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Politique Publié le vendredi 29 novembre 2013 | Le Mandat

Processus de réconciliation : Banny très fâché

© Le Mandat Par Marc-Innocent
CDVR: Charles Konan Banny fait le bilan qualitatif des consultations nationales
Jeudi 28 novembre 2013. Abidjan. CERAP. Le président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) Charles Konan Banny (photo) a présidé la cérémonie de restitution des résultats de la participation des plateformes de la société civile dans la phase qualitative des consultations nationales.
Le président de la Commission dialogue vérité et réconciliation(CDVR), Charles Konan Banny n’est pas content. Et là, pas du tout. Il n’est pas allé du dos de la cuillère hier, pour assener ses vérités.
Banny croit fermement à la réconciliation. « Je suis un homme de réconciliation », peste-t-il. Il se pose en rassembleur. Ce, en dépit de la fin de son mandat, conformément à l’ordonnance de la création de la Commission dialogue vérité et réconciliation(CDVR). Charles Konan Banny est toujours à la tâche. Et ne veut lâcher l’affaire. Pour lui, la réconciliation est un long processus. Hier, jeudi 28 novembre, le patron de la CDVR était face à la faîtière des organisations de la société civile. Profitant de la cérémonie de restitution de la phase qualitative consultative, un ensemble d’activités de discussions individuelles verbales de groupes qui a été organisé sur l’ensemble du territoire national conduite par des ONG, Charles Konan Banny a mis les points sur les « i ». Sans porter de gants, il a asséné ses 4 vérités aux hommes politiques qui tirent les activités de la CDVR vers le bas. «Les responsables, ne les écoutez pas trop. Ils disent par exemple « on n’a pas besoin d’Institution pour faire la réconciliation ». Ce n’est pas des propos tout à fait responsables dans un pays encore fragile qui a connu des traumatismes importants. Bien sûr que s’il n’y pas eu tout cela, on n’avait pas eu besoin d’institutionnaliser la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire n’a pas que deux ans. La Côte d’Ivoire a plus de 50 ans. Mais, s’il a fallu faire cela, au surplus, il fallut dire au chef de l’Etat, n’institutionnalisez pas la réconciliation. Au surplus encore, ce modèle n’a pas été inventé par le Président Alassane Ouattara», a vigoureusement réagi Charles Konan Banny.
« Ne tuons pas l’espoir»
Poursuivant, Banny fait cette mise en garde. « Donc, faisons attention aux propos que nous tenons dans un pays encore fragile. Certains propos sortis de leur contexte (C’est la circonstance atténuante que je peux trouver) peuvent être mal interprétés, tenus par des gens qui tiennent une place importante dans la hiérarchie politique de notre pays. Je demande donc, de la manière la plus solennelle, à tous les responsables de commencer à modérer, responsabiliser leur propos pour que les Ivoiriens ne perdent pas espoir. Les Ivoiriens pensent que la réconciliation est possible. Ils pensent s’engager dans le processus de réconciliation. Ne les décourageons pas. Ne tuons pas l’espoir», a plaidé M. Banny. En outre, expliquant les consultations nationales ou justice transitionnelle, il soutient qu’elles ont permis à la CDVR, non seulement de savoir que les Ivoiriens attendent qu’elle mène des investigations sur les violations intervenues entre 1990 et 2011, mais également sur leur perception de la société ivoirienne, ainsi que sur les réformes qu’ils espèrent voir mises en œuvre. Mieux, selon les résultats des enquêtes menées avec un échantillon de 50.000 personnes, 83% d’Ivoiriens pensent que la réconciliation est possible. Aux dires de Charles Konan Banny, les résultats des consultations nationales sont « intéressants ». Dans la mesure où ce travail conduit avec maestria par les organisations de la société civile avec des difficultés seront largement diffusés. « Les populations souhaitent, pour que la réconciliation soit effective et sincère, la repentance des auteurs des violations », a-t-il conseillé. «Tout doit se faire dans la justice. La justice transitionnelle ne doit pas se substituer à la justice républicaine… les populations souhaitent que le pardon ne soit pas exclusif de l’action de justice(…) Les populations veulent une justice équitable», relève-t-il. Après cette phase, Charles Konan Banny a annoncé la phase d’écoute des victimes. Qui a fait quoi pendant les 20 ans de crise (1990-2011) ? «Les victimes doivent connaître la vérité. Les victimes doivent se faire connaître. Une campagne de sensibilisation sera menée auprès de la société civile, des commissions locales et centrales. Méfions-nous des victimes qui n’existent pas», a dit Banny, en appelant les Ivoiriens «à ne pas avoir peur». « La recherche de la vérité ne doit pas faire peur», a ajouté le président de la CDVR. « La reconstruction et la réconciliation sont les deux mamelles du succès de la politique menée par le chef de l’Etat », a-t-il lâché. Mais, Charles Konan Banny doute de la solidarité des Ivoiriens. Car selon lui, cette étape va couronner le processus de réconciliation entamé par la CDVR. Bien évidement, la dernière étape sera la réparation des victimes qui ne fait pas partie des attributions de la CDVR. C’est le conseiller spécial du président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, Charles Konan Banny et chargé de la société civile et des ONG, Dr Kodjo Marie-Paule qui a piloté cette opération de consultation nationale. Yao Pauline, représentant les ONG de la société civile a, pour sa part relevé des difficultés financières et matérielles. Charles Konan Banny a promis prendre en compte ces observations.

PN
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