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Économie Publié le mardi 4 mars 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa Bank-SIB : ‘‘La visite du Roi Mohammed VI a profité à l’économie ivoirienne’’

Président-directeur général de Attijariwafa Bank depuis 2007, Mohamed El Kettani a racheté la Société Ivoirienne de Banque (SIB) en pleine crise ivoirienne. Lauréat, dans le secteur de l'économie, du prestigieux Trophée de la Diplomatie Publique, remis en novembre 2011, pour sa contribution non-politique et non-gouvernementale au rayonnement du Maroc à l'étranger, Mohamed El Kettani, a fait partie des membres officiels de la délégation du Roi Mohammed VI à Abidjan dans le cadre du forum Ivoiro-marocain du 24 au 26 février 2014. Classé parmi les 50 personnalités qui font le Maroc, le PDG du Groupe Attijariwafa Bank mobilise beaucoup de ressources en devises, à travers des alliances stratégiques internationales, pour accompagner le financement des grands projets et Pme-Pmi. Interview…

Monsieur le PDG, vous êtes venus en Côte d’Ivoire en compagnie du Roi et vous avez signé beaucoup de conventions. Comment se porte Attijariwafa Bank, après quelques années d’existence en Côte d’Ivoire?

Comme vous le savez le groupe Attijariwafa Bank aujourd’hui est présent dans 24 pays dont 14 en Afrique. Et nous avons entamé une extension à l’échelon Africain, qui sont des grandes orientations de sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a toujours milité pour le renforcement de la coopération Sud-Sud et de l’intégration Africaine. Mais aussi du fait que Attijariwafa Bank a dépassé la taille critique au Maroc. Puisque sur 19 banques que compte le Maroc, nous sommes à des parts de marchés qui oscillent entre 25% 40% selon les métiers. Donc, on a une position très importante. Ce qui fait que nous sommes allés chercher la croissance à l’internationale ; Et pour nous, comme c’est le vœu de Sa Majesté que le secteur privé s’implique dans l’intégration Africaine, on a pris la décision d’investir en Afrique. Et c’est comme ça que sur les 6 dernières années, nous avons acquis 12 banques dans 14 pays Africains dont la Société Ivoirienne de Banque (Sib). Et nous sommes vraiment très heureux aujourd’hui, d’être présent au niveau de la délégation officielle qui accompagne Sa Majesté le Roi, dans sa tournée Africaine et qui était à Abidjan pendant plusieurs jours. Et comme vous l’avez dit, le gouvernement du royaume du Maroc ainsi qu’un certains nombre d’opérateurs économiques, ont signé 26 accords devant Sa Majesté et son excellence le premier ministre de Côte d’Ivoire Daniel Kablan Duncan. Et ce sont des accords multi-sectoriels et multi-dimensionnels et concrets qui visent le renforcement de la coopération économique, qui vise l’installation d’investissements dans différentes industries : l’agro business, la chimie, la pharmacie, les travaux publics, etc ici en Côte d’Ivoire. En plus de tout ce que conservent la coopération technique et le transfert d’expertise. Et aussi l’échange d’expertise et de savoir-faire. La société ivoirienne de banque a investi en pleine crise en Côte d’Ivoire et nous avons acquis une banque qui n’avait que 14 agences, il y a au moins trois ans. De 14 agences au départ, nous sommes aujourd’hui à 35 agences et nous continuons. Nous ne sommes qu’au démarrage du développement de notre banque. Et nous ferons tout pour accompagner le programme national du développement de son excellence Alassane Ouattara qui offre de réelles opportunités pour les investisseurs ivoiriens et pour les investisseurs internationaux. Etant présents au Maroc et en Côte d’Ivoire, nous sommes aujourd’hui un pont catalyseur pour rapprocher les opérateurs économiques Marocains et leurs homologues ivoiriens, pour permettre aux Marocains d’investir en Côte d’Ivoire. Mais aussi, aux Ivoiriens d’investir au Maroc. Le deuxième point, c’est que nous souhaitons prendre part aussi dans le conseil, l’accompagnement, la structuration de financement pour les grands projets d’infrastructures. Nous avons une expertise avérée au Maroc dans tout ce qui est financement des autoroutes, des centrales électriques, des réseaux ferroviaires, des ports, des aéroports, etc. Nous avons signé une convention avec le port autonome d’Abidjan pour son extension, parce qu’il va offrir des capacités logistiques, une zone industrielle, un certain nombre d’infrastructures pour accompagner la dynamique économique que connaît la Côte d’Ivoire. Mais, aussi, avec le ministre des infrastructures économiques pour nous et Autoroutes du Maroc, pour accompagner le grand programme autoroutier qui vise à installer pour l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020, pas moins de 2500 km. Donc ces investissements sont extrêmement importants. Et là aussi, ‘’Autoroute du Maroc’’, est l’une des entreprises qui a réalisé les autoroutes les plus performantes et les moins coûteuses au monde. Et ‘’Autoroute du Maroc’’ et nous-mêmes, en tant que banque qui accompagne l’autoroute du Maroc, souhaitons faire bénéficier la République de Côte d’Ivoire, de cette expertise, de ce savoir-faire, de telle sorte à optimiser la réalisation du programme autoroutier.

Mais à combien peut-on estimer vos investissements en Côte d’Ivoire ?

Vous savez que le Plan National de Développement porte sur 22 milliards de dollars (11.000 milliards de FCFA), et sur ces 22 milliards de dollars, il est prévu que dans ce plan, 90% soit pris en charge par le secteur privé. Alors déjà, dans le courant de cette semaine, nous avons signé avec le ministère de l’économie et des finances, une levée de dette de 120 milliards de Fcfa pour un certains nombre de plans de développement et de projets d’infrastructures. Nous avons signé il y a six semaines de cela à Abidjan, une convention avec la Société Financière Internationale (SFI) qui sur porte sur 40 millions de dollars pour financer des Pme-Pmi ivoiriens. Nous avons signé avec le Fonds Africain de Garantie, une ligne de 25 millions de dollars (12.500 milliards de FCFA), là aussi, destinée au financement des entreprises des Pme-Pmi ivoiriennes. Et comme vous le savez, il y a quelques mois, dans le cadre de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohamed VI à Washington, nous avons signé une convention avec deux organismes Américains qui nous ont accordé des lignes de crédit pour toutes les filiales Africaines. Donc, la Côte d’Ivoire est intéressée. Comme vous le voyez, nous mobilisons à travers des alliances stratégiques internationales, beaucoup de ressources en devises et en monnaies locales pour accompagner le financement des grands projets et Pme-Pmi.

En un mot, voulez-vous dire que la visite du Roi en Côte d’Ivoire a profité à votre banque ?

La visite de Sa Majesté le Roi, je crois a profité à l’économie ivoirienne. Parce que Sa Majesté est venu avec un discours fondateur qui a été annoncé lors du forum Maroco-Ivoirien et dans lequel il a tracé une nouvelle vision, un nouveau paradigme pour le développement de l’Afrique. Il a insisté lourdement sur le fait que l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique et les Africains doivent faire confiance aux Africains. Mais que cette coopération Sud-Sud doit être battue autour de l’efficacité, de la performance et de la crédibilité. Donc, nous en tant que secteur privé, nous avons été interpellés pour répondre à ces grandes orientations, à apporter le meilleur de nous-mêmes au service de l’économie ivoirienne et de l’économie Marocaine. Donc, je crois que la SIB et le groupe Attijariwafa Bank au même titre que les autres banques présentes, au même titre que les opérateurs industriels, vont bénéficier certainement de cet élan et cette impulsion qui est voulue par son excellence le Président Alassane Ouattara et son frère, Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Lors de votre conférence, vous avez parlé du code d’investissement et du foncier. Est-ce que pour vous, ce sont des obstacles pour mener à bien votre action en Côte d’Ivoire ?

Lors de la conférence effectivement, je suis revenu sur ces aspects parce que j’ai été interpellé sur la question des attentes d’un investisseur Marocain pour s’installer en Côte d’Ivoire. Et moi j’ai interpellé la communauté des affaires Marocaines en lui disant que moi, je ne fais pas la différence entre un investisseur Marocain et ivoirien ou international. Parce que le plus important pour moi, c’est de traiter le problème de l’investissement en général quelle que soit la nationalité, car les problèmes sont les mêmes. Et je leur rappelle un certains nombre de leviers qui sont certainement pris en considération. S’ils sont optimisés davantage, ils vont accélérer la réalisation de l’investissement. Donc, j’ai parlé d’un certains nombre de points, notamment la stabilité des lois, le deuxième point au regard des projets qui sont en interaction avec plusieurs ministères, c’est d’avoir aussi la possibilité d’un guichet unique comme le Cepici. Mais, qui aura des prérogatives plus larges pour faciliter les prises de décision et la réactivité à l’égard des investisseurs. J’ai dit aussi que le grand problème d’un investisseur, que ce soit au Maroc ou en Côte d’Ivoire, était la disponibilité du foncier et des bâtiments. Donc, des zones industrielles intégrées. Mais, il ne suffit pas de construire une zone industrielle si elle n’est pas connectée à travers des infrastructures modernes telles que les autoroutes, les routes, la connectivité aéroportuaires, etc. Donc, résorber rapidement le déficit en infrastructures. Notamment, la disponibilité de l’énergie électrique. La Côte d’Ivoire est en train de croître à deux chiffres, et très simplement, les industries auront besoin de capacités énergétiques importantes. D’autant plus qu’il y a une forte demande internationale pour les projets dans le cadre des partenariats publics-privés pour l’énergie électrique. J’ai parlé aussi de la problématique des ressources humaines qualifiées. Que ce soit pour les agents de maîtrise, les agents techniques, les ingénieurs, les gestionnaires, les contrôleurs qui doivent être en quantité et en qualité disponible pour le secteur privé et un certains nombre d’autres points sur lesquels je suis revenu. Mais ce qui est certain et ce que j’ai salué lors du forum, c’est le fait que tous les efforts ont été déployés en un laps de temps. Parce qu’il ne faut pas oublier que la Côte d’Ivoire est sortie de crise structurelle il y a deux ans. Donc, tout ce qui a été fait en deux ans, est vraiment louable. Et Sa Majesté, l’a rappelé dans son discours à l’adresse du secteur privé ivoirien et marocain en disant que le choix de la Côte d’Ivoire n’était pas fortuit, parce que c’est une base industrielle solide, c’est une plateforme commerciale intéressante et la Côte d’Ivoire a démontré rapidement en sortant de la crise, qu’avec une solidarité agissante autour du président Ouattara, aujourd’hui, il y a une relance des activités économique et des grands projets.

Mais, quelles sont aujourd’hui vos perspectives au niveau de Attijariwafa Bank-SIB ?

Les perspectives au niveau de la Société Ivoirienne de Banque pour ma part, sont excellentes, parce que nous assurons une croissance à deux chiffres. Que ce soit pour la collecte de l’épargne, que pour le crédit à l’économie. Nous nous ouvrons de plus en plus au Pmi-Pme ivoiriennes et aux très petites entreprises. Nous nous ouvrons aux classes moyennes et nous allons mettre en place dans les semaines à venir, une structure à Abidjan pour accompagner les grands projets d’infrastructures dans tous les métiers de banque, d’affaires, de recherche de marchés de capitaux, les métiers de financement de projets, de gestion d’actifs, etc. Donc, l’avenir est très prometteur pour la SIB et pour le groupe Attijariwafa Bank. Parce qu’on travaille en synergie avec la maison mère pour mobiliser les compétences là, où elles sont au profit des opérateurs économiques et de l’Etat Ivoirien.
Réalisée par Dosso Villard
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