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Économie Publié le samedi 14 janvier 2012 | Nord-Sud

PME/Les prix du transport alourdissent les charges !

Les prix du transport érodent la compétitivité des petites et moyennes entreprises. Pendant les années de crise, ils ont grimpé de façon disproportionnée. Mais, il est possible de jouer sur différents leviers pour diminuer les coûts.


En avant pour la création d’emplois. Le gouvernement s’engage à élargir l’assiette des petites et moyennes entreprises. Une vision qui manque de pertinence. Néanmoins, les acteurs auraient bien voulu que les pouvoirs publics prennent des dispositions de nature à déblayer les embûches qui se dressent aujourd’hui devant l’activité. En effet, les coûts de transport restent plus que jamais un sujet sensible pour les Pme ivoiriennes dont l’activité principale est la production, la transformation et le négoce de marchandises industrielles et agro-alimentaires. Selon la présidente de la Fédération des Pme, Marthe Ehui, ces coûts représentent entre 8% et 10% (parfois plus pour les activités de commerce) du budget global de l’entreprise. Autant dire que toute hausse vient immédiatement dégrader la marge. Pour la faîtière, les coûts de transport par route de ces dernières années sont restés élevés pour des raisons conjoncturelles, en raison de la situation de crise. Mais avec l’épilogue du conflit et la normalisation de la vie sociale, les opérateurs économiques font remarquer qu’il est désormais temps de restaurer leurs marges. Après les années noires de 2002 à 2010 où ils ont connu une baisse d’activité entre 25% et 70% alors que dans le même temps leurs coûts de production augmentaient. Plusieurs patrons emblématiques du secteur agitent, depuis quelques semaines, le chiffon rouge des augmentations tarifaires en précisant que ce sera encore insuffisant pour restaurer leurs marges. En réalité, quand on observe les indices des coûts de production des activités de transport, on constate qu’il y a au total, un écart de l’ordre de 10% entre les coûts de production des transporteurs et leurs prix de vente moyen. En clair, pour les PME, avec une réduction des transports, les prix de vente sur les marchés vont baisser. Une idée fortement soutenue par le ministre du Commerce, Dagobert Banzio qui se démène de toutes ses forces pour maîtriser les prix à la consommation. Malheureusement, la conjoncture incline à un optimisme mesuré. Les petits entrepreneurs devront encore attendre, car la tendance haussière du brent de pétrole, si elle ne s’arrête pas, signifie le probable ajout d’un pied de facture additionnel. Peut-on en conclure que les PME doivent se résigner à enregistrer un réaménagement de leurs coûts de transport routier dans leur budget 2012 ? La réponse est positive pour celles qui n’ont pas prévu de remettre à plat leur organisation transport et négative pour les autres.

Des leviers d’optimisation

En effet, dans la plupart des PME, il y a de nombreux leviers d’optimisation qui restent inexploités. Selon Laurent Beverde, directeur général d’une structure de conseil en montage de projets, la connaissance de ses coûts de transport par typologie de marchandises, zone de livraison et par destinataire peut permettre de minimiser les dégâts. Cette démarche analytique indispensable pour réduire ses coûts permet à l’entreprise d’identifier rapidement les incohérences de son organisation transport. Par exemple, l’envoi de cinq palettes coûte plus cher qu’un camion complet pour une même destination. En plus, le choix de ses transporteurs. Bien souvent, les transporteurs utilisés ne sont pas les bons car leurs implantations physiques, leurs véhicules ou leur stratégie ne correspondent pas aux besoins du client. Exemple, l’entreprise utilise un messager alors qu’un monocoliste correspondrait mieux à ses envois. Il y a aussi le mode de facturation des transporteurs. Souvent, observe M. Beverde, on constate que les grilles tarifaires appliquées par les transporteurs ne sont pas adaptées aux flux physiques. Ici, les transporteurs facturent l’expédition au poids alors qu’une facturation à la palette aurait plus de sens avec l’optimisation des chargements. La constitution des colis ou des palettes est souvent à retravailler. Exemple, la multiplication de colis de 3 à 5 kg pour un même destinataire alors que le regroupement dans un colis plus grand permettrait de diminuer les litiges et les coûts de transport. Quant au contrôle facturation, il y a très régulièrement entre 2% et 5% d’écart sur les factures transport. Une expédition saisie et facturée 2 fois par les transporteurs. Ces leviers de nature technique et achat permettent souvent de réduire les coûts de transport de 10% à 20% tout en améliorant la qualité de service.


Lanciné Bakayoko
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