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Économie Publié le mercredi 1 février 2017 | AFP

Noix de cajou: les planteurs ivoiriens, 1er producteur mondial, veulent une hausse du prix d’achat

© AFP Par DR
La saison de noix de cajou a commencé
Jeudi 12 mai 2016.
Abidjan - Les producteurs de noix de cajou de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ont réclamé mercredi le quasi-doublement du prix plancher pour la récolte 2017, qui doit débuter mi-février, après une campagne 2016 "désastreuse" en termes de revenus.

En 2016, le gouvernement avait fixé à 350 francs CFA (0,53 euro) ce prix plancher d'achat "bord-champ" aux producteurs de noix de cajou (appelée aussi anacarde), un prix jugé bas par rapport aux pays voisins.

"Il faut fixer des bons prix. Quelque chose qui devrait être acheté à 600 FCFA, s'il est vendu moitié prix cela désorganise la filière", a expliqué à l'AFP Mamoudou Méïté, le secrétaire-général de la Fédération internationale pour la filière du cajou (Filcajou), organisation syndicale regroupant plus de la moitié des producteurs.

En 2016, la Côte d'Ivoire a récolté plus de 725.000 tonnes de noix de cajou, devançant l'Inde, pour une production mondiale de 2,9 millions de tonnes, selon les chiffres du Conseil coton-anacarde (CCA), qui gère la filière.

Mais la campagne 2016 a été "désastreuse" en termes de revenus pour les producteurs, a soutenu M. Méïté.

Il a réclamé la fixation d'un "prix rémunérateur" devant permettre "de lutter contre la pauvreté, l'émigration clandestine vers l'Europe et le jihadisme" dans les zones de production, majoritairement situées dans le Nord déshérité du pays, frontalier du Mali et du Burkina, théâtres d'attaques jihadistes.

Il a rappelé qu'en 2016, plus de 100.000 tonnes de la production ivoirienne
de noix de cajou avait été écoulée au Ghana voisin, où les prix d'achat sont bien plus élevés.

Un producteur ivoirien de Bondoukou (nord-est), proche de la frontière avec le Ghana, a affirmé à l'AFP que le prix d'achat actuel aux paysans dans ce pays était fixé "actuellement à 950 FCFA (1,44 euros)".

En avril 2016, l'anacarde, surnommée "l'or gris" fut à l'origine d'affrontements entre éleveurs et agriculteurs dans la région de Bouna (nord-est ivoirien), à cause du "bétail mangeant feuilles et fleurs de cajou en pleine floraison", selon la Filcajou.

Ces violences avaient dégénéré en conflit communautaire, faisant officiellement 33 morts, 52 blessés et 2.640 déplacés.

Le secteur ivoirien de l'anacarde compte 250.000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives et emploie 1,5 million de personnes, directement ou indirectement.

L'amande de la noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans sa coque a divers usages industriels.

La noix de cajou brute est exportée vers l'Inde, le Vietnam et le Brésil qui abritent des industries de transformation. Les principaux pays consommateurs sont l'Inde, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine, les Emirats Arabes unis et l'Australie.

ck/eak/ayv/
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