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Politique Publié le lundi 31 janvier 2011 | Le Mandat

Crise post-électorale : Kouassi Yao réhabilite les citoyens ivoiriens du Centre et du Nord

Au lendemain de l’éclatement de la rébellion armée qui a entraîné la partition de fait du pays en deux zones , GBAGBO stigmatisait les populations du Centre et du Nord en les accusant d’être complices des rebelles qu’elles auraient accueillis, en mettant les petits plats dans les grands . Pour les punir et leur faire payer cette trahison il vient, avec la complicité de YAO N’DRE de leur denier le droit de vote au deuxième tour de l’élection présidentielle, au motif qu’il y aurait eu des fraudes massives en faveur de M OUATTARA et de nombreuses irrégularités. Les suffrages de M OUATTARA auraient été frauduleusement majorés de 94 873 voix dans la seule région de Bouaké. Sous ces prétextes fallacieux, M YAO N’DRE a décidé d’annuler les votes des électeurs de sept départements ( Bouaké, Dabakala, Katiola, Korhogo, Ferké, Bondiali et Séguéla) qui avaient porté leur choix sur M. OUATTARA.
Les populations du Centre et du Nord ont, par la voix de leurs élus et cadres crié leur indignation contre cette forfaiture.
M. KOUASSI YAO, ancien Secrétaire Général de la Présidence vient, avec la rigueur et l’objectivité qu’on lui connait, dans un article paru dans le quotidien LE NOUVEAU REVEIL du samedi 29 janvier 2011, de réhabiliter ces centaines de milliers de citoyens Ivoiriens du Centre et du Nord ainsi frappés d’ostracisme, article que LE MANDAT a le plaisir de vous proposer tel quel.
Cela fait bientôt deux mois que la Côte d’Ivoire a repris sa descente aux enfers. L’élection présidentielle, sept fois reportée depuis 2005, qui vient d’être enfin organisée les 31 octobre et 28 novembre 2010, dans laquelle les ivoiriens avaient placé toute leur espérance pour le retour du pays à la paix, l’a plutôt plongé dans un drame que l’on se plait à qualifier par euphémisme de crise post-électorale. Cette tragédie macabre orchestrée par le Conseil Constitutionnel, inspiré par les cyniques ‘’yao-ndreries’’ juridiques, rappelle étrangement une autre du même genre réalisée en octobre 2000 par la Cour Suprême, avec les iniques tiakoneries du président de cette institution La Côte d’Ivoire aurait pu se retrouver comme aujourd’hui avec deux Présidents de la République, si le Général Gueï Robert-paix à son âme-, ne s’était pas laissé enfariner par le chef boulanger.
Depuis la dévolution du pouvoir d’Etat à Gbagbo par décision du Conseil Constitutionnel, devant lequel il a prêté serment pour être investi sous la forme d’un auto sacre-couronnement de style napoléonien, teinté d’antipapisme mimétique et d’anglicanisme nadybambain, la Côte d’Ivoire est dans l’impasse.
Laurent Gbagbo trône au palais présidentiel, sous la protection vigilante et déterminée des Généraux poly-multi-pluriétoilés de nos FDS très républicaines.
M. Alassane Ouattara, le Président CEI-bakayokoproclamé, reconnu par toute la communauté internationale, est quant à lui confiné dans les clapiers à lapins de l’Hôtel du Golf de la Riviera, sous la rigoureuse protection des hommes de Wattao et des casques bleus de l’ONUCI.
Cette crise post-électorale, cette situation ubuesque et abracadabrantesque, mobilise beaucoup d’énergie, de bonnes volontés qui proposent leur médiation et de grands spécialistes qui font des brillantes contributions aussi partisanes les unes que les autres. Des manifestations de soutien, des séances de prières sont organisées et des jours de jeûne sont observés pour la préservation de l’indépendance et la sauvegarde de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, appelée à servir de modèle à toute l’Afrique.
Les appels à la mobilisation pour défendre les institutions et ceux qui les incarnent et les appels à la désobéissance civile pour exiger le départ des imposteurs ont déjà occasionné plus de 200 morts.
Les débats pendant un mois ont porté sur les considérations juridiques. D’un côté, on trouve les défenseurs de la légalité que confère la décision du Conseil Constitutionnel, qui a proclamé Gbagbo vainqueur après annulation pour fraudes et autres irrégularités de plus de 600.000 voix au détriment de Ouattara dans 7 départements où celui-ci, au premier tour avait presque tout raflé avec 60 à 95% des suffrages exprimés. De l’autre, il y a les défenseurs de la légitimité populaire que confèrent les résultats proclamés - hors délai - par la CEI, qui donnent Ouattara vainqueur avec plus de 54% de voix contre 45% à Gbagbo.
La polémique a aussi porté sur le problème de la prééminence ou de la primauté entre les autorités chargées de la proclamation, de la validation et de la certification des résultats à savoir, la Commission Electorale Indépendante (CEI), le Conseil Constitutionnel et le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire, en ses attributions de certificateur des élections.
Sur ces aspects de la crise post-électorale, d’éminents constitutionnalistes et autres docteurs du Temple de Thémis ont fait étalage de leur science. Les Professeurs Francis Wodié, Ouraga Obou, Boga Sako, la CURDIPHE nous ont servi des dissertations comparables à des leçons inaugurales de droit au Collège de France. Des avocats aux plus prestigieux barreaux du monde ont, chacun avec son génie et sa verve, au prix d’arguments pertinents ou spécieux, soutenu soit la victoire de Gbagbo soit celle de Ouattara, notamment maitres Marcel Ceccaldi, Roland Dumas, Vergès du barreau de Paris, maitre Maintenon, ancien Bâtonnier de l’ Ordre des avocats de Côte d’Ivoire, maitre Assi Emmanuel et bien d’autres sommités accourues du Sénégal, du Cameroun, des Etats Unis…
Quant à Ouattara, il doit essentiellement ses soutiens à Nicolas Sarkozy, Barack Obama, Abdoulaye Wade, Jonathan Goodluck, Blaise Compaoré, l’UEMOA, la CEDEAO, l’ONU.
C’est l’impasse totale face à l’inflexibilité et à l’intransigeance des deux protagonistes, malgré l’entrée en scène d’illuminés pasteurs, apôtres, prophètes et autres gourous évangéliques et de certains prélats du Clergé catholique ivoirien qui se sont constitués en gardes suisses pour protéger le trône sur lequel Allah le Tout-Puissant a établi Gbagbo, et les menaces de la CEDEAO d’envoyer ses troupes installer Ouattara par la force si nécessaire.
Heureusement, depuis quelques jours, une lueur d’espoir semble poindre à l’horizon. En effet, Gbagbo qui, après son OPA électorale, campait sur une rigide niet-posture qui relève de la ‘’tandjahmadinejadadiscamaramugabattitude’’, semble lâcher du lest. A l’instar de ce qui s’était passé en Floride aux Etats Unis lorsqu’il s’était agi de départager Bush et Algore, il propose un recomptage des voix. Ce faisant, il ramène le problème au niveau de l’ivoirien moyen, puisqu’il le pose en termes arithmétiques, c’est à dire en quatre opérations élémentaires : addition, soustraction, multiplication, division. Il est dès lors permis à des esprits ordinaires et primaires comme moi de participer aux débats.
Alors que ses requêtes qui avaient permis au Conseil Constitutionnel de décider ne contenaient aucune donnée chiffrée, quantifiée, hormis la grossière majoration de 94.873 voix des suffrages de Ouattara dans le département de Bouaké dans la région de la vallée du Bandama, Gbagbo vient de livrer quelques chiffres dans la série d’interviews qu’il a accordées tous azimuts ces jours-ci.
Il relève, pour s’en indigner, le fait que dans au moins 500 bureaux de vote en zone CNO, il aurait obtenu zéro voix, chose impensable, étant donné que dans chacun de ces 500 bureaux de vote il avait deux représentants qui devaient impérativement voter pour lui et lui assurer au minimum 1.000 voix.
Si ces irrégularités sont avérées, étaient-elles susceptibles d’avoir un impact sur les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle au point d’autoriser le Conseil Constitutionnel à annuler le vote des électeurs de 07 départements, c’est à dire environ 600.000 voix acquises à Ouattara ? Examinons pour répondre à cette interrogation les cas de figure suivants :
-Soit, dans ces 500 bureaux de vote, les 1.000 représentants de Gbagbo étaient présents et avaient suivi du début à la fin les opérations de vote jusqu'à l’établissement des P.V qu’ils auraient signés avec ou sans réserves et observations, et dont ils auraient reçu copie, tout en ayant été empêchés de voter. Cela aurait eu pour conséquence de faire perde en principe 1.000 voix à Gbagbo, sans pour autant que ces 1.000 voix fussent allées à Ouattara.
-Soit, ces 1.000 représentants de Gbagbo, bien présents dans les 500 bureaux de vote, avaient été contraints de voter pour Ouattara, vote sous contrainte dûment consigné dans les P.V. Ainsi donc, 1.000 voix auraient été arrachées de force à Gbagbo au profit de Ouattara. Gbagbo aurait dans ce cas subi un préjudice. On aurait alors compris, voire accepté que M. Yao N’dré, le justicier suprême, tel Zoro, réparât ce préjudice en le rétablissant dans ses voix volées et en réduisant d’autant le score de Ouattara.
-Soit les 1.000 représentants de Gbagbo avaient été par la force des Kalachs purement et simplement chassés des bureaux de vote. Dans ce cas, ils n’auraient pas eu la possibilité de suivre le déroulement des opérations de vote. Toute latitude était donc laissée aux responsables des 500 bureaux de vote concernés de bourrer les urnes en faveur de Ouattara, avant d’obliger les représentants de Gbagbo, maintenus prisonniers dans des greniers ou des poulaillers, au terme d’une journée de calvaire à signer les P.V de cette fraude massive. A raison de 300 à 400 électeurs par bureau de vote, c’est 150.000 à 200.000 voix qui auraient été ainsi attribuées sans partage à Ouattara. Scandalissimo !
Si l’on pondère cette fraude massive théorique avec le taux de participation moyen dans la zone CNO d’environ 80% des inscrits, le hold-up de Ouattara serait de l’ordre de 120.000 à 150.000 voix. Etant donné qu’il avait déjà obtenu au premier tour, dans cette zone entre 50 et 90% des suffrages exprimés, la fraude par bourrage d’urnes alléguée par Gbagbo pour justifier sa piraterie électorale pourrait être ramenée dans les proportions de 30.000 à 50.000 voix. C’est dans cette fourchette que M. Yao N’dré, le Président du Conseil Constitutionnel de droit divin aurait pu situer l’ampleur de la fraude nécessaire et indispensable à la commission de son parjure, s’il avait un tant soit peu fait montre d’objectivité, d’honnêteté et de scrupule. L’invalidation de ces 30.000 à 50.000 voix litigeuses aurait été acceptable.
Au fait, qu’est ce qui prouve que les représentants de Gbagbo dans les 500 bureaux de vote qui n’avaient pas voté pour lui en avaient été empêchés ? N’avaient –ils pas sciemment agi de la sorte sur instructions d’Affi N’guessan pour lui fournir les éléments de sa requête en annulation pour fraude, des résultats de la zone CNO, et ce, dans le cadre d’une stratégie anticipée de braquage électoral ? L’empressement d’Affi N’guessan à crier à la fraude et à donner l’ampleur du préjudice donne l’impression que le fraudeur lui aurait auparavant envoyé un email ou un sms pour le prévenir. Il s’était comporté dès la clôture du deuxième tour comme un chasseur à l’affût, heureux de constater que son piège a fonctionné. En effet , il est permis de croire qu’il s’était agi d’un piège soigneusement tendu, avec des leurres, des trappes, des filets, des chiens rabatteurs et des pisteurs pour ne laisser aucune chance au gibier de s’en sortir.
C’est effectivement ce qu’a avoué le ministre Augustin Kouadio Komoé qui, à l’occasion d’une rencontre avec les artistes LMP au Palais de la Culture, le lundi 20 décembre 2010, déclarait avec fierté : « ’’Voici comment nous avons piégé le RDR…’’ Les responsables de ce parti ont dit ‘’ comme GBAGBO se dit un enfant des élections, c’est aux élections que nous allons le battre et il va se taire pour toujours’. Mais il ne savait pas que nous aussi nous leur avons tendu un piège… vous vous souvenez que pour le second tour, nous avons envoyé 1500 de nos soldats sans armes dans le nord qui y sont allés et qui sont venus nous rendre compte. Voila comment nous les avons également piégés. » (Soir Info n°4894 du 22 décembre 2010 page 5)
Comme on le constate même les 1500 militaires des FANCI réquisitionnés pour la sécurisation de l’élection dans le nord n’étaient plutôt que des militants du FPI en mission de renseignement, des rabatteurs, des braconniers.
*** De tous les griefs soulevés par Gbagbo et auxquels le conseil Constitutionnel a aveuglément fait droit pour motiver sa décision d’annuler le vote de quelques 600.000 électeurs de 7 départements de la zone CNO, le seul qui mérite d’être pris en considération est celui de la majoration des suffrages en faveur de Ouattara. C’est le seul grief mathématiquement quantifié. Dans le département de Bouaké de la Vallée du Bandama, 94.873 voix auraient été frauduleusement attribuées à Ouattara comme le soutient le Conseil Constitutionnel en ces termes:
‘’Considérant que le candidat Laurent Gbagbo a relevé une majoration de voix au profit du candidat Ouattara Alassane et versé au dossier une fiche de recensement général des votes de la commission électorale régionale de Bouaké ; qu’en effet, l’examen des procès-verbaux et le croisement des chiffres font apparaître que le nombre total de voix obtenues par le candidat Ouattara Alassane dans la Vallée du Bandama s’élève à 244.471 voix ; qu’en réalité, le candidat Ouattara n’a obtenu que 149.598 voix ; s’attribuant ainsi, frauduleusement, avec la complicité de la commission électorale 94.873 voix supplémentaires ; qu’un tel agissement est caractéristique d’une volonté manifeste de travestir la vérité et entame gravement la sincérité du scrutin dans toute la région de la vallée du Bandama… ‘’
Ce grief a non seulement l’avantage d’être quantifié, mais surtout d’avoir un support matériel écrit, la fiche de recensement général des votes de la commission électorale régionale de Bouaké. Cette fiche de recensement général des votes, revêtue de la signature du sieur Sangaré Moussa, président de la commission électorale régionale et de celles de ses vice-présidents Koné Vamoussa, Kouassi Bernard, N’guessan Kouakou et Allali K. Valentin, est véritablement un chef-d’œuvre, un concentré d’incongruités. Dans la photocopie publiée dès le 03 décembre 2010, avant même la décision du Conseil Constitutionnel par le quotidien ‘’Le Nouveau Courrier’’ avec les analyses et commentaires qu’elle appelait de la part de M. Philippe Brou, on est surpris de lire que, sur 207.951 électeurs inscrits dans le département de Bouaké, il n’y ait que 48.301 votants. On tombe à la renverse lorsqu’on constate que dans le même département le nombre de suffrages exprimés s’élève à 159.788 ! Comment expliquer qu’avec 48.301 votants inscrits auxquels s’ajoutent 2.761 votants non inscrits et après soustraction de 2.662 bulletins nuls, on puisse, au lieu de 48.400 voix à répartir entre Gbagbo et Ouattara, totaliser 64.915 voix dont 22.845 à Gbagbo et 42.070 à Ouattara ? En additionnant les nombres de votants des cinq départements de la Vallée du Bandama, Katiola (46.288), Bouaké (48.301), Béoumi (27.701), Dabakala (36.795), Sakassou (19.470), on obtient 178.555 votants. Sur la même fiche de la commission électorale régionale, avec les mêmes nombres de votants de ces cinq (05) départements on obtient 292.702 ! La différence entre ces deux totaux est de 144.147. De même, le nombre de voix obtenues par Ouattara, si l’on additionne ce qui est mentionné sur cette fiche pour les 5 mêmes départements, est de 149.598 au lieu de 244.471, ce qui donne une différence de 94.873 voix. La fraude de la majoration grossière des suffrages de Ouattara est établie, mathématique. La reproduction, la prolifération par génération spontanée, méiose ou par scissiparité n’étant pas une propriété des êtres humains, passé le stade embryonnaire, il y a lieu de s’indigner ou de s’étonner, s’émerveiller devant de telles énormités.
M. Yao N’dré a choisi de s’indigner tout comme M. César Etou qui a barré la Une du quotidien Notre Voie n° 3754 des 11 – 12 décembre 2010 par ce titre ‘’Ouattara voulait devenir président. Voici les chiffres de la fraude’’ Il a consacré les deux pages intérieures 6 et 7 de son journal à la publication, aux analyses et commentaires de ce flagrant délit de fraude. La fameuse fiche de la commission électorale régionale de Bouaké a été exhibée, étalée sur les écrans des télévisions de Côte d’Ivoire et, d’ailleurs, à l’occasion des visites guidées organisées pour les Marcel Ceccaldi, Roland Dumas, Jacques Vergès and Co., ou des débats télévisés animés par dame Ahoua Tabitha Ouattara Ehoura Danon et par M. Hermann Aboa dans le cadre de l’émission phare ‘’Raison d’Etat’’.
En choisissant l’indignation devant les constats ci-dessus faits, M. Yao N’dré et les pontes LMP n’avaient pas d’autre alternative que la condamnation sans appel. S’ils avaient opté pour l’émerveillement, l’étonnement qui provoque le questionnement, ils auraient pu se douter que la fraude qu’ils venaient de découvrir était trop brillante pour être intentionnelle, et se demander si une erreur involontaire de transcription ne s’était pas glissée dans l’élaboration de la fiche par laquelle cette fraude avait été établie, erreur qu’il aurait fallu chercher et corriger.
Pour ne l’avoir pas fait, M. Affi N’guessan, M. Yao N’dré et autres ont certes fait de l’arithmétique électorale ; mais ils ont surtout fait de l’arithmétique mécanique, sans le moindre esprit critique, sans le moindre bon sens qui est la chose au monde la mieux partagée.
Armons-nous de ce bon sens et cherchons l’erreur. La tâche semble ardue eu égard au nombre de données inexactes contenues dans la fiche de recensement général des votes de la commission électorale régionale de Bouaké qui nous sert de document de référence. Ces données inexactes sont au nombre de cinq (05) à savoir : - le nombre de votants dans le département de Bouaké (48.301), les suffrages exprimés (159.788), le nombre de voix obtenues par Ouattara dans le département de Bouaké (42.070), le total des voix obtenues par Ouattara dans la Vallée du Bandama (244.471), le nombre total de votants dans cette région (292.702). Laquelle de ces données inexactes peut-elle être considérée comme l’erreur première, originelle ?
Celle qui saute immédiatement aux yeux est assurément le nombre de votants dans le département de Bouaké, 48.301 sur 207.951 inscrits. Avec un taux de participation de 78%, ce nombre de votants devrait être d’environ 162.200. Ce nombre de votants calculé à partir de cette démarche théorique peut être comparé à celui du premier tour du scrutin qui, avec un taux de participation de 82% était de 170.567. Il est presque égal à celui établi par la CEI qui est de 162.405. La détection de cette erreur première, originelle qui, comme un virus, avait malencontreusement infecté, vicié les résultats des cinq départements de la Vallée du Bandama tels que transcrits dans la fiche de recensement général des votes, élaborée par la commission électorale régionale de Bouaké permet d’expliquer les nombreuses incohérences relevées ci-dessus.
La neutralisation, la correction de cette erreur originelle permet de redonner toute sa cohérence à cette fiche présentée comme la preuve matérielle et patente de la fraude.
Avec un tel nombre d’environ 162.000 votants, les 159.788 suffrages exprimés dans le département de Bouaké sont parfaitement justifiés et crédibles, après déduction des 2.662 bulletins nuls. De même, le nombre de voix obtenues par Ouattara dans ce département, manifestement erroné tel que mentionné sur la fiche (42.070), doit être corrigé de la manière suivante :
Suffrages exprimés + (159.788) – (22.845) voix Gbagbo = 136.943
Le score réalisé par Ouattara dans le département de Bouaké est bel et bien 136.943 voix. Il n’a bénéficié d’aucune majoration. Il s’ensuit que le total des suffrages obtenus par Ouattara dans la région de la Vallée du Bandama est bel et bien de 244.471, tout comme le nombre de votants dans cette région est effectivement de 292.702, quand les suffrages exprimés se chiffrent à 286.260.
Comme on le voit, les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle dans la Vallée du Bandama (Béoumi, Bouaké, Dabakala, Katiola, Sakassou) n’avaient aucunement fait l’objet de quelque tripatouillage que ce soit au profit de Ouattara. C’est par mauvaise foi, par paresse, ou par cécité intellectuelle que M. Yao N’dré ne s’en était pas rendu compte.
M .Yao N’dré aurait-il pris la décision d’annuler les résultats de la région des Lagunes , si la commission électorale régionale d’Abidjan en établissant la fiche de recensement général des votes avait par inadvertance substitué au nombre des voix obtenues par Gbagbo dans la commune de Yopougon, celui de la circonscription électorale de Niangon ? Certainement pas.
Une question lancinante demeure tout de même encore sans réponse. D’où proviennent les 48.301 votants du département de Bouaké et les 42.070 voix obtenues par Ouattara dans ce département, qui figurent sur la fiche de recensement général des votes établie par la commission électorale régionale de Bouaké ?
Sont-ils sortis de l’imagination fertile et créatrice des membres de cette commission ou tombés du ciel ? … Inch’ Allah
La réponse à cette question, la voici : les 48.301 votants et les 42.070 voix de Ouattara qui figurent dans la deuxième ligne de la fiche de recensement des votes du département de Bouaké sont tout simplement les votants et les voix obtenues par Ouattara dans la circonscription électorale de la commune de Bouaké, Secteur de Koko. La commune de Bouaké était, pour l’élection présidentielle divisée en quatre secteurs érigés en circonscriptions électorales communales à savoir : Ahougnansou, Belleville, Gbèkèkro et Koko.
M. Yao N’dré était tellement ébloui par la fraude qui s’étalait, nue sous ses yeux, massive et grossière, que malgré les rapports qu’il avait reçus, les investigations auxquelles il avait procédé, les croisements des chiffres et l’épluchage minutieux des procès-verbaux qu’il avait précipitamment effectués , il n’avait pas été capable de déceler cette petite erreur de transcription, cette étourderie.
Par son incurie, il a, comme un fossoyeur de la République, creusé le gouffre qui servira de fosse commune, de charnier à ciel ouvert géant à nous tous, nous citoyens et électeurs ivoiriens, ainsi qu’aux citoyens des pays frères et amis qui ont choisi de vivre en terre d’Eburnie.
Militantisme dogmatique, quand tu nous rends fous !

KOUASSI YAO
Ancien Secrétaire Général
de la Présidence


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