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Société Publié le mardi 4 novembre 2014 | Le Nouveau Consommateur Hebdo

Pharmaciens, autorités en charge de la santé: pourquoi les malades préfèrent-ils les médicaments de la rue ?

Malgré les campagnes de sensibilisation et opérations coup de poing, le commerce des médicaments de la rue perdure. En Côte d’Ivoire, le haut lieu de ce commerce est situé à Adjamé-Roxy. Pourquoi malgré toutes les mises en garde des autorités sanitaires, le phénomène demeure ?

Adjamé, boulevard Nangui Abrogoua, dans les périmètres de l’ex- cinéma Roxy. C’est là le siège de la plus grande pharmacie à ciel ouvert de Côte d’Ivoire, depuis des années. Bien connu des populations abidjanaises, ce haut lieu informel de santé publique ne désemplit jamais. Ce mardi 14 octobre 2014, il est 8 heures. En dépit de la pluie de la veille qui a rendu presqu’impraticables les artères devenues pour la circonstance boueuse, les clients se bousculent pour se frayer un chemin. Les raisons de cette affluence sont nombreuses.

Le coût élevé des médicaments

Martial B, est sans emploi. Ici, il est chez lui. Chaque fois qu’il doit acheter un médicament, il n’a qu’une seule destination. « Il faut éviter les préjugés, les médicaments qui se vendent ici sont les mêmes qu’on trouve dans nos pharmacies. La seule différence qui nous conduit ici c’est le prix. Dans les pharmacies les prix sont élevés et rien ne se négocie. Or, ici on a la possibilité de le faire. J’ai une ordonnance qui fait 14.875 F CFA en pharmacie. Avec 10.000 F CFA je viens de me procurer les mêmes médicaments », explique-t-il.
En plus des prix pratiqués s’ajoute la possibilité d’être servi au détail pour certains médicaments. Cela suffit à contenter Sylvestre Gomé, Machiniste de profession. « Ici, certains médicaments nous sont vendus au détail. Aujourd’hui, je viens d’acheter des médicaments pour le traitement de mon paludisme. Comme je n’ai pas assez d’argent sur moi, j’en ai pris aussi en détail.»
Pour Aboubacar, ces médicaments sont de bonne qualité. Les femmes qui les vendent connaissent bien la posologie comme les médecins. « Les vendeuses connaissent les médicaments. Quand vous leur donnez votre ordonnance, elles savent déjà de quoi vous souffrez. Il y a ici des délégués médicaux qui viennent livrer les médicaments et même des gens pour lire les ordonnances », rassure notre interlocuteur. Dernier argument avancé par les clients, la pharmacie à ciel ouvert de Roxy est mieux approvisionnée que certaines officines légalement constituées. Du traitement de la simple fièvre à la maladie la plus grave, tous les médicaments y sont disponibles. Même ceux qui servent au bloc opératoire ! Le hic, c’est le manque d’hygiène et la conservation des produits, exposés à la chaleur.

Loi du silence
Sur l’identité de leurs fournisseurs et l’origine de ces médicaments, les vendeuses gardent le silence. La moindre question parait suspecte et les regards que l’on vous lance expliquent avec aisance qu’elles ne vous diront rien. Pas la peine d’insister, car des personnes veillent sur la quiétude et la sérénité de ce commerce. Une interdiction formelle est faite aux vendeuses de donner des informations sur leur activité, surtout à des journalistes ! L’une d’entre elle nous conseille même de quitter les lieux avant que les autres ne découvrent notre identité.

Comment préserver la santé des populations ?
Dans le but d’éradiquer ce commerce de la mort, une descente y a été effectuée le 27 août 2013. L’opération avait conduit à la saisie et la destruction de plus de 10 tonnes de médicaments illicites par la brigade des stupéfiants et des drogues. Les femmes sont revenues après. La solution pour atténuer ce fléau serait, selon Franck Eloi G, Informaticien, d’envisager une baisse conséquente du prix des médicaments.
« L’Etat doit accorder des subventions aux différents laboratoires déjà présents et aussi aux pharmacies pour mener cette politique. Si les médicaments sont moins couteux ? Les gens se détourneront très vite des commerces illicites.»

Julien Djédjé
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