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Politique Publié le jeudi 5 décembre 2013 | Xinhua

Côte d’Ivoire : les pro-Ouattara et pro-Gbagbo divergent au sujet d’une concertation nationale

© Xinhua Par Marc Innocent
Culture: lancement officiel de la 1ère édition du Festival Agni Côte d`Ivoire (FESTACI)
Jeudi 28 novembre 2013. Abidjan. Dans le cadre du lancement officiel de la 1ère édition du Festival Agni Côte d`Ivoire (FESTACI), une conférence publique sur la culture du peuple Agni a été dite par le professeur Simon Pierre Ekanza. Ph: Pascal Affi N`Guessan.
Les positions semblent divergentes entre les partisans du président Alassane Ouattara et ceux de l'ex-président Laurent Gbagbo sur la question de l'organisation d'une concertation nationale baptisée "Etats géné raux de la république".

Lors d'une conférence de presse mercredi à Abidjan, le pré sident du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo) Pascal Affi N'guessan a insisté sur l'organisation des états généraux de la République, estimant qu'ils viennent au secours du chef de l' Etat Alassane Ouattara qui pourra se " décrocher " de la Cour pé nale internationale (CPI).

"Les Etats généraux de la République, c'est pour préparer les élections, c'est pour avoir du temps. Ce n'est pas le dialogue qui perd le temps mais c'est l'absence du dialogue qui perd le temps ", a déclaré M. Affi.

"Pour ne pas que nous allions encore à des bagarres, nous devons nous asseoir pour discuter", a recommandé en substance M. Affi.

Au cours de la cérémonie de passation des charges avec le pré sident intérimaire du parti, Pascal Affi N'guessan avait déjà invité le chef de l'Etat ivoirien à convoquer les états généraux de la République pour en faire l'instrument opérationnel de la ré conciliation.

Pour le secrétaire général du FPI, Sébastien Dano Djédjé, il s'agit d'un forum qui regroupera "les forces vives de la nation ivoirienne", notamment "les partis politiques, la société civile, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles, les organisations socioprofessionnelles, les jeunes, les femmes et les experts".

"Les états-généraux de la République consisteront en un débat large, inclusif, franc et sincère sur toutes les questions qui divisent les ivoiriens depuis plusieurs années, qui constituent les causes de la crise ivoirienne et dont la résolution permettra de fonder un nouveau consensus national pour la paix, la stabilité, l'unité et la réconciliation nationale", a expliqué M. Dano Djédjé.

LE PARTI PRÉSIDENTIEL PAS D'ACCORD

Quant au Rassemblement des républicains (RDR), sa réaction se veut plus nette et sans ambages.

Lors de la célébration des 19 ans d'existence de ce parti, son secrétaire général Amadou Soumahoro a martelé que le RDR ne souscrira pas au projet des états généraux de la république envisagé par le FPI.

Plusieurs jours auparavant, le porte-parole du parti pré sidentiel Joël Nguessan avait exprimé son opposition à la proposition des pro-Gbagbo relative à l'organisation par les autorités ivoiriennes des états généraux de la République.

"Il n'est pas "nécessaire de multiplier à l'infini les organes de concertation". Les problèmes de la nation ivoirienne sont connus", a estimé M. Nguessan.

Pour Joël N'Guessan, les diverses résolutions issues des tribunes organisées depuis plus de 23 ans, aux fins de répondre "au besoin impérieux de restaurer la cohésion de l'unité nationale ébranlée par les tensions sociales et politiques", n'ont pas pu é viter au pays les multiples crises politico-sociales.

"En 2001, pour tenter de trouver une solution à la déchirure sociale en Côte d'Ivoire suite au coup d'Etat de 1999, l'idée du Forum de la réconciliation nationale avait été mise en oeuvre. Ce Forum a vu la participation de toutes les couches sociales et politiques de notre pays. Par ailleurs, il est bon de rappeler que le Forum de la Réconciliation Nationale a été suivi d'une importante rencontre des "Quatre Grands" à Yamoussoukro (centre), notre capitale politique", a-t-il rappelé.

"Tout a été déjà exploré. Tout a été diagnostiqué. Notre pays n'a pas encore besoin d'un second Forum ou des Etats Généraux de la République", a-t-il précisé, estimant que si les résolutions de ces rencontres avaient été appliquées, cela aurait pu éviter à la Côte d'Ivoire la grave crise militaro-politique de 2002.
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