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Politique Publié le lundi 19 décembre 2011 | L’expression

Tribalisme, régionalisme, Stigmatisation des nordistes : Le FPI n’a pas encore tiré les leçons de sa perte du pouvoir

Difficile, voire impossible, sera le retour du Front populaire ivoirien au-devant de la scène politique. La formation politique de Laurent Gbagbo continue de traîner comme un boulet au pied les tares qui l’ont perdu aux élections présidentielles.



Seront-ils un jour capables de s’asseoir, en hommes intelligents, pour tirer les leçons de leur perte du pouvoir? Même s’il est vrai qu’ils sont actuellement préoccupés par le sort de leur champion, Laurent Gbagbo, aujourd’hui, entre les mains de la Cour pénale internationale (Cpi). La xénophobie, le tribalisme, le régionalisme, le sectarisme… sont autant de tares que le Front populaire ivoirien, il n’y qu’à lire entre les lignes de leurs journaux pour le comprendre, n’a pas réussi à s’en défaire. Et, malheureusement, dans les fonds abyssaux, les refondateurs continuent, comme des forçats, de surfer sur ces vagues dangereuses qui ont causé leur perte. Tout ce qui, dans leur vision cosmogoniste, ne vit pas et ne respire pas centre-ouest est automatiquement stigmatisé d’étranger. Or, justement, c’est cette politique nauséeuse brandie aux élections présidentielle de 2010 qui a été sanctionnée vertement par les Ivoiriens qui ont accrédité Alassane Ouattara de 54, 10% contre 46, 90% pour le candidat, Laurent Gbagbo. Tous les ingrédients, avant les élections, concouraient à l’échec de Laurent Gbagbo à ce scrutin. Tant ses partisans ont semé la haine dans les cœurs des Ivoiriens. D’abord, au cours des audiences foraines, ils ont passé le clair de leur temps à s’adonner à la catégorisation et à la chasse aux Ivoiriens sur la base des délits de patronyme et de faciès. Des Ivoiriens ont été lâchement assassinés. Car, ils ont bravé les menaces des partisans de Laurent Gbagbo en allant revendiquer leur nationalité. Les militants du Front populaire ivoirien ont mis la Côte d’Ivoire à feu et à sang répondant à l’appel de leurs leaders. «Opposez-vous par tous les moyens aux audiences foraines», tel était le mot d’ordre lancé par le leader des frontistes, Pascal Affi NGuessan. Le Premier ministre d’alors, Charles Konan Banny, à son corps défendant, a dû surseoir à l’opération. Mais, les audiences foraines venaient, par la faute du Front populaire ivoirien, d’enregistrer ses premiers morts. Et, lorsque les Ivoiriens ont été appelés à se faire recenser, ils ont remis le couvert. Il ne se passait pas de jours sans que du fond de la maison rose on ne crie à la fraude. Des Ivoiriens étaient dénoncés et humiliés à longueur de journée sur le petit écran de la télévision nationale les accusant de vouloir voler la nationalité ivoirienne. Dans certaines régions de la Côte d’Ivoire où on ne vit et on ne respire que pour le parti à la rose des personnes ont été carrément interdites de se faire recenser sur la liste dans candidats à la carte nationale d’identité et sur la liste électorale. Et, lorsque la liste définitive des électeurs a été rendue publique, il s’est encore trouvé des cadres du Front populaire ivoirien qui se sont jetés corps et âme dans une campagne absurde dans des contentieux aux fins de radiation de personnes sur la liste électorale sur la base de leur patronyme.



Quatre-vingt mille voix perdues d’avance


Tout bien compté, ce sont plus de quatre-vingt mille personnes que les cadres du régime Gbagbo entendaient radier de la liste électorale. Tous avaient sous les bras des piles de dossiers qu’ils sont allés déposés sur la table des juges conditionnés à cet effet. Treichville, Abobo, Yopougon, Attécoubé, Marcory, Port-Bouët, Adjamé, Cocody… En somme, toutes les communes d’Abidjan et les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire étaient prises dans la fièvre des radiations insensées. Koffi Adingra, chef du village de Kokomian, une bourgade non loin de Koun-Fao, sur instigation du pouvoir Gbagbo, a porté plainte contre 72 de ses administrés pour fraude sur la nationalité. Mais, la justice l’a débouté. Le juge de Divo, sans doute aux ordres, s’était illustré en s’adonnant à des radiations à tour de bras des requérants à leur insu. La révolte des populations a été réprimée dans le sang faisant cinq morts. Et, de nombreux blessés. Finalement, la parodie de contentieux sur la liste électorale n’a rien donné. Tout le monde s’est rendu compte de la supercherie des frontistes. Ils voulaient épurer la liste électorale des noms à consonance nordique pour se donner plus de chance aux élections présidentielles. Les nordistes, selon leurs calculs, étaient supposés élire le candidat du Rdr, Alassane Ouattara. Mais, leur petit jeu mesquin a plutôt rendu un énorme service au Rdr qui a tiré profit de la colère de ces Ivoiriens marginalisés contre Laurent Gbagbo et ses partisans. Aujourd’hui, à quelques petits jours de la tombée du rideau sur les élections législatives, les journaux bleus se lancent dans un décompte sur fond tribal. Pourtant, en 2000, le Rdr n’est pas allé aux élections législatives, mais le grand parti national qu’est le Front populaire ivoirien n’a eu aucun élu au Nord. Tous ses élus étaient reclus dans la sphère géographique de Laurent Gbagbo. Et, dans la petite région akyé qui de tout temps chante à la gloire du frontiste en chef. Dommage!

K. Marras. D
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