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Société Publié le vendredi 29 janvier 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Sécurité - Lutte contre les drogues et stupéfiants / Les décisions que le gouvernement évite de prendre

La lutte contre la drogue et les stupéfiants semble grippée en Cote d’Ivoire. Des faits majeurs le prouvent éloquemment.
700 tonnes de cannabis, 14.042 tonnes de produits pharmaceutiques non enregistrés en Côte d’Ivoire (Ppne), 3 kg de cocaïne, 10 kg d’héroïne, près de 200.000 comprimés saisis, 24 fumoirs détruits, 226 interpellations dont 140 Ivoiriens déférés. C’est le tableau de chasse brandi récemment à Daloa par la section anti-drogue de la gendarmerie nationale, à la faveur d’un conclave qui a duré deux jours (21-22 janvier) à Toroguhé dans la commune de Daloa. Cette performance couvre la période 2006 à 2009. A l’analyse, il faut féliciter cette section de la gendarmerie pour ces beaux résultats, vu la modicité des moyens à lui alloués et les embûches qui entravent son travail. De fait, il y a une ombre au tableau. C’est le laxisme avéré de certaines autorités administratives concernées au premier chef par la lutte contre les drogues et stupéfiants. Qui se traduit par le manque d’une politique sanitaire accrue qui intègre une réglementation sévère régissant le secteur des drogues et stupéfiants. L’Etat ne fait plus peur ! Sinon, comment comprendre que, pendant que la hiérarchie de la Police et de la Gendarmerie nationales se coupent en quatre pour se doter de Direction ou de Section anti-drogue, qui farfouillent dans les quartiers et les recoins des champs à la recherche de fumoirs ou de plantations de cannabis, l’on assiste à une telle prolifération de ces produits toxiques. C’est tout simplement parce que l’Etat, du moins des décideurs au sommet, rusent avec les populations. Et l’on indexe en premier le ministère de l’Intérieur et ses autorités décentralisées que sont les maires qui autorisent l’installation des trafiquants de produits non enregistrés dans leurs communes. Adjamé et Abobo en sont des illustrations parfaites. Aussi les populations critiquent-elles certaines autorités policières qui, semblent-ils, demandent à leurs éléments de se tenir très loin de ces marchés aux drogues. Pour quelles raisons ? Mystère ! Sur la même question, les Ivoiriens ne décolèrent pas contre le ministère de la Santé. On lui reproche de ne s’impliquer que théoriquement dans la lutte contre les Ppne ; se limitant le plus souvent qu’aux seuls slogans et déclarations.
Dans la lutte contre la drogue et les Ppne, tout porte à croire que le gouvernement ivoirien veut être à la fenêtre et se voir passer dans la rue. Faut-il instituer des unités spéciales, et laisser prospérer les marchés de Roxi ou d’Abobo-gare, pour ne citer que ces exemples, où se vend à découvert ce que l’on traque avec tant d’effort. On le voit, le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle. Ce qu’il faut, ce sont des décisions administratives appuyées par des actes drastiques. Le moment des slogans est largement dépassé. Il faut interdire ces ventes et réprimer les coupables sans exclusive. Si tant est qu’on est soucieux de la Santé publique des Ivoiriens.

Barthélemy Téhin
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