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Société Publié le jeudi 3 juillet 2014 | APA

A Abidjan, les pluies diluviennes ne font pas que des sinistrés

© APA Par DR
Pluies diluviennes à Abidjan (Zone 4 Rue lumière)
Mardi 1er juillet 2014. Abidjan. La pluie envahit la Rue lumière en Zone 4.
Abidjan - Les pluies diluviennes qui s’abattent sur la Côte d’Ivoire, en général, et sur la capitale économique, en particulier, a fait développer un type d’activités florissantes à Abidjan, notamment, la vente des parapluies aux coins des rues et le « phénomène des accompagnateurs » de ceux qui n’ont pas de parapluie pour s’abriter contre les averses qui tombent à grosses gouttes.

Les pluies torrentielles qui arrosent la ville d’Abidjan et l’ensemble du territoire ivoirien, depuis le mois de juin, entrainant des glissements de terrains et l’effondrement de murs avec des pertes en vies humaines ne font pas que des sinistrés.

Faisant siens l’adage selon lequel le malheur des uns fait le bonheur des autres, de jeunes gens et femmes se frottent les mains , en cette saison pluvieuse, où le réflexe de tout être humain est de se prémunir de la pluie en se procurant un parapluie dont le commerce s’est , « spontanément », développé à la faveur de la saison pluvieuse.

« Parapluie, 1000 F, 2000F » crie à tue-tête, Jean-Paul Kouaho, jeune déscolarisé, se faufilant entre les voitures, au Plateau, le quartier administratif et des affaires d’Abidjan pour proposer « sa marchandise ». Un bon lot de parapluies accrochés sur ses deux membres supérieurs et tenant d’autres en main.

Le jeune homme est hélé par les occupants de deux voitures qui s’arrachent le « précieux » matériel face aux premières gouttes de pluie. « Il faut bien qu’on se protège à la descente de la voiture » lance l’un d’eux. Le jeune vendeur, lui, est occupé à ranger sa recette.

« Je viens de vendre trois de 1000 F et 2 à 2000F l’un » se réjouit-il, à la mi-journée de mercredi où le temps était « encore très menaçant ». Comme lui, Mlle Djénèba Kouyaté, la trentaine, ne semble pas se plaindre du poids des parapluies qu’elle porte sur sa tête.

«Depuis que la saison des pluies a commencé, j’ai dû abandonner, momentanément, la vente de bananes braisées pour me reconvertir dans la commercialisation des parapluies qui rapportent gros en ce moment, pour m’occuper de ma fille », raconte-t-elle.

Selon Mlle Kouyaté, sa recette journalière oscille entre 30 et 40.000 FCFA. « Mais sur ce montant, après déduction de la part du fournisseur, je peux me retrouver avec 8 à 15 000 CFA par jour » explique-t-elle, ajoutant que « le magasin nous livre les petits parapluies à 800 F l’unité et les grands à 1500 F ».

Face à la fréquence des pluies, ces vendeurs affirment « écouler » au minimum 40 parapluies par jour toutes catégories confondues. « C’est notre traite en ce moment », confesse Mme Françoise Adjoua qui dit s’en sortir « avec 13.000 FCFA chaque soir après ce qui revient au fournisseur ».

A côté des vendeurs et vendeuses, se développe le phénomène de ceux qui «louent » leur parapluie à des « personnes qui sont dans le besoin ». Charles Dié fait partie de cette vague de « profiteurs des pluies ». « C’est comme ça que les vendeurs nous appelle », ironise-t-il.

« Nous sommes les secours de ceux qui n’ont pas de parapluie » explique M. Dié. Selon lui, ils rendent « service à ces personnes » en les accompagnant , sous la pluie, avec « nos parapluies » pour regagner soit leur bureau soit, leur voiture « moyennant des pièces de 100 ou 200 FCFA selon la distance ».

Dans la journée, poursuit-t-il, le gain peut atteindre 3000 FCFA voire 4000 F « s’il pleut toute la journée » se plaît-il à préciser.

Pour Junior Kouamé, fonctionnaire au ministère de la Culture, « la location est mieux que l’achat » car il est, selon lui, de « ceux qui oublient facilement son parapluie là où il s’assoit » . « Il m’est arrivé un jour d’acheter trois parapluie que j’ai successivement oublié dans un taxi, au maquis et au secrétariat d’un bureau ».

Depuis ce jour, M. Kouamé affirme être « abonné » à la location en cas de pluie pour se déplacer. A Adjamé (Est d’Abidjan), chez Harouna Yssouf, un commerçant de nationalité nigérienne, « grossiste de parapluie » au Forum commercial de la commune, son magasin grouille de jeunes filles, femmes et hommes, « venus se ravitailler ».

La demande est forte en ces temps de pluie. Le maître des lieux a juste le temps de lancer à l’équipe de APA « si c’est pour interview, repassez dans une heure », occupé à satisfaire sa clientèle qui le presse de la servir pour aller revendre les parapluies.

Interrogé plus tard, M. Yssouf reconnaît que « vendeur ambulant, grossiste, tout le monde gagne dans la vente des parapluies en cette période de pluie ». Autant dire que la pluie ne fait pas que des dégâts. Bien plus, elle nourrit de nombreuses familles, le temps d’une période (1 à 2 mois).

HS/ls/APA
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