Depuis le 5 janvier dernier, une vaste mutinerie a secoué plusieurs villes clés du pays. Tout a commencé à Bouaké ou un groupe de soldats a d’abord revendiqué « des primes et l’amélioration de leurs conditions de vie ». Au moment de la satisfaction de ces revendications par les autorités ivoiriennes, le mouvement a peu à peu fait tache d’huile et s’est étendu aux autres corps de l’armée ivoirienne. Ce qui était, au début, l’affaire d’un groupuscule de soldats est devenu celle de toute « l’armée nationale ».Dès lors, depuis plus d’une dizaine de jours, il ne s’est plus passé (jusqu’au 19 janvier) un seul instant sans qu’il n’y ait de coup de feu dans les principales villes du pays. De toute évidence, la manière de revendiquer - même si elle paraît, aux yeux de ses auteurs, la plus efficace- n’est pas faite pour rassurer les pauvres populations qui essaient de tourner le dos à plusieurs années de crise militaro-politique. Du coup, c’est l’image de la Côte d’Ivoire qui s’écorche. Comme l’accroc, le pays replonge dans la violence. Cette violence (justifiée ou pas) ne profite assurément à personne. Tout le monde en pâtit lourdement. Les conséquences sont à tous les niveaux !
Ya Drap / Ya pas Drap Publié le jeudi 1 janvier 1970 | Abidjan.net