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Afrique Publié le lundi 1 février 2016 | Xinhua

Changement climatique : le président de la CEDEAO pour l’aide de la Chine pour la formation des cadres (INTERVIEW)

© Xinhua Par Marc Innocent
Lutte contre le crime et la drogue : la commission de la CEDEAO en séance de travail avec les donateurs de haut niveau pour l`Afrique de l`ouest
Lundi 28 Octobre 2013. Abidjan. le premier Ministre Daniel Kablan Duncan a Présidé la cérémonie de lancement des travaux visant a réduire le crime organise et le trafic de drogue en Afrique de l`ouest en présence des partenaires tels l`Office des Nations Unies pour la lutte contre la Drogue et le Crime et l`Office des Nations Unies pour l`Afrique de l`Ouest. Kadré Ouédraogo ,président de la commission de la CEDEAO
ADDIS-ABEBA -- Une bonne formation à travers l’octroi de bourses en Chine au profit des jeunes peut aider à lutter contre le changement climatique, a affirmé dans une interview à Xinhua le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Ouest (CEDEAO), en marge du 26e sommet de l’Union africaine qui a pris fin dimanche à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Dans cet entretien, Désiré Kadré Ouédraogo a aussi salué l’octroi par le gouvernement chinois d’une aide de 5 millions de dollars en équipements militaires pour la paix et la sécurité dans cette région.

"Je viens d’effectuer une visite il y a deux mois en Chine et j’ai pu mesurer le potentiel que ce pays peut nous apporter en termes d’échange des savoir-faire et de formation technique", a-t-il encore dit.

Question : Selon les estimations environ 20,4 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest à cause des effets du changement climatique. Concrètement, comment se manifeste ce phénomène et quelles sont les mesures qui sont prises pour atténuer son impact ?

Réponse : D’abord il y a la fragilité de l’environnement dans une bonne partie de l’espace de la CEDEAO, c’est-à-dire que notre territoire est très sensible au changement climatique dont les effets se font surtout sentir dans la partie Sahel de notre région où il y a malheureusement l’expérience des sécheresses mais également des inondations, et sans parler des autres parties du territoires. Mais pour tout cela, nous avons une politique de l’environnement au niveau de notre communauté, qui nous permet d’accroître la résilience des populations face aux effets du changement climatique. Il y a d’abord que dans notre Stratégie Sahel qui a été adoptée voilà deux ans un des principaux axes d’intervention est d’accroître la résilience des populations au changement climatique, d’abord en aidant ces populations dont la majeure partie vit de l’agropastoralisme à disposer de suffisamment d’eau pour abreuver les animaux et aussi les hommes. C’est la raison pour laquelle la CEDEAO a initié un vaste programme d’hydraulique rurale et villageoise par lequel nous aidons nos pays à un certain nombre de forages pour mettre à la disposition des agropasteurs. Et nous promouvons aussi la culture irriguée pour permettre à ces populations de pouvoir en faire un moyen de vie. Naturellement, il faut également prévoir la sécurité dans tout cet espace et également le désenclavement. Le désenclavement est aussi une façon de lutter contre le changement climatique et nous avons un volet d’infrastructures et de désenclavement dans notre Stratégie Sahel. Finalement le troisième volet, c’est l’éducation, parce que si nous avons une population bien formée et bien éduquée on pourra lutter plus efficacement contre les effets du changement climatique.

Q : A vous entendre, les besoins sont immenses. Quels sont les coûts indicatifs ?

R : Il n’y a pas de coûts indicatifs en tant que tel. Nous progressons par priorité. Chaque Etat a ses priorités et bien sûr nous appuyons les priorités nationales, mais tout ceci se fait dans le cadre du Programme économique et de développement de notre région qui a été approuvé par les chefs d’Etat et dont nous attendons très prochainement la première réunion des partenaires aux investissements pour pouvoir nous adresser à tous ces projets dont la majeure partie s’intéresse à cette partie des populations vulnérables au changement climatique. Il y aura bientôt une conférence des bailleurs de fonds et nous espérons présenter à cette occasion l’ensemble des projets qui ont été jugés prioritaires par les autorités de la CEDEAO pour leur mise en œuvre.

Q : A quelle date aura lieu cette conférence des donateurs ?

R : Elle se tiendra en Côte d’Ivoire et nous sommes en train de discuter avec les autorités ivoiriennes pour une date précise. Mais nous envisageons vers la fin du premier trimestre de cette année.

Q : L’adaptation à ce phénomène nécessite des technologies appropriées. Est-ce que vos Etats sont suffisamment dotés en termes de moyens ou bien quels sont les besoins dans ce domaine ? Est-ce que vous pensez qu’un pays comme la Chine peut vous y aider ?

R : C’est d’abord le renforcement des capacités qui est très important et particulièrement la formation des jeunes. C’est pour cela que nous encourageons la création des centres d’excellence qui vont former nos jeunes à des nouvelles technologies, que ce soit en matière de maîtrise de l’eau qui est très importante. Nous avons l’Institut 2IE qui est à Ouagadougou. Nous pensons qu’une bonne formation à travers l’octroi de bourses de formation en Chine ou dans d’autres pays partenaires peut aider la jeunesse africaine à s’impliquer dans ce secteur qui est très important pour notre développement.

Q : Est-ce que vous sollicitez aussi l’aide de la Chine pour l’acquisition des technologies ?

R : Absolument. Je viens d’effectuer une visite il y a deux mois en Chine et j’ai pu mesurer le potentiel que ce pays peut nous apporter en termes d’échange des savoir-faire et de formation technique. Nous avons signé un mémorandum d’entente avec la Chine pour l’appui de tout ce qui est programme de développement au niveau de la CEDEAO. Et encore une fois je voudrais exprimer mes remerciements au peuple chinois pour cet appui à la CEDEAO. Non seulement il nous appuie en matière de paix et de sécurité par le renforcement de la force en attente de la CEDEAO, mais également dans les projets de développement tels que le projet de transport aérien, le projet de production de riz et je pense que c’est très très important, sans compter les infrastructures.

Q : Quand vous parlez de paix et de sécurité, il y a déjà cet appui, mais y a-t-il d’autres besoins qui sont exprimés ?

R : Bien sûr, il s’agit surtout de lutter pour la paix et la dtabilité dans notre région et pour cela nous avons déjà des mécanismes. Maintenant c’est la mise en œuvre à travers les forces en attente. Et pour cela la Chine a bien voulu nous accorder un appui de 5 millions de dollars en équipements militaires, qui viennent d’arriver d’ailleurs et que nous sommes en train de sortir du port de Lagos, pour renforcer nos forces en attente. Bien sûr il y a d’autres besoins en matière de paix et de sécurité, mais je suis confiant que par la déclaration du président Xi Jinping à Johannesburg qui a adopté la paix et la sécurité comme un des aspects prioritaires de sa coopération avec l’Afrique, nous espérons pouvoir continuer à bénéficier de son appui.

Q : Pour la lutte antiterrorisme, les armées ouest-africaines sont-elles suffisamment équipées ?

R : A l’heure actuelle, non. Et c’est justement notre préoccupation de faire en sorte que nos forces armées soient suffisamment équipées et suffisamment formées pour faire face à ce nouveau phénomène. Vous savez que généralement nos forces armées étaient formées pour défendre l’intégrité d’un territoire. Maintenant nous nous trouvons en face d’un ennemi qui est à l’intérieur du territoire, à savoir le terrorisme. Il fallait donc prévoir la philosophie de nos forces armées, il fallait donc prévoir leurs matériels et leur formation. C’est ce qui est train d’être fait avec l’ensemble de nos partenaires et j’ai confiance que dans les années qui viennent nous aurons la capacité nécessaire de gérer les problèmes de sécurité au niveau de notre région.
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