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Politique Publié le samedi 7 janvier 2017 | AFP

Situation tendue à Abidjan, Bouaké toujours paralysé par des soldats mutins

© AFP Par ISSOUF SANOGO
Mutinerie de militaires à Bouaké et dans d’autres villes du pays
Samedi 07 janvier 2017. La situation s’est brusquement tendue samedi à Abidjan où des tirs ont été entendus dans un camp militaire et des barrages mis en place par des militaires, alors que des soldats mutins paralysent depuis vendredi la deuxième ville du pays, Bouaké, pour des revendications salariales.
La situation s’est brusquement tendue samedi à Abidjan où des tirs ont été entendus dans un camp militaire et des barrages mis en place par des militaires, alors que des soldats mutins paralysent depuis vendredi la deuxième ville du pays, Bouaké, pour des revendications salariales.
A Abidjan, capitale économique ivoirienne, - où siègent la présidence, le gouvernement et le Parlement de ce pays d’Afrique de l’Ouest - la peur a gagné ses habitants au lendemain du déclenchement d’une mutinerie de militaires à
Bouaké et dans d’autres villes du pays qui réclament une amélioration de leur condition matérielle.
"Des tirs ont été entendus ici à Abidjan à la caserne d’Akouédo", a affirmé samedi un présentateur lors d’un flash d’informations sur la télévision nationale.
Des soldats ont bloqué l’accès à un carrefour stratégique situé près de ce camp militaire, dans le quartier chic de Cocody. Toutes les routes menant vers
les secteurs d’Akouédo étaient embouteillées, a constaté l’AFP.
"Les militaires étaient arrêtés au rond-point devant le camp, demandant aux automobilistes de faire demi-tour. Ca a créé la panique. Tous les magasins aux
alentours ont fermé. Les militaires portaient des cagoules", a rapporté un journaliste ivoirien à l’AFP.
"Les militaires sont sortis, ils ont fermé le carrefour devant le nouveau
camp (d’Akouédo, ndlr). On est obligé de faire des détours, d’où tous ces
embouteillages", a expliqué à l’AFP une jeune femme au volant de sa voiture.
Des journalistes de l’AFP ont rapporté que des barricades avaient été
érigées près d’une caserne de sapeurs-pompiers, dans le centre d’Abidjan. Une
dizaine de militaires en treillis et armés ordonnaient aux véhicules de faire
demi-tour.
Des militaires du groupement de la sécurité présidentielle (GSPR), un corps
d’élite, puissamment armés sillonnaient le quartier désert du Plateeau, siège
de la présidence ivoirienne.
Cette situation est inédite à Abidjan depuis décembre 1999 où la mutinerie
des militaires avait débouché sur la chute de l’ex-président Henri Konan Bédié
(1993-1999).
Les mutins réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires,
une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
Ce mouvement de contestation a éclaté vendredi matin à Bouaké, deuxième
ville du pays et ancienne capitale de l’ex-rébellion armée. Samedi, les
militaires contrôlaient toujours la ville. Ils ont établi des barrages en
interdisant l’entrée, et de longues files de véhicules étaient visibles à la
périphérie. Les militaires ont chassé les commerçants installés au bord des
routes de la ville.
Vendredi, le mouvement s’était étendu aux villes de Daloa et Daoukro
(centre), Korhogo et Odienné (nord), où la situation semblait être revenue au
calme samedi. Le mouvement a cependant gagné samedi Man, la grande ville de
l’Ouest, où des tirs ont été entendus et des militaires ont paradé en ville.
A Bouaké, des tirs sporadiques samedi après-midi avaient succédé aux tirs
d’arme lourde de la matinée et de la nuit, selon des journalistes de l’AFP.
Le ministre ivoirien de la Défense, Alain-Richard Donwahi, s’est rendu
samedi à Bouaké pour tenter de désamorcer la crise provoquée par cette
mutinerie.
"Nous sommes venus de la part du président de la République pour les
(mutins, ndlr) écouter, pour apaiser la situation", a-t-il déclaré. "Nous
sortons d’(une) crise et notre armée est en reconstruction; les choses
n’avancent pas aussi vite qu’on pourrait l’espérer mais elles avancent quand
même", avait-il estimé vendredi.

- Conseil des ministres extraordinaire -
Le ministre s’est rendu à la résidence du sous-préfet avec un ex-chef de la
rébellion, le commandant Wattao, et l’archevêque de Bouaké, Mgr Paul-Siméon
Ahouan.
Ecoles et commerces étaient toujours fermés samedi à Bouaké, ex-capitale de
la rébellion qui contrôlait le nord du pays lorsqu’il était coupé en deux
entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président
Alassane Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales
à l’ex-président Laurent Gbagbo.
Fin 2010, M. Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la
présidentielle et le pays avait plongé dans cinq mois de violences qui ont
fait 3.000 morts.
Selon une source militaire proche du dossier commentant la crise actuelle
auprès de l’AFP, "la plupart des garnisons du pays où il y a des ex-rebelles
se sont soulevées, en tirant en l’air, en pillant dans certains endroits".
"Ils réclament des augmentations de salaires et des primes (...) Tant que
les unités loyalistes mieux dotées comme la gendarmerie ou les forces
spéciales restent fidèles et continuent d’assurer la sécurité il n’y a pas de
risque sécuritaire. Mais il ne faut pas que ces unités mieux dotées basculent
elles aussi", relève cette source.
Selon une autre source spécialiste des forces armées ivoiriennes, ce
mouvement est le fait "d’anciens rebelles qui ont déjà des grades et des
salaires obtenus grâce à la crise et des mutineries" et "qu’ils n’auraient
jamais obtenu sans ça". "Ils veulent plus", selon cette source.
M. Ouattara, qui s’était rendu samedi au Ghana pour l’investiture du
nouveau chef de l’Etat, a regagné Abidjan dans l’après-midi. Un conseil des
ministres extraordinaire sur cette crise doit se tenir dans la capitale
économique en fin de journée.
En novembre 2014 déjà, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s’étendre à Abidjan et d’autres villes.
eak-lp/sba
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