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Politique Publié le jeudi 5 octobre 2017 | Le Jour Plus

CPI / Vilipendé : Pourquoi les déclarations de Mangou gênent les pros-Gbagbo

© Le Jour Plus Par DR
Justice/Procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : le General Mangou témoigne
Lundi 25 septembre 2017. La Haye (Pays-Bas). Le Général Mangou était invité à la Cour Pénale Internationale à dire sa part de vérité dans la crise post-électorale qui a secoué la Côte d`Ivoire
Lorsqu’il a débuté sa première audition en tant que témoin à la Cour Pénale Internationale (CPI) le 25 septembre 2017, personne ne se doutait de ce qu’allait dire le général Philippe Mangou, ex-chef d’Etat Major des armées ivoiriennes. Mais une chose était au moins certaine. Personne n’ignorait l’importance du rôle qu’il a joué dans la crise postélectorale qui a balafré le pays fin 2010, début 2011 causant 3.000 morts. Il est donc un sachant de premier rang. Un acteur actif et une des personnalités situées au cœur des arcanes des décisions de la République au moment de la crise. Le témoignage de l’ex-patron des Forces de Défenses et de Sécurité (FDS) était donc attendu. Très attendu. Lorsqu’il a été annoncé dans la presse comme témoin suivant à la CPI, toutes les conjectures n’ont pas manqué de fuser sur les réseaux sociaux. Les plus actives sur la question étaient les personnes qui affichaient leur soutien sans ambages à l’ex-Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et au patron de l’ex-galaxie patriotique Charles Blé Goudé. Pour eux, Mangou viendrait ou devrait venir à la barre pour travestir la vérité, pour témoigner en faveur de Laurent Gbagbo et lui faire plaisir. Ce qui n’a pas été le cas. D’autant que c’est le contraire qui leur a été servi. La plupart des témoignages de Mangou ont cloué le ‘’woudi’’ au pilori.

« Il ya avait des mercenaires » aux côtés des Fds »

A propos des mercenaires utilisés par Laurent Gbagbo et ses camarades refondateurs pour tuer les ivoiriens durant la crise, le général de corps d’armées n’a pas mâché les mots. Avec une sérénité et une assurance remarquables, il a rappelé ce qui lui a été donné de voir un jour lorsqu’il sortait de la résidence de Laurent Gbagbo avec qui il venait d’avoir un entretien « Je suis allé dans les plus petits hameaux où se trouvaient nos hommes. Je les connais de visage. Peut-être pas de nom. Mais ceux que je voyais, c’étaient nos soldats, avec un accoutrement bizarre, des maillons de chaînes entrecroisés sur la poitrine. commandés par Séka Séka, aide de camp de la première Dame, qui se trouve avec des gens qui dépassent une compagnie. J’ai regardé, c’étaient des mercenaires. Ce n’étaient pas des soldats ivoiriens » dira-t-il. Par ce témoignage, il est certain que Mangou a détruit tous les arguments des proches de Gbagbo, qui niaient la présence de mercenaires aux côtés des Fds durant la crise. Que Philippe Mangou fasse des révélations de cette portée sur ce sujet, ça ne pouvait naturellement pas être du goût des refondateurs et leurs affidés. D’où la profusion d’injures qu’ils lui adressent depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux. Mais c’est dans le même temps, un argument de taille qui va couter cher à Gbagbo et Blé Goudé lors du verdict du procès.

« C’est Ouattara qui a gagné l’élection Présidentielle de 2010 »

Concernant les résultats de l’élection Présidentielle de 2010 remportée par l’actuel Président de la République Alassane Ouattara, sous la bannière du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et pour la Paix (Rhdp). Résultat que continuent de contester Laurent Gbagbo et ses proches qui justifient leur argument par le fait qu’« au nord de la Côte d’Ivoire, les électeurs ont été empêchés de se rendre dans les bureaux de vote », et puisque pour les pro-Gbagbo les résultats obtenus au nord ajoutés à ceux du reste du pays donneraient Gbagbo vainqueur, l’ex-CEMA n’a pas hésité à lâcher un ‘’missile’’: « C’est Ouattara qui a gagné l’élection Présidentielle de 2010. Dans le cadre du Centre du Commandement Intégré (CCI), 4000 soldats avaient été déployés pour la sécurisation des élections en Côte d’Ivoire. Les soldats des Forces de défense et de Sécurité étaient déployés au nord du pays et ceux des Forces armées des Forces Nouvelles (Fafn) dans la partie sud. A la fin du scrutin, les soldats Fds qui sont revenus du nord nous ont signalé R.A.S. Ce qui veut dire qu’il n’y a rien à signaler ». A clarifié le Général Magou, mettant ainsi fin au assertions et manœuvres d’intoxication qui faisaient croire qu’il y a eu des troubles au nord empêchant les électeurs de se rendre dans les bureaux de vote pour accomplir leur devoir civique. Cette révélation de Mangou à elle seule détruit les 80% de chances de Gbagbo de recouvrer la liberté.

« C’est Gbagbo qui a financé le commando invisible »

Information inattendue, le ‘’financement du commando invisible’’ par Laurent Gbagbo, est l’une des révélations qui traduit la connaissance du dossier de la crise par Mangou. A ce propos il a dit : « Le 11 mars et le 10 décembre 2010, j'ai été reçu par le président Gbagbo. Je suis en mesure de dire que Gbagbo a financé accidentellement le commando invisible. Le 10 décembre, sur le coup de 13 heures, le président Gbagbo m'a reçu au palais en présence du ministre Tagro et m'informe que Tagro revient d'une mission du Togo. Il a rencontré dans sa chambre d'hôtel Koné Zakaria. Ce dernier a accepté de recevoir 500 millions pour déstabiliser le dispositif des frci. Koné Zakaria est d'accord pour travailler avec IB. Je voudrais que tu voies où Kone Zakaria peut commencer son action. C'est ainsi que le commando invisible a été financé... ». Cette grave révélation de l’ex-CEMA arrivée comme une massue sur les têtes des pro-Gbagbo a, comme il fallait s’y attendre, déclenché un courroux général dans leur rang. Ils se sont redus compte que leur champion tout terrain reconnu pour être celui qui roule ses vis-à-vis dans la farine a été lui-même roulé dans la farine. Proprement. Toutes ces déclarations de Mangou ajoutées à d’autres comme : « Le CECOS a été créé pour contourner l’embargo » ou « Notre rôle n’est pas de nous battre pour maintenir quelqu’un qui a perdu » ou encore « Gbagbo était assis sur une poudrière au palais », contribuent toutes à enfoncer davantage Gbagbo. Et à donner suffisamment de preuves aux juges de la CPI pour condamner l’ex-chef de l’Etat. C’est là les causes des irritations des proches de Gbagbo qui traitent le général Mangou de traitre. Dans tous les cas l’avenir nous situera sur l’issue de ce procès.

MARCEL TIM

A la CPI, le général Philippe Mangou fait des témoignages qui annihilent toutes les chances de sortie de prison de Laurent Gbagbo
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