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Politique Publié le samedi 12 avril 2014 | Le Democrate

Carton rouge : Awa Fadiga « plus jamais ça ! »

© Le Democrate Par DR
Le manequin Awa Fadiga
"Je me rends compte au fur et à mesure que plein de gens ne connaissent pas la réalité de la majorité de leurs concitoyens. Il faut toujours un événement médiatisé pour que certains se rendent compte que le quotidien des Ivoiriens est difficile.
Il a fallu un « passeport pour le crime » pour que les gens entrevoient, l’espace de la durée d’un documentaire, la pauvreté quasi génétique des gens dans les nombreux quartiers précaires et populaires de la capitale. Les émotions passées, aujourd’hui on n’en parle plus. Tout au plus a-t-on retenu les frasques d’un « Commandant vendeur de voitures». Le reste, bof… on a oublié ou on s’en accommode !
Il a fallu la très médiatisée « affaire Awa » pour que certains se rendent compte que nos CHU ne sont des hôpitaux que de nom. Sinon ce sont des "business center" de la santé où l'indifférence se mêle au dépit et au manque de tout...
Dans cette affaire, tout se passe comme si les indignations n’arrivent que parce qu’il s’agit d’une histoire un peu hollywoodienne de la belle mannequin contre la bête, sous fond de réseaux sociaux. En fait, ça fait « jazz » de dire sa colère et de taper sur les médecins qui ont laissé mourir l’icône. Sauf que ce n’est pas un feuilleton brésilien ou un « Ma famille » avec Gohou ; et des Awa Fadiga, il y en a tous les jours dans les CHU de la capitale et toutes les secondes dans les autres « hôpitaux » à l’intérieur du pays. Au fait, Eldji Mascy, que devient le monsieur que tu as rencontré couché sur des cartons dans la cours de ce même CHU ? Qui a cherché à le savoir ? Qui s’en est préoccupé après les indignations et autres compassions derrière les claviers ? Et on se plaint des médecins qui revendiquent de meilleures conditions de travail mais on oublie que JAMAIS nous populations qui subissons tout cela, JAMAIS aucun d’entre nous n’a pointé son nez dehors pour crier son ras-le-bol.
On a trouvé un bouc émissaire parfait sur qui on doit taper taper et taper. On oublie ou on fait semblant de ne pas voir les véritables responsabilités. On s'occupe de l'épisodique qui fait le buzz et on délaisse le long terme, le général. C’est normal, l’intérêt général ne compte que pour du beurre dans ce pays. Demain ça sera le tour de qui ? Des enseignants, l’autre corporation sur qui c’est facile et intéressant de taper. Pendant combien de temps je sortirai mon argent pour payer les photocopies des étudiants, pour acheter les marqueurs pour écrire sur un tableau (en fait une porte que j’ai dû « emprunter ») ? Pendant combien de temps je devrais leur donner mes livres pour des photocopies illégales… et après on viendra m’accuser d’être le COUPABLE de mauvais résultats quand dans mon ras-le-bol d’utiliser mon minable salaire pour des choses qui ne m’incombent pas, je leur donnerai des enseignements au rabais !
A propos du mauvais comportement de certains personnels dans les hôpitaux (Ils ne sont pas tous impolis et arrogants), est-ce le seul apanage des médecins et autres personnels dans les hôpitaux ? N’est-ce pas le cas dans toutes les administrations Ivoiriennes ? Dans le publique c’est quasi systématique d’être mal reçu quand on n’est pas en costume cravate et descendant d’une grosse cylindrée. Dans le privé aussi ça se passe. Quand les gens ont un petit pouvoir (souvent ils ne l’ont même pas) ils en abusent. Il n'y a pas qu'à l'hôpital que l'Ivoirien montre son manque d'éducation et son manque de professionnalisme. On le voit dans les banques, à la police, dans les mairies, chez les vigiles, chez les caissières, partout ! C'est à dénoncer mais s'y attarder et y rester en oubliant l'essentiel, c'est faire fausse route parce même si ils sont tous polis, sans gants, sans alcool, sans compresse, sans ciseaux, sans Bétadine, sans scanners... des Awa, il y en aura encore et encore !
Et on vit dans ça, et c’est toujours le fameux « ça va aller ! », et on s’en remet à Dieu, comme si …
Ce n’est pas Dieu qui viendra nous sauver des quotidiens accidents meurtriers quand nous même nous voyons que les Gbakas et autres wôrô-wôrô sont des cercueils roulants mais que nous nous en accommodons.
Ce n’est pas Dieu qui viendra nous sauver des maladies cardiovasculaires et autres quand nous même nous voyons la pollution dans la ville mais que nous nous en accommodons ; quand on voit la rue ministre à la Riviera Palmeraie (ce n'est qu'un exemple) toute défoncée et tout le secteur inondé par les eaux usées des fosses septiques mais que ça ne dérange personne et qu’on y mange, qu’on y boit… et après on viendra accuser les pauvres sorciers !
Que veut-on que Dieu fasse quand depuis des mois et des mois au niveau du pont FHB il risque d’avoir un carnage à cause de quelque chose que Flash Bang dénonce ici tous les jours, quand sur l’autoroute les blocs de bétons arrivent sur la route, quand des adultes engrossent des élèves mineures, quand Ebola est à nos portes ou est déjà entré même, quand les policiers rackettent toujours, quand Webb Fontaine emmerde les gens, quand la lagune est devenue plus dangereuse que Tchernobyl ou Fukushima, quand les bibliothèques des universités sont vides, quand… et que cela ne dérange personne et qu’on s’en accommode !
Ce n’est pas Dieu qui viendra nous sauver de nos misérables vies quand nous même nous voyons que tout le système est pourri mais que pour des raisons idiotes de RDR ,FPI, PDCI et autres partis politiques nous sommes prêts à accepter l’inacceptable et défendre l’indéfendable, au détriment de notre propre bien-être.
Ce n’est pas à Dieu de se préoccuper de nos vies si pour nous elles n’ont plus aucune valeur. Dieu a bien d’autres choses plus sérieuses à faire !"
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