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Société Publié le samedi 30 septembre 2017 | AFP

Journée mondiale du chocolat: la filière cherche à définir le "cacao durable"

© AFP Par SIA KAMBOU
Fabrication de chocolat par un employé de "La Maison du Chocolat ivoirien"
Lundi 30 Mars 2015. Abidjan. Premier producteur mondial de cacao, la Côte d`Ivoire entend s`imposer pour devenir le numéro 1 de la transformation de fèves et se lancer dans la production industrielle de chocolat.
Paris - Bousculée par le réchauffement climatique et des ONG qui l’accusent de déforestation, la filière de production du chocolat cherche à son tour, après celle de l’huile de palme, à définir un concept de "cacao durable" et une norme européenne d’ici à 2018.

Avant la journée mondiale du cacao dimanche 1er octobre, date de début de la nouvelle saison de production en Afrique de l’Ouest, le Syndicat du chocolat qui réunit des géants comme Nestlé, Mars, Lindt et Ferrero, des PME comme Valrhona et quelque 4.000 artisans-chocolatiers, s’est réuni symboliquement à Paris cette semaine à l’ambassade de Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao du monde.

Patrick Poirrier, président du syndicat et PDG du groupe français Cémoi, y a exprimé le "triple défi" à relever pour arriver à un chocolat "durable" et socialement équitable, c’est-à-dire pour assainir et pérenniser le secteur.

La production de cacao "doit s’inscrire dans la lutte contre le dérèglement climatique en mettant fin à la déforestation et en développant l’agroforesterie", a dit M. Poirrier. Elle doit aussi "oeuvrer à une meilleur rémunération des planteurs" et "poursuivre la lutte" contre "les pires formes de travail des enfants".

Les engagements pris par la Côte d’Ivoire en 2014 "d’aboutir à un cacao zéro déforestation" impliquent un "changement de comportement de tous les acteurs de la filière", a averti l’ambassadeur ivoirien Charles Gomis: planteurs, agronomes, industriels, distributeurs, jusqu’aux associations de consommateurs, et même les Etats.

Pour son pays, qui compte plus de 800.000 planteurs, le cacao est stratégique: il pèse 15% du PIB ivoirien et 40% des recettes export du pays.

Un quart de la population dépend des cabosses de cacao, a-t-il dit.

Pour la première fois, un catalogue recensant ce qui est déjà mis en oeuvre par les industriels sur le plan environnemental et sociétal a été publié.

- Renouveler au lieu de déforester -

S’il admettent les ravages de la déforestation due à la cacaoculture, dénoncée début septembre par l’ONG Mighty Earth, ils estiment que "le paroxysme a été atteint durant la deuxième moitié du XXe siècle".

Leur premier objectif dès lors est de renouveler les plantations plutôt que de les étendre en défrichant la forêt, alors qu’il ne reste plus que "3,4 millions d’hectares de forêt en Côte d’Ivoire contre 16 millions en 1960", selon le document.

Dans plusieurs pays comme le Cameroun, le Ghana ou la Côte d’Ivoire, beaucoup d’arbres ont été plantés il y a plus de 40 ans, or ils atteignent leur pic de production à 20-25 ans, relève le document.

"Actuellement, 70 à 80% de la production vient de 20 à 30% des arbres", souligne Pierre Broun, directeur du centre de recherche Nestlé de Tours (France), qui travaille sur l’élaboration génétique de plants de cacao non-OGM, résistants à la sécheresse et aux maladies.

La plus préoccupante des maladies du cacaoyer est le "swollen shoot", virus à diffusion lente transmis par une cochenille contre lequel il n’existe aucune parade, et qui affecte une grande partie du Ghana et de la Côte d’Ivoire, ajoute un spécialiste.

Alors que la Côte d’Ivoire compte sur le nouveau plant Mercedes, fruit de 15 ans de recherches, Valrhona a participé au financement du séquençage du génome du criollo, variété prisée pour le chocolat fin.

"On est encore au début du chemin pour comprendre comment adapter la cacaoculture au changement climatique, il faut régler la question de l’eau, celle de l’ombrage, mais les questions à résoudre sont différentes selon les zones" souligne M. Broun.

A l’image de la filière cacao équitable, depuis longtemps engagée pour bien rémunérer les planteurs, les industriels disent aussi vouloir améliorer les conditions de vie précaires des planteurs, alors que la chute des cours depuis l’an dernier fait peser le risque d’un choc social.

La norme européenne en cours d’élaboration doit fixer des standards minimum dans la plupart de ces secteurs. Elle devrait être prête d’ici à la fin 2018.

Pour la seule France, un conseil spécialisé réunissant scientifiques, ONG, industriels et pouvoirs publics doit se réunir d’ici à fin novembre, pour engager un travail en lien avec d’autres filières comme l’hévéa, sous le pilotage de l’Alliance pour une huile de palme durable, plus avancée sur le sujet de la "durabilité".

im/fka/jh
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