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Société Publié le jeudi 21 septembre 2017 | AIP

POWER Africa, un projet de lutte contre la pauvreté avec des moyens endogènes (Feature)

Abidjan – La 2ème édition de la Fête du partage des Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) organisée le 20 septembre à N’Zianouan (Sud, région de l’Agnéby-Tiassa) a été l’occasion de mettre en exergue POWER Africa, un projet de lutte contre la pauvreté avec des moyens endogènes.

Promouvoir l’autonomisation des femmes rurales en Afrique avec leurs propres moyens

POWER Africa (Promoting Opportunities for Women’s Empowerment in Rural areas in Africa) est un projet multi pays d’Afrique visant à accroître l’inclusion financière dans les Etats concernés, à savoir le Burundi, l’Ethiopie, le Rwanda et la Côte d’Ivoire, à travers l’approche AVEC.

Initié par l’organisation CARE International et financé par la Fondation Mastercard, en partenariat avec des structures de microfinance (Advans et PAMF) et la société de téléphonie mobile MTN, ce projet fonctionne selon un modèle de tontine améliorée.

Au dire de Mme Allangba Totokra Adèle, superviseur POWER Africa du secteur de Tiassalé, ce projet d’autonomisation financière des femmes, dans sa stratégie, contrairement aux tontines, permet aux femmes de se mettre ensemble, de former des petits groupes de 15 à 30 personnes par affinité et d’épargner régulièrement par semaine ou par mois, avec le montant qu’elles auraient elles-mêmes décidé.

Après deux ou trois cotisations, elles font des crédits. Selon les principes de POWER Africa, « il y a l’épargne et il y a la solidarité ». Dans l’épargne, elles font des crédits pour réaliser des activités génératrices de revenus (AGR) tandis que dans la caisse de solidarité, elles font des crédits sans intérêt, pour résoudre des cas sociaux.


Une autre particularité, c’est l’existence d’une caisse à trois clefs gardées par autant de personnes, tout comme la caisse elle-même qui est conservée par une autre personne dont l’identité est ignorée par les autres membres du groupe.

Les bénéficiaires sont encadrées et formées jusqu’à ce qu’elles obtiennent leurs agréments au niveau de la sous-préfecture. Avec le partenariat que CARE Côte d’Ivoire a tissé avec Advans et MTN Money, ces femmes vont dans ces caisses de proximité pour ouvrir leur compte et y faire des versements ainsi que leurs transactions.

Une fois que le compte est bien alimenté, la banque accorde des crédits aux femmes pour leur permettre d’agrandir leurs activités car dans leurs caisses, elles ne peuvent se faire que des crédits de 15 000 FCFA maximum.



POWER Africa, ça change la vie des bénéficiaires !

D’après Mme Totokra, ce qui a changé dans la vie des bénéficiaires, c’est qu’elles sont capables de s’exprimer en public, ce qui n’était pas le cas avant la mise en place du projet. L’ouverture d’esprit, le fait de pouvoir mener une AGR, la confiance qui s’établit entre elles puisqu’il y a la transparence dans le principe POWER, l’argent étant géré par le groupement font partie des acquis.

Pour le directeur pays de Care International en Côte d’Ivoire, Guillaume Aguettant, POWER Africa poursuit deux objectifs, à savoir l’autonomisation de la femme et la réduction de la pauvreté en milieu rural.

A terme, le projet va permettre aux bénéficiaires d’ouvrir un compte en banque, d’acquérir une épargne rémunérée à 4% environ par an, et d’obtenir un crédit pour avoir une autonomie plus importante.



Assurer l’inclusion financière des personnes exclues du système financier classique

Cheffe de projet chez CARE International en Côte d’Ivoire, Abdou Fati Karim souligne que POWER Africa est un projet d’inclusion financière en faveur des personnes exclues du système financier classique.

Les formations des Associations villageoises d’épargne et de crédit portent sur plusieurs thématiques, à savoir l’inclusion financière, l’entreprenariat avec un grand volet genre. CARE fait le lien entre ces personnes formées et les institutions de microfinance, vers l’inclusion formelle. Dans le cadre du projet, l’organisation a lié environ 18 000 AVEC aux institutions de microfinance, avec l’utilisation de la téléphonie mobile.

Depuis quatre ans, chaque année, au bout d’un cycle (12 mois), les femmes qui se sont mises ensemble pour épargner et se faire un crédit font le partage et recommencent un nouveau cycle. Pour la présente Fête de partage de N’Zianouan, une trentaine de groupements sont concernées par cette activité marquée par des spectacles culturels (sketch, défilés, exposition-vente…).

Fati Karim relève un bilan intéressant avec 150 000 membres mises en place sur un objectif initial de 125 000 en Côte d’Ivoire. Débuté en octobre 2013, le projet prend fin en décembre 2017.



Poursuivre la lancée, pour accroître les revenus des femmes rurales

Au regard du bilan satisfaisant, le directeur pays de CARE International en Côte d’Ivoire, Guillaume Aguettant laisse entendre que des actions sont menées pour reconduire POWER Africa, après ses quatre ans de durée de vie.

Le projet démarré il y a quatre ans avec des programmes similaires dans chacun des quatre pays bénéficiaire, avec la mise en place des Associations villageoises d’épargne et de crédit, va continuer même si les financements s’achèvent l’année prochaine, assure-t-il.

Care cherche d’autres financements pour continuer le projet car les femmes ont commencé un travail extraordinaire d’épargne et de crédit, lance M. Aguettant. Pour lui, l’idée maintenant, c’est d’augmenter le volume financier notamment grâce à des partenariats. Le projet finissant a bénéficié d’un financement 900 000 dollars canadiens pour la Côte d’Ivoire.

D’après M. Aguettant, le choix des pays concernés, à savoir le Burundi, le Rwanda, l’Éthiopie et la Côte d’Ivoire s’est opéré grâce à un concours de circonstances aussi bien au niveau programmatique que géographique car Care International et la Fondation Mastercard y avaient déjà développé des projets et voulaient appuyer l’autonomisation des femmes en milieu rural.



Un appel à fructifier les diversités avec POWER Africa

L’une des forces de POWER Africa, c’est la mise en commun des intérêts des bénéficiaires pour lutter ensemble contre la pauvreté. Venues de Bouaké, de Korhogo, de Man et d’Abidjan, les membres des groupements réunies à N’Zianouan sous la férule de Mme Totokra Adèle exercent des commerces divers.

« Mme Totokra a compris que nous devons fructifier nos diversités dans l’Agnéby-Tiassa, la région arc-en-ciel… », résume la marraine de la Fête du partage à N’Zianouan, la députée de Rubino, Kouassi Marie Virginie.

Saluant cet outil de lutte contre la pauvreté avec des moyens endogènes, à travers le financement des activités par les ressources collectées en leur propre sein, elle exalte la solidarité et invite ses filleules à être des ambassadrices de la cohésion sociale.


Que ce projet qui promeut « l’union, la cohésion et le vivre ensemble » soit poursuivi et surtout étendu à d’autres couches sociales du département, souhaite le sous-préfet de Tiassalé, Mme Dogoua Soumahoro Sarah, représentant le préfet. Pour elle, « miser sur la femme, c’est miser sur la vie, sur l’harmonie de la famille… ».

C’est pourquoi, au nom de la ministre Mariatou Koné en charge de la Femme, de la Protection de l’enfant et de la Solidarité, Mme Hafiza Berté a témoigné du soutien indéfectible de la tutelle. Elle dit croire en la capacité des bénéficiaires à faire un usage rationnel des ressources.

cmas
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