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Économie Publié le samedi 24 septembre 2011 |

Les partenaires des organisations humanitaires et de développement adoptent des mesures concrètes pour lutter contre les catastrophes

WASHINGTON — Par un geste sans précédent, sept partenaires internationaux clés se sont engagés aujourd'hui à travailler ensemble à la planification et au financement des stratégies de prévention des risques de catastrophe et de résilience dans les zones fortement exposées aux risques (hotspots) du monde entier. Outre le Président de la Banque mondiale, les donateurs des principales organisations internationales humanitaires et de développement prenant la parole lors de cette réunion comprennent le Ministre des finances du Japon ; le Président de l'Agence de coopération internationale du Japon ; le Commissaire européen à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises ; le Secrétaire d'État pour le développement international du Royaume Uni ; l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, l'Administrateur de l'Agence américaine pour le développement international et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies.

S'exprimant en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI, lors d'une réunion organisée par l'Union européenne, le Gouvernement du Japon et la Banque mondiale/GFDRR (Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophe et le relèvement), en partenariat avec la DFID et l'USAID, les sept partenaires ont sélectionné des mesures spécifiques pouvant aider à faire de la prévention des risques de catastrophe et à la résilience aux catastrophes une priorité essentielle du développement. Les partenaires ont convenu :

1. d'intégrer systématiquement la résilience sociale, physique, environnementale et économique aux évènements extrêmes et au changement climatique dans tous leurs programmes et stratégies de développement.

2. d’établir la liste des «hotspots» vulnérables aux catastrophes et au risque climatique, en renforçant la résilience aux catastrophes là où c'est le plus urgent.

3. de coordonner l'action et les financements internationaux basés sur les priorités nationales pour renforcer la résilience nationale et locale dans les «hotspots» de catastrophe.

4. d’établir la liste des investissements prioritaires, assurant la meilleure optimisation des ressources, tels que les systèmes d'information météorologique et climatique, le renforcement des systèmes d'alerte précoce et de préparation aux situations d'urgence, reliés à des déclencheurs d'actions rapides, la mise en place de filets de sécurité pour les populations vulnérables, l'utilisation d'assurances/financements pour les risques de catastrophes, la promotion de la gestion durable des terres, la protection des infrastructures essentielles, et plus encore, le renforcement des institutions nationales et locales.

5. d’appuyer le relèvement rapide et résilient en assurant la coordination des mesures dans des situations post-catastrophes, afin d'assurer le lien et de faciliter la transition de la phase de secours aux phases de reconstruction et développement.

L’urgence des besoins

Les catastrophes récemment intervenues à Haïti, au Pakistan, en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Japon démontrent la nécessité de placer au cœur des politiques et de la planification de tous les pays, qu'ils soient riches ou pauvres, des mesures de prévention pour faire face aux événements extrêmes. En outre, la crise actuelle déclenchée par la sécheresse dans la Corne de l'Afrique vient douloureusement rappeler que les acteurs du développement et de l'action humanitaire doivent coopérer étroitement dans le suivi des catastrophes à progression lente et intervenir rapidement pour éviter des urgences catastrophiques. Munich Re a récemment annoncé des pertes record dues aux catastrophes pour les seuls six premiers mois de cette année.

Ce sont les pays pauvres et à revenu intermédiaire qui souffrent le plus. Un rapport récent Banque mondiale/ONU Natural Hazards, UnNatural Disasters: the economics of effective prevention estime que les orages, inondations, tremblements de terre et sécheresses sont responsables de plus de 3,3 millions de morts et 2,3 billions de dollars de dommages (en valeur USD 2008) entre 1970 et 2010. À l'avenir, ce sont la croissance de l'urbanisation et le changement climatique qui détermineront le profil des risques de catastrophes. Le nombre d'habitants de grandes métropoles exposés aux tempêtes et aux tremblements de terre pourrait doubler pour atteindre 1,5 milliard d'ici à 2050. Cette progression de l'exposition interviendra principalement en Asie et dans le Pacifique. En outre, on s'attend d'ici à la fin du siècle à un triplement des dommages résultant des aléas climatiques, représentant 185 milliards de dollars par an, et ceci, même sans changement climatique.

Les inondations sont les causes les plus fréquentes de catastrophe naturelle. Une note récente de la Banque mondiale sur les inondations en milieu urbain évalue à 178 millions le nombre de personnes touchées par les inondations en 2010. L'urbanisation dans les pays en développement, — un phénomène sans précédent, et souvent sans contrôle ni planification et dont une bonne part se développe dans des plaines inondables fertiles et/ou des régions côtières — est un facteur clé de l'exposition croissante aux inondations. En Chine, 100 millions d'habitants ont migré de l'intérieur des terres vers des régions côtières au cours des vingt dernières années. À l'échelle de la planète, 600 millions de personnes habiteront dans des plaines inondables côtières d'ici à 2100.

Amener le dialogue plus avant

Cet engagement de travail en commun suit de près un accord signé au début de cette semaine à New York par des donateurs internationaux et des agences de développement désireux d'établir une coalition mondiale de «Champions» au plus haut niveau ayant pour but de renforcer la résilience aux catastrophes. La réunion d'aujourd'hui fait partie d'une discussion continue sur ce sujet à laquelle participent des parties prenantes concernées dans le monde entier. Une proposition vient d’être faite de tenir de façon régulière, une « table ronde sur la résilience » au sein des réunions annuelles de la Banque Mondiale et du FMI. Afin d'examiner la progression des actions identifiées Une réunion au plus haut niveau est déjà prévue en marge des réunions annuelles de la Banque Mondiale et du FMI 2012 qui se dérouleront à Sendai, une ville importante de la région de Tohoku au Japon, frappée par le tsunami, et permettra de renforcer les efforts internationaux de prévention des risques de catastrophe.

Valerie Amos
Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies

Cette initiative va permettre de mettre à l'abri des millions de personnes — mais sa mise en œuvre exigera des efforts de collaboration et d'innovation sans précédent. Il s'agit maintenant de convertir cet engagement en actions.

Jun Azumi
Ministre des finances du Japon

Je souhaite sincèrement que nous tous, ici réunis, saurons prolonger cet élan pour améliorer ensemble les secours d'urgence et la préparation aux situations d'urgence et je compte sur la Banque mondiale et les Nations Unies pour être au cœur de ces efforts de renforcement de la résilience. Au cours des réunions annuelles (Banque mondiale/FMI) de l'an prochain qui se dérouleront à Tokyo, le Japon et la Banque mondiale organiseront conjointement une réunion de haut niveau à Sendai, la principale ville de la région frappée par la catastrophe afin de renforcer les efforts internationaux de prévention des risques de catastrophe.

Helen Clark
Administrateur du Programme de développement des Nations Unies

Le renforcement de la résilience va bien au-delà de la gestion des conséquences des catastrophes ; il suppose notamment des investissements dans les infrastructures, les systèmes d'alerte, la sensibilisation des populations et la protection sociale.

Kristalina Georgieva,
Commissaire européen à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises

Voici une initiative vitale au moment où nous devons faire face à une tragique crise humanitaire dans la Corne de l'Afrique. Le renforcement de la résilience va permettre aux pays vulnérables de résister non seulement aux catastrophes imprévues, mais aussi de faire face aux cycles et situations défavorables. La Commission Européenne s’engage a consacrer de 8% a 10% de son budget humanitaire à la réduction des risques et à la résilience.

Andrew Mitchell
Secrétaire d'État pour le développement international, Royaume Uni

Il est normal de privilégier l'aide en faveur de ceux que nous savons par avance exposés aux risques. Ils seront ainsi mieux préparés à prendre en charge par eux-mêmes les menaces auxquelles ils font face. L'Angleterre a joué un rôle de chef de file dans la réponse à la famine actuelle qui touche la Somalie et à ce jour 800 000 personnes ont reçu une aide alimentaire. La mise en place de communautés résilientes disposant d'un meilleur état de préparation aux catastrophes et pouvant mieux gérer leurs impacts est cruciale pour réduire les pertes en vie et moyens de subsistance lors de catastrophes futures.

M. Mahmoud Mohieldin
Managing Director, Banque mondiale

La Banque mondiale s'est engagée à intégrer la résilience aux catastrophes comme une composante essentielle de ses stratégies d'assistance aux pays vulnérables du monde entier. La réunion d'aujourd'hui renforce la coopération entre des acteurs majeurs de l'aide humanitaire et du développement. La Banque mondiale travaillera étroitement avec les Nations Unies et ses autres partenaires pour améliorer la résilience des communautés vulnérables dans le reste du monde.

Sadako Ogata
Président de l'Agence de coopération internationale japonaise

Les agences de développement devront s'attacher à fournir des appuis plus rapidement en collaborant avec les agences humanitaires pour mettre en œuvre une transition continue entre l'aide humanitaire et la reconstruction. Certains enseignements tirés d'opérations de reconstruction post-conflit peuvent s'appliquer au relèvement d'une catastrophe naturelle. Nous devons cependant être conscients de leurs différences. La phase de reconstruction post-conflit exige des opérations complexes prenant en compte non seulement les aspects politiques mais aussi la composition ethnique et les sentiments des populations. Nous pouvons être cependant plus rapides et pratiques en cas de catastrophe naturelle..

Rajiv Shah
Administrateur de l'Agence américaine pour le développement international

En tant que communauté internationale, nous devons veiller sans relâche à fournir une aide au renforcement de la résilience des populations en matière de prévention, gestion et relèvement en cas de catastrophe. C'est un effort qui engage toute la société, auquel nous participons avec les pays qui nous accueillent, les autorités locales, la société civile et le secteur privé afin d'identifier les approches innovantes. Le dialogue actuel nous encourage, de même que l'engagement de nos partenaires internationaux clés à travailler à nos côtés pour planifier et financer les stratégies de prévention des risques de catastrophe et de résilience.




Présentation de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophe et le relèvement (GFDRR)

Établie en 2006, la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) est un partenariat de 38 pays et 7 organisations internationales qui se sont engagés à venir en aide aux pays en développement pour réduire leur vulnérabilité face aux catastrophes naturelles et les aider à s'adapter au changement climatique. La mission de ce partenariat est d'intégrer la prévention des risques de catastrophe et l'adaptation au changement climatique dans les stratégies de développement nationales en appuyant une mise en œuvre du Cadre d'action de Hyogo dirigée et gérée par les pays. www.gfdrr.org


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