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Santé Publié le samedi 25 avril 2015 | AFP

Journée mondiale contre le paludisme: la Côte d’Ivoire à l’heure de la moustiquaire

© AFP Par DR
Luttre contre le paludisme
Abidjan - Au bout d'une longue file d'attente, la distribution de moustiquaires se déroule dans le calme à Abidjan: la Côte d'Ivoire, un des pays les plus touchés par le paludisme, tente de combler son
retard dans la lutte contre cette maladie.

"Je ne veux pas vous voir revendre les moustiquaires sur les marchés", gronde Delphine Kiebi, dans sa blouse rose de sage-femme, tout en manipulant une moustiquaire, l'air grave.

Face à elle, une dizaine de femmes enceintes, vêtues de pagnes amples et colorés, écoute attentivement ses consignes dans la cour de l'hôpital de Port-Bouët, une commune d'Abidjan. Avec 63.000 décès d'enfants de moins de cinq ans du fait du paludisme chaque année, la Côte d'Ivoire totalise à elle seule 15% de la mortalité infantile due à cette maladie sur le continent africain.

Toutes les heures, sept petits Ivoiriens en décèdent. Le paludisme, dont la journée mondiale de lutte se tient samedi, est la première cause de décès d'enfants dans le pays. Les femmes enceintes constituent également une cible prioritaire.

La maladie affecte le développement du foetus et peut conduire à un accouchement prématuré ou à des fausses couches, mais aussi à des carences graves chez le nouveau-né.
Aux urgences pédiatriques de l'hôpital de Port-Bouët, le chef de service
Denis Koffi, stéthoscope au cou, ausculte un garçonnet de 6 ans allongé sous
une moustiquaire.

"Celui-ci n'a pas le palu", sourit-il, avant de rappeler que "90% des
enfants" admis dans son service sont atteints de la maladie.
La moustiquaire reste le moyen le plus efficace pour éviter de contracter
le paludisme. Mais faute d'éducation, beaucoup l'utilisent encore comme filet
de pêche ou éponge pour la vaisselle.
"Elle commence seulement à entrer dans nos habitudes en Côte d'Ivoire.
Certaines femmes ont encore peur d'étouffer si elles dorment dessous. On est
là pour leur montrer que ce n'est pas le cas", explique Mme Kiebi.
Depuis novembre 2014, le ministère de la Santé, avec l'appui logistique de
l'Unicef et le soutien financier du Fonds mondial contre le sida, la
tuberculose et le paludisme, distribue des moustiquaires imprégnées dans la
région d'Abidjan.

- 'Couverture universelle' -

Le reste du territoire est désormais équipé, avec 9,6 millions d'unités
déjà données. Treize millions de moustiquaires seront fournies au total. De
quoi protéger l'ensemble des 25 millions d'Ivoiriens, une moustiquaire étant
destinée à deux personnes.
"La crise postélectorale a créé un ralentissement dans toutes les questions
de santé publique. Mais avec cette couverture universelle du territoire, on a
déjà fait un pas important pour lutter contre la maladie", commente Louis
Vigneault-Dubois, porte-parole de l'Unicef en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, ponctuée
par des violences postélectorales en 2010-2011, qui firent plus de 3.000
morts.
Plus de la moitié des centres de santé ont fermé durant la période
2002-2010, selon la Banque mondiale. De nombreux hôpitaux et autres
dispensaires ont été pillés sur l'ensemble du territoire et restent en très
mauvais état.
A quelques centaines de mètres de l'hôpital de Port-Bouët, à la mairie, des
dizaines de personnes font la queue pour récupérer des moustiquaires et
assister à une démonstration de son utilisation.
"Maintenant je sais bien l'installer. Et je ne vais pas l'utiliser pour
faire la vaisselle mais pour protéger mes dix enfants des piqûres de
moustique", promet Maimouna Karamoko, une quadragénaire en boubou beige et
jaune.

Le paludisme est une maladie endémique dans 97 pays, à laquelle 3,2 milliards de personnes, la moitié de la population mondiale, est exposée.

Il tue chaque année plus de 580.000 personnes sur la planète, et demeure
l'une des principales causes de mortalité en Afrique subsaharienne, selon le
programme "Roll Back Malaria", piloté notamment par l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) et l'Unicef.

Depuis 2000, de nombreux progrès ont néanmoins été accomplis, grâce à la multiplication par trois des financements nationaux et internationaux combinée au progrès scientifique. Le taux de mortalité a baissé de 54% en Afrique.

Mais il faudrait encore doubler les budgets annuels pour passer de 2,6 milliards de dollars à 5,1 milliards afin d'être en mesure d'éradiquer la maladie au niveau mondial, note le Fonds mondial.

pid/jf/jhd
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