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Politique Publié le dimanche 4 juin 2017 | AFP

La stabilité régionale au coeur d’un sommet ouest-africain en présence de Netanyahu

© AFP Par DR
Cérémonie d`ouverture du 51ème Sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de la CEDEAO
Dimanche 04 juin 2017. Monrovia (Libéria). La cérémonie d`ouverture du 51ème Sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de la CEDEAO en présence du Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara.
Monrovia - Les dirigeants ouest-africains se sont félicités dimanche du maintien de la paix dans la région, mais ont mis en garde contre les multiples menaces à leur stabilité, lors d'un sommet à Monrovia en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

M. Netanyahu, qui avait déjà lancé une offensive diplomatique en Afrique de l'Est en juillet 2016, a assuré "réaliser un rêve" en assistant à ce sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 membres) au Liberia.

Il a réaffirmé sa foi dans l'avenir de l'Afrique, "un continent ascendant", et réitéré son souhait de voir Israël retrouver auprès de l'Union africaine (UA) le statut d'Etat observateur.

En marge du sommet, M. Netanyahu et le président sénégalais Macky Sall ont annoncé une normalisation de leurs relations, après une brouille à la suite d'un vote à l'ONU contre la colonisation des territoires palestiniens occupés.

Le roi du Maroc Mohammed VI, dont la Cédéao examinait dimanche la demande d'adhésion à l'organisation, a renoncé à assister au sommet en raison de tensions, selon Rabat, dues à l'invitation adressée au Premier ministre israélien.

ors de ce sommet, la chef de l'Etat du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, présidente sortante de la Cédéao, a cédé les rênes à son homologue togolais Faure Gnassingbé, mais la déclaration finale se faisait attendre tard dans la nuit.

Mme Sirleaf a salué la contribution des forces de la Cédéao, dont "beaucoup ont fait le sacrifice ultime de leur vie", à la restauration de la paix dans son pays, ensanglanté par une terrible guerre civile (1989-2003).

"Aujourd'hui, des attentats terroristes mettent en danger la stabilité régionale", a-t-elle dit.

"Notre région continue de jouir d'une forte crédibilité et d'une bonne image de marque, grâce notamment au règlement diligent de la crise gambienne", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, en référence à l'intervention qui a conduit l'ex-président gambien Yahya Jammeh à céder le pouvoir en janvier.

- "Plus de vigilance" -

"Il n'en demeure pas moins que la situation en Guinée-Bissau, au Mali, dans le nord du Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, et les récents événements en Côte d'Ivoire, nous interpellent et nous appellent à plus de vigilance", a reconnu M. de Souza.

Il a lancé à cette occasion "un appel pressant et solennel" à tous les protagonistes de la crise qui agite depuis près de deux ans la Guinée-Bissau, pour s'engager dans "la mise en oeuvre des accords de Conakry", conclus en octobre dans le cadre d'une médiation de la Cédéao.

Ces accords, visant à résoudre la crise entre le chef de l'Etat José Mario Vaz et le parti au pouvoir, prévoient une "procédure consensuelle" pour choisir un Premier ministre "ayant la confiance du président" et devant rester en place jusqu'aux législatives de 2018.

La Cédéao a par ailleurs commencé dimanche à retirer un premier contingent de 65 hommes de sa force déployée à Bissau depuis 2012 pour sécuriser la transition politique dans ce pays, l'Ecomib, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le retrait de cette force d'environ 500 hommes, qui devait débuter fin avril, s'achèvera bien à la date prévue, le 30 juin, selon une source proche du commandement de l'Ecomib.

"En Guinée-Bissau la situation aujourd'hui n'est pas du tout encourageante", a déploré la chef de de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini.

Elle a revanche salué le dénouement de la crise en Gambie, qui "donne l'espoir que la démocratie peut gagner par des moyens pacifiques".

La situation dans ce pays n'est pourtant pas complètement stabilisée, comme l'a montré la mort d'un manifestant blessé par balles vendredi lors de heurts avec les troupes de la Cédéao dans le village natal de l'ex-président Jammeh, dont les protestataires dénonçaient la présence.

Rentré précipitamment de Monrovia, le ministre gambien de l'Intérieur Mai Fatty a annoncé 22 arrestations dans les environs de Kanilai, à une centaine de km à l'est de la capitale, Banjul et promis la fermeté face à ce qu'il a qualifié de "provocations".

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