x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 4 mai 2010 | Nord-Sud

Retour de la saison des pluies : Les éboulements ont commencé au Banco

© Nord-Sud Par DR
Saison des pluies : Des glissements de terrain sont à craindre dans de nombreux quartiers précaires d`Abidjan
Les fortes pluies ont débuté et les quartiers sinistrés subissent déjà les premiers assauts des averses. Après l’effondrement d’une maison, le mois dernier, à Yopougon-Banco, la pluie a provoqué dimanche des éboulements de terrain dans ce village réputé dangereux. Plus de peur que de mal...

Ce matin, le spectacle sur la voie qui longe le village d’Agban-Aghien (Banco) fait frémir. Une masse de boue stagne sur le trottoir et a recouvert une partie de la chaussée. Les véhicules qui arrivent d’Abobo et d’Adjamé jouent la prudence à ce niveau pour ne pas entrer dans le décor. Les piétons partagent avec les automobilistes le petit pan de route que la boue a épargné. Mais cette boue n’est pas arrivée là par hasard. C’est le reste d’argile provenant d’un éboulement de terrain qui a eu lieu dimanche à la suite des fortes pluies et qui a causé des frayeurs aux populations. Une partie de la terre qui surplombe ce village, engoncé dans une sorte de ‘‘v’’, a succombé aux premières pluies de mai. L’éboulement a entraîné une quantité importante de terre qui s’est déversée en une avalanche. Heureusement, selon les riverains, il n’y avait pas d’habitation à côté. La maison la plus proche se trouvait à une soixantaine de mètres. Et elle n’était pas sur la voie de l’avalanche de terre. L’eau de ruissellement aidant, cette terre a coulé jusque sur la voie, en empruntant les ruelles. Ce qui a empêché les personnes qui habitent la zone de regagner facilement leurs domiciles, le chemin étant investi par la boue. Il a fallu que certains fassent preuve de créativité en creusant des fosses qui servent de caniveaux avec aux abords des sacs pleins de sable. Cette action a permis de dévier tant bien que mal la trajectoire de la boue que l’eau de ruissellement charrie sur la voie. Mais ce n’est qu’un ouf passager. Cette situation fait craindre deux dangers à la fois dans ce quartier où 19 personnes ont péri l’année dernière à la suite des effondrements de terrains. Sur l’élévation de terre qui vient de s’écrouler, il y a tout un quartier. Et dans ce quartier, des maisons sont proches de la bordure du pan de terre qui s’est affaissé dimanche. Cette terre poreuse peut s’écrouler à la prochaine pluie. Mais, si en haut on frissonne, en bas, il y a lieu de grincer des dents. En effet, cet éboulement de terre qui s’est produit presque dans la première partie du Banco, en venant d’Abobo, montre bien le risque d’engloutissement que court la population aux prochaines pluies. Quand on sait que ces pluies ne seront pas des moindres (la météo l’a prédit). Pourtant la grande partie du Banco est sous ces élévations de terrain, à la merci des glissements de terrain. Ce matin, à l’absence d’Ako Yapo, chef de village du Banco (en voyage) l’une de ses filles raconte la peur qui se fait de plus en plus sentir dans les domiciles. « A peine les pluies ont-elles commencé que les éboulements s’annoncent. Les gens ont peur. Il y a même des maisons qui se lézardent déjà». Une information que nous n’avons pu vérifier, cependant. Mais, pour rappel, une maison s’était écroulée le mois dernier à la suite des premières pluies qui n’étaient pas aussi fortes que celles qui arrivent. Aucune victime. Si pour le moment, ce sont juste des sueurs froides, ici, on a en tête que le déguerpissement, ce n’est pas pour bientôt. « Cette situation fait vraiment peur », affirme Abdoulaye, un mécanicien qui habite le coin. Il faut tout simplement espérer que les pluies seront plus clémentes. À Gobelet, aux II-Plateaux, les choses semblent se simplifier pour les acteurs du plan Organisation des secours (Orsec). Les populations de ce quartier sinistré, qui a enregistré un mort l’année dernière, sont en train d’être chassées par un particulier qui élève sa maison sur le site. À ce niveau, le déguerpissement sera plus aisé. Mais il est trop tôt de se réjouir car il reste tout de même quelques personnes sur la zone dangereuse. En juin 2008, 6 personnes y ont péri à la suite d’un éboulement. Et, l’année dernière, les glissements de terrains ont entraîné un mort. À ces sites, il faut ajouter ceux de Abobo-Clotcha (un mort l’année dernière suite aux inondations) et de Port-Bouët Adjouffou (un mort également suite aux inondations). Ces zones sont en proie aux inondations.

Raphaël Tanoh
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ