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Société Publié le lundi 9 août 2010 | Nord-Sud

Inhumation des victimes d`éboulement : Une séparation douloureuse

43 jours après les éboulements qui ont fait plusieurs morts dans la commune de Cocody, le gouvernement, via le Plan Organisation de secours(Orsec), a mis les corps à la disposition des parents pour l'inhumation. L'athmosphère était lourde, de la morgue de l'Hôpital militaire d'Abidjan (Hma) où les levées de corps ont eu lieu, jusqu' au cimetière d'Abobo-Baoulé.

Ce vendredi matin, c'est la levée de corps à Hma. Hommes, femmes et jeunes, des nattes en main, forment de petits groupes. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Ce sont les parents et amis des victimes de quartiers précaires de Gobelet et des Deux-Plateaux Zoo. La plupart d'entre eux parlent le ''dioula'', une langue du Nord de la Côte d'Ivoire. Des phrases qui reviennent dans des bribes de conversations que nous avons captées : « Obé olala. Ni obanan, an benan sou seri kê». Cette phrase signifie : « Les corps sont en train d'être habillés. Nous ferons bientôt la prière mortuaire ». Nous attendons cet instant devant un bureau où un homme nous fait signe de la main. Nous nous approchons de lui et nous apercevons le secrétaire général de la préfecture d'Abidjan, Amankou Kassi, représentant du préfet d'Abidjan Sam Etiassé, coordonateur du plan Orsec.

L'Etat aux côtés des parents

Interrogé sur l'objet de sa présence en ce lieu, Amankou Kassi note qu'il apporte le soutien et le réconfort de l'autorité étatique aux parents et amis des victimes des pluies mortelles du jeudi 24 juin. « Je suis présent ici depuis 8 h et j'attends. Après la prière, nous irons ensemble au cimetière d'Abobo-Baoulé », raconte-t-il. Il nous explique, par la même occasion, que l'inhumation devrait se faire le jour suivant, c'est-à-dire samedi. Mais, pour des contraintes professionnelles qui sont liées à la fête des indépendances, le coordonnateur du Plan Orsec a demandé aux parents de procéder à l'inhumation ce vendredi. Selon lui, ce décalage d'un jour a engendré un problème de corbillards. «Nous sommes convenus, avec les agents des pompes funèbres et le porte-parole des parents de victimes, de convoyer les corps successivement. Les trois corbillards transporteront la famille Gango, un homme et ses deux enfants. C'est d'ailleurs avec eux que nous ferons la prière mortuaire dans quelques instants. Puis, suivront les 5 autres. Nous avons un autre corps à la morgue d'Anyama qui nous rejoindra au cimetière», ajoute-t-il. Au même moment, on nous fait signe pour la prière. Nous nous rendons à l'endroit consacré à cet effet. Après la prière, cap est mis sur Abobo-Baoulé. Une fois au cimetière, nous nous dirigeons à l'endroit réservé aux musulmans. On peut lire la tristesse et la douleur sur tous les visages. Les cris d'un vieillard interdisant les pleurs dans un mégaphone n'ont servi à rien.

Tristesse, pleurs et désolation au rendez-vous

Des larmes s'échappent des paupières et coulent sur les joues de quelques uns des amis du défunt qui, à les entendre, n'était pas un inconnu dans le quartier précaire de Gobelet. Gango Mahamoudou était couturier et président de l'un des 6 sous-quartiers qui forment Gobelet. Adama Guéra, l'un de ses ''petits du quartier'' témoigne : « C'était un aîné que je connais depuis mon enfance. Je connais également Moussa et Yacou, ses deux enfants. Nous l'admirions tous. Malheureusement, il nous a quittés. Nous ne pouvons que nous remettre à la volonté divine », affirme-t-il la gorge nouée. Pendant ce temps, les parents et amis procèdent à la mise en terre, après des prières, de Gango Mahamoudou, ensuite de Gango Moussa et enfin de Gango Yacou, sous l'œil attentif de l'autorité préfectorale, Amankou Kassi. Suivent après les inhumations de Ouédraogo Fatou et Ouédraogo Oumou, respectivement mère et fille et de Massé Moussa, une autre victime. Pendant ce temps, Mih Keyadjouini, Tchegueï Ozoua et Agbo Soko étaient mises en terre dans la parcelle réservée aux chrétiens, dans le même cimetière, toujours dans la douleur et les pleurs. Amankou Kassi s'est aussi prononcé sur le cas Rebtounda Marcelin, celui qui a été inhumé deux jours après l'évènement malheureux. Ses parents ont voulu l'inhumer coûte que coûte. Nous n'avons rien pu y faire.

Adélaïde Konin
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