temple musical, les frontières s’effacent : entre le chanteur et ses fans, il ne reste qu’une seule vibration, celle de la conscience et du partage. « Ce soir, c’est une convocation à la paix, à l’amour, à l’authenticité », confie une spectatrice, la voix couverte par les basses. « On sent qu’il chante pour nous, avec nous », ajoute un jeune admirateur, drapé d’un drapeau ivoirien.
Au fil des heures, la scène devient un espace sacré où se mêlent ferveur et spiritualité. Chaque morceau est une incantation, chaque silence une respiration collective. Et lorsque retentissent les dernières notes, personne ne veut partir. Le public réclame un rappel Kajeem revient, sourire aux lèvres, pour un ultime morceau, porté par une salle entière devenue chorale.
Pour les organisateurs, « La Convocation 2 » aura été bien plus qu’un simple concert. C’était un acte de foi artistique, une célébration de la musique ivoirienne, mais aussi une déclaration d’amour à un public fidèle. Entre message conscient et énergie brute, Kajeem a prouvé, une fois encore, que le reggae ivoirien a une âme, et qu’elle bat fort, au cœur du Palais de la Culture.
An
