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Politique Publié le mercredi 26 mars 2014 | Nord-Sud

Eviter de politiser le sort des victimes

L’audition des victimes de la crise ivoirienne est elle aussi visée par le mot d’ordre de boycott lancé, jeudi, par le Fpi. L’ancien parti au pouvoir juge la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) non qualifiée pour piloter cette opération, au motif que son bilan est « maigre », après trois ans d’existence. Une position dont la cohérence reste difficile à cerner, et qui pourrait malheureusement détourner certains citoyens de cette toute première occasion qu’ont les victimes de la crise ivoirienne de se faire connaître et obtenir réparation. Plusieurs politiques ont été tentées dans ce sens depuis 2002. Sous le régime Gbagbo, un ministère a même été exclusivement dédié aux victimes, mais jamais leur identification n’a pu pleinement se réaliser, encore moins leur indemnisation. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire réunifiée est dans sa troisième année de paix et les nouvelles autorités manifestent toute leur volonté de procéder à l’enregistrement de tous ceux qui ont subi des préjudices, lors des remous successifs depuis 1990, sans différence politique, ethnique ou religieuse. En outre, le chef de l’Etat Alassane Ouattara n’a eu de cesse d’exprimer son engagement à faire en sorte que « toutes les victimes » soient indemnisées. Le président de la République donne une autre preuve de sa bonne foi dans l’ordonnance n°2014-32 du 03 février 2014 portant prorogation du mandat de la Cdvr. Cette ordonnance assigne comme mission spécifique à l’institution dirigée par Charles Konan Banny «la recherche de la vérité » à travers «  l’écoute des victimes.» La phase pilote qui a duré du 27 février au 6 mars. Elle a permis de recevoir une centaine de personnes dans chacune des huit localités retenues. Nulle part, une seule victime ou personne s’étant présentée comme telle n’a été refoulée pour quelque raison que ce soit. Tout en démontrant le caractère apolitique de l’opération, le bilan de cette étape expérimentale balaie surtout l’argument du déficit de réconciliation avancé par le parti d’Affi N’Guessan. Pour la phase nationale qui débute, demain jeudi 27 mars, aucune victime n’a donc intérêt à se priver de cette opportunité peut-être unique d’obtenir un jour réparation. Ceux qui resteront chez eux ne pourront pas compter sur le Fpi. En dix ans de gouvernance, ce parti n’a rien réussi en la matière.

Cissé Sindou
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