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Coulisses Publié le vendredi 20 avril 2012 | Le Patriote

Interview / Hervé Ladsous, (SGA de l`ONU chargé des opérations de maintien de la paix) : “Il n`y a pas de risque de déstabilisation de la Côte d`Ivoire”

© Le Patriote Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: le Secrétaire général adjoint des Nations-unies chargé des opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous chez le Président Alassane Ouattara
Mercredi 18 avril 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara accorde une audience au Secrétaire général adjoint des Nations-unies chargé des opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous
Secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous est en Côte d`Ivoire depuis quelques jours. Hier, sur RFI, il a indiqué les raisons de la présence de Casques bleus.

Un an après la fin de la guerre, pourquoi les casques bleus restent-ils encore en Côte d`Ivoire?

Hervé Ladsous: Parce que nous étions en train de passer de réinstallation de la paix, de maintien de la paix à une phase de construction de la paix. Il y a le rétablissement de la paix, surtout de la sécurité. Les Nations-unies considèrent, avec l`accord du gouvernement ivoirien, qu`il y a encore du travail à faire pour accompagner la Côte d`Ivoire dans sa reconstruction.

Mais l`ONUCI reste à effectif constant par rapport à l`an dernier ?

HL : L`effectif a été réduit depuis la fin de la crise. Mais, il y a encore des tâches à assurer.

Donc nous ajusterons le moment venu les effectifs. Mais dans l`ensemble, les moyens parce qu`ils sont encore nécessaires.

Est-à-dire qu`il y a toujours un risque sérieux de déstabiliser de la Côte d`Ivoire ?
HL : Non ce n`est pas cela. Mais on le constate tous les jours, il y a des vrais risques de sécurité intérieure avec les bandes armées, la criminalité plus ou moins organisée. Quand je dis les bandes armées, je dis qu`il y a en encore de nombreuses armes qui circulent dans le pays. Il y a encore beaucoup de factions non contrôlées. Je suis entré en Côte d`Ivoire pas la frontière. L`on sait à quel point les défis sont importants en termes de porosité de la frontière, de trafic en tout genre. L`objectif étant que se soient les autorités ivoiriennes qui soient en mesure d`assurer toutes ces tâches. Mais ça viendra.

Ce qui est inhabituel, c`est que vous êtes arrivés en Côte d`Ivoire par la route en provenance du Libéria. Est-à-dire que, comme par le passé, il y a des bandes armées qui pourraient entrer en Côte d`Ivoire à partir du Libéria ?

HL : Il y a cela, il y a des mouvements de refugiés. J`ai vu des mouvements de refugiés ivoiriens dans un camp au Libéria, j`ai vu le lendemain à Toulépleu, d`anciens réfugiés ivoiriens qui sont retournés au pays. C`est très intéressant de pouvoir les faire parler, de sentir la profondeur des problèmes qu`il y a à avoir avec les problèmes de sécurité, les problèmes fonciers, les problèmes économiques.

Q : En octobre dernier, on se souvient que l`un des chefs de la sécurité, le commandant de gendarmerie, Seka Yapo a été arrêté à bord d`un avion qui allait en Guinée Conakry. Est-ce qu`une menace peut venir de la frontière guinéenne ?

HL : Non, je ne le pense pas spécialement. Mais simplement, le problème majeur, c`est celui de la porosité des frontières. Elles ne sont pas suffisamment contrôlées et donc c`est un facteur de risque.

Vous parlez de sécurité intérieure, à Abidjan des casques bleus et des blindés de l`ONUCI participent à la protection du palais présidentiel au Plateau, est-ce que c`est le signe que les forces de l`ordre ivoiriennes ne sont pas en mesure de le faire ?

HL : Ecoutez, je crois que cela répond à une demande des autorités, dans les proportions tout à fait limitées. Nos éléments sont en deuxième rideau. C`est d`abord les forces ivoiriennes qui assurent la protection de ses lieux et de ses occupants.

Le commandant militaire de l`ONUCI, le général Béréna est un Togolais, en avril 2005, pendant la sanglante répression qui a fait plus de 500 morts selon l`ONU au Togo, il était chef d`état-major de l`armée de terre. Est-ce que ça ne vous gène pas ?

HL : Ecoutez, je crois que le général Béréna est un officier extrêmement professionnel. Sa nomination en son temps, n`a pas suscité des réactions particulières. Il est en fin de mandature. A ce que je sache, il a exercé d`une manière qui a donné satisfaction.

Q : Depuis trois semaines la CEDEAO étudie le déploiement éventuel d`une force militaire au Mali. Est-ce que des détachements africains de l`ONUCI ou de la MINUL pourraient passer de la Côte d`Ivoire ou du Libéria au Mali ?

HL : C`est une option. Mais il est clair que là, c`est à la CEDEAO de voir comment elle voit l`évolution des choses. Pour le moment au Mali, d`abord l`ordre constitutionnel est à peu prêt rétabli. La nomination du Premier ministre en est un symbole. La question suivante, c`est celle de l`intégrité du Mali. Pour le moment, la CEDEAO travaille sur des solutions négociées, mais il y a également des scénarios d`intervention plus musclées si ça devenait nécessaire.
Nous sommes donc en train de nous préparer à tout hasard. Vous savez, le déploiement ne se fait pas du jour au lendemain. Il y a tout un travail auquel nous sommes tout à fait prêts à nous prêter si c`est le souhait de la CEDEAO.

Pour ramener la paix au nord Mali, beaucoup disent que les 3000 hommes disponibles dans la zone CEDEAO ne suffiront pas. Est-ce qu`il faut envisager à terme une opération de l`Union africaine voire des Nations unies ?

HL : Ecoutez, on peut tout imaginer. Pour le moment, j`ai le sentiment que l`approche est celle de la négociation. Mais sans rien n`exclure. Alors évidement, vous avez raison, il peut y avoir une conjonction des efforts de la CEDEAO et de l`Union africaine. Il peut y avoir une demande exprimée auprès des Nations unies et je vous le redis, nous sommes prêts à étudier cette demande le moment venu quand les demandes se préciseront.

Au Congo Kinshasa, en Côte d`Ivoire, les casques bleus sont là depuis des années, est-ce qu`ils ne risquent d`y rester encore longtemps?

HL : Je ne ferai aucun pronostic sur le calendrier, mais au Congo la situation peut-être est en train d`évoluer négativement, il n`est pas question d`un retrait. Le gouvernement en a besoin. Il y a du travail à faire. Ce que je peux dire, c`est que cette présence n`est pas éternelle. Elle a vocation à s`effacer lorsque les conditions seront réunies.

Retranscris par Thiery Latt
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