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Politique Publié le jeudi 12 décembre 2013 | Xinhua

Côte d’Ivoire : possible entrée de l’opposition au gouvernement

© Xinhua Par Marc Innocent
Dialogue politique : une délégation du FPI rencontre le RDR
Lundi 09 Décembre 2013. Abidjan. Cocody. Une délégation du Rassemblement des Républicains (RDR, pro-Ouattara) accueille à son siège une dizaine de cadres du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo)
Des événements de ces derniers jours laissent transparaître une décrispation politique en Côte d'Ivoire, selon l'avis des observateurs.

Après plus d'une décennie d'éloignement politique, le Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir) et le Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Laurent Gbagbo) ont convenu de se rapprocher.

Un dialogue politique a été ainsi amorcé entre les deux formations politiques lundi dernier au siège du RDR à Abidjan, à l' initiative du FPI.

Selon Jérôme Dago, analyste, le fait de renouer le dialogue rompu entre les deux partis depuis plus d'une décennie est un signe de détente.

"Les échanges ont pour avantage de jeter les bases d'un processus de discussions entre les deux formations politiques. On peut déjà dire que cette rencontre montre de part et d'autre, une bonne disposition d'esprit, une présomption d'ouverture entre les deux partis pour préparer la paix en Côte d'Ivoire", a noté M. Dago.

Pour la Grande chancelière de l'ordre nationale et cadre du RDR Henriette Diabaté qui a pris part à cette concertation, cette rencontre a une dimension symbolique et devrait permettre d'apaiser les rancoeurs.

"L' essentiel doit être la réconciliation nationale, la recherche de la paix", a-t-elle noté.

"Nous avons convenu de rester en contact, de poursuivre les réflexions chacun de son côté afin de trouver des compromis pour apporter notre contribution à la normalisation de la vie politique, à la réconciliation et à la paix", a déclaré pour sa part le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, à l'issue de la rencontre.

Les délégués des deux formations politiques se sont dits " satisfaits" de la séance de travail qui s'est déroulé dans "un climat empreint de grande convivialité, de fraternité avec des échanges francs et sincères dans une esprit positif".



LA PAIX DES BRAVES ?



Ceux-ci ont ainsi salué l'esprit de fraternité, de vraie camaraderie" qui augure de "lendemains meilleurs" pour leurs deux partis.

Les deux parties ont par ailleurs convenu de rester en contact et de poursuivre les réflexions.

"Il est bon que nous apportions ensemble notre contribution à la normalisation de la vie politique et à la consolidation de la paix", a renchéri le secrétaire général du RDR, Amadou Soumahoro.

De son côté, le président du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP, mouvement pro-Gbagbo) Joel Poté a qualifié cette rencontre d'acte de grandeur d'esprit.

"Nous invitons tous les acteurs politiques à cultiver l'esprit du dialogue et du pardon car aucun sacrifice n'est de trop pour la paix ", a-t-il souligné lors d'un entretien avec des médias.

Tout comme lui, le président de la Ligue panafricaine pour la démocratie section Côte d'Ivoire (LIPAD) Laciné Bamba a fait état de ce que le dialogue entre le parti au pouvoir et le principal parti de l'opposition a pour but d'aplanir les divergences et peut être considéré déjà comme la "paix des braves".

"Quoique le RDR ait émis des réserves sur l'organisation des états-généraux de la République proposés par le FPI, d'autres cadres de dialogue existent pour poursuivre les discussions et trouver un terrain d'entente sur certains points", a énoncé M. Bamba.

De l'avis de celui-ci, plusieurs questions jalonnent la vie de la nation et les acteurs politiques devront continuer à se rencontrer pour consolider les points de convergence et chercher à obtenir une harmonisation concernant les points de divergence.

"L'objectif recherché est d'établir une vraie réconciliation et une paix durable pour la Côte d'Ivoire", a-t-il souligné.



UN SIGNAL FORT



La main tendue du président Alassane Ouattara à l'opposition lors d'une intervention à l'entame de sa tournée mercredi dans le centre du pays constitue un autre signal fort selon des observateurs de la vie politique.

Ouattara qui n'exclut pas une entrée de l'opposition au gouvernement, a insisté sur la nécessité de la paix sans laquelle il ne peut pas avoir de développement.

"Nos frères de l'opposition qui ne sont pas au gouvernement, il ne faut pas les considérer comme des opposants. Ce sont nos frères. Ils vont nous rejoindre bientôt", a déclaré le chef de l'Etat lors de son premier meeting dans la région.

Cette déclaration de M. Ouattara qui intervient 48 heures après la reprise du dialogue entre le RDR et le FPI laisse entrevoir la possibilité d'une participation de l'opposition au gouvernement.

"En désignant l'un de ses ministres pour mener la médiation et chercher à convaincre l'opposition, c'est une preuve de sa sincérité. L'opposition ayant plusieurs fois réitéré sa sincérité quant à sa volonté de s'inscrire dans le processus de réconciliation enclenché dans le pays, cela donne espoir ", a commenté Antoine Attoungbré, enseignant de sciences juridiques dans une université d'Abidjan.

Pour celui-ci, une décrispation urgeait dans ce contexte "tendu " entre le pouvoir et l'opposition, afin de donner une nouvelle chance au processus de réconciliation en cours dans le pays.
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