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Économie Publié le lundi 3 mars 2014 | Le Figaro d`Abidjan

Trésor public-CNPRA / Dettes impayées : les entrepreneurs ivoiriens entament une grève de la faim

Devant l’impossibilité du trésor à faire face à leurs créances, les entrepreneurs menacent d’entrer en grève de faim devant les locaux de la structure financière.
En véritables pompiers des réhabilitations des édifices des zones CNO sur fonds propres, au temps de la partition de la Côte d’Ivoire en deux, des entrepreneurs privés ivoiriens ont dû risquer leur vie. Et ce, dans le cadre des contrats passés dès 2003 avec le Comité National de Pilotage du Redéploiement des l’Administration (CNPRA). Préfectures, hôpitaux, écoles… ont été réhabilités. Un exploit qui a permis le redéploiement de l’administration pour la réunification du pays et la tenue d’élections libres de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Mais à peine la page de la crise tournée que le dossier pour règlement de leur créance est classé par l’Etat ivoirien.
Depuis quelques jours, ils ne décolèrent pas au sein de l’Union des entrepreneurs libres de Côte d’Ivoire. Des cris qui remontent depuis 2008, période durant laquelle l’Etat ivoirien, par le truchement du ministère de l’Economie et des finances via l’Inspection générale des Finances a débuté une mission de contrôles des travaux de réhabilitation et d’équipement des édifices publics en cette zone CNO. Et dont le rapport final a été remis à l’Etat en 2009, après vérification sur terrain de la réalité des prestations réalisées par des petites et moyennes entreprises sous la responsabilité du CNPRA.
Le contrôle documentaire ressort, selon le rapport, que ce sont 364 dossiers d’un montant global de 10 milliards 928 millions 534. 636 FCFA portant sur les travaux de réhabilitation et d’équipement d’édifices. Dont 10 milliards 294 millions 587 097FCFA pour la réhabilitation et 633 millions 947 539 FCFA pour l’équipement des édifices. Le rapport aux mains du ministère de l’Economie et des finances mentionne que c’est un total de 10 milliards 065 millions 097 918 qui reste dus aux entrepreneurs privés qui ont financé les travaux sur fonds propres.
Mais voilà qu’une fois les projets d’envergure nationale à eux confiés par l’Etat ivoirien intégralement exécutés, ils sont abandonnés face à la pression des ouvriers et autres fournisseurs et des financiers qui ne cessent de multiplier les intérêts de retard.
Toutefois, un début de paiement a été réalisé avant la période électorale de 2010 grâce à l’appui des Bailleurs de fonds, (PNUD et l’Union Européenne) jusqu’en 2007 où l’Etat ivoirien a pris le relais. Passée la crise postélectorale 2010-2011, ils entreprennent des démarches auprès des services du trésor public pour l’épurement de cette dette, mais toujours rien.
Devant cet état de fait, l’Inspection générale des finances de Côte d’Ivoire donne la réponse suivante via un courrier en date de mai 2012 :
«Le traitement de la dette intérieure de l’Etat en général et celui des restes à payer dus aux fournisseurs en particulier, est une préoccupation à laquelle notre administration s’attelle avec une attention toute particulière. Aussi, mettons-nous un point d’honneur à apurer ces restes à payer de façon progressive et globale, dans un contexte de relance économique marquée par une tension de trésorerie…». Contactée, il y a seulement quelques jours, l’Inspection générale des finances dit placer cette question au centre des préoccupations du ministère de l’Economie et des Finances. Mais, qu’elle fait toujours face aux difficultés de trésorerie, lesquelles ne permettent pas de faire pour l’heure face aux créances des entrepreneurs et fournisseurs privés intérieurs.
Face à une telle situation, les entrepreneurs ayant réalisé des ouvrages de l’Etat sous la responsabilité du CNPRA décident d’entamer une grève de faim devant le Trésor public et la Présidence ivoirienne ces jours-ci.
Contacté, voici ce que déclare Béhi Erneste, président de l’Union nationale des entrepreneurs libres de Côte d’Ivoire face à la grogne des entrepreneurs privés ivoiriens: «Nous n’avons perçu qu’un chèque de 100 millions FCFA en décembre 2013 pour plus de 200 entrepreneurs. L’Eta reste devoir près de 4 milliards FCFA. Alors que sans notre travail, il n’y aurait pas eu de redéploiement de l’administration et les élections. Les fonctionnaires redéployés pour résider dans les édifices que nous avons réhabilités sur fonds propres ont perçu des primes, et ceux qui leur ont permis d’avoir logis et bureaux, rien ! Nous avons décidé de manifester à travers une grève de la faim pour que le Chef de l’Etat réagisse devant cette désastreuse situation». Le dossier est sur la table de la ministre déléguée à l’Economie et aux finances Mme Kaba Nialé.

Hervé Gobou
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