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Société Publié le vendredi 3 novembre 2017 | APA

Olheol industries placée sous sécurité de la gendarmerie, un bras de fer oppose patronat et employés

© APA Par DR
Manifestation des employés de la société Olheol industries de Bouaké pour réclamer ‘’9 mois’’ d’arriérés de salaire
Depuis quelques semaines, l’usine de trituration des graines oléagineuses, Olheol industries Côte d’Ivoire est placée sous la sécurité de la gendarmerie nationale suite à un bras de fer qui oppose le patronat aux employés de cette principale unité industrielle de fabrication d’huile alimentaire et d’aliments de bétail à Bouaké, dans le Centre-Nord ivoirien.

Dans un entretien accordé à APA, jeudi, le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Olheol industries Côte d’Ivoire (SYN.TRA.O.CI), Dramane Bamba a indiqué qu’aucun employé n’avait accès à l’usine Olheol depuis le dimanche 08 octobre dernier parce que fermée sur ordre du patronat et placée sous la sécurité de la gendarmerie.

Selon lui, cette mesure ‘’draconienne’’ prise par M. Zanga Koné (le Directeur chargé du projet de restructuration d’Olheol) a été mise en exécution après la décision de ce dernier d’assigner plusieurs employés en justice pour incitation à la violence et pour répondre de certaines anomalies concernant de ‘’gros’’ salaires ‘’injustifiés’’ que ces derniers auraient perçus en 2014 de la part de l’ancienne direction.

‘’Nous les travailleurs d’Olheol avons également porté plainte devant les juridictions contre notre employeur pour exiger le règlement de nos 10 mois d’arriérés de salaires’’, a également fait observer M. Bamba, faisant état ‘’d’un bras de fer total’’ engagé avec le patronat qui refuse ‘’tout dialogue’’.

‘’Aujourd’hui les travailleurs n’ont pas accès à l’usine et comme nous ne voulons pas de violences, alors tous les matins nous allons nous postés devant l’usine face à la gendarmerie et après un certain moment on retourne à la maison (…) On ne sait pas comment tout cela va se terminer, c’est à ce niveau-là que nous sommes aujourd’hui à Olheol’’ où ‘’l’actuelle direction n’a aucune perspective pour la campagne 2017-2018 qui s’ouvre bientôt’’, a poursuivi M. Bamba.

Pour que cette société qui emploie ‘’près de 500 personnes en temps plein, revive, nous n’avons pas d’autres recours que l’Etat de Côte d’Ivoire’’ qui doit ‘’s’il le faut aider d’autres investisseurs qui seraient intéressés par la société ou bien trouver d’autres actionnaires qui s’ajouteront à ceux qui sont là, qui, en réalité n’ont aucun moyen financier et l’Etat le sait’’, a conclu Dramane Bamba.

‘’Il n’y a pas de bras de fer entre le patronat d’Olheol et ses employés’’, a rétorqué pour sa part le Directeur chargé du projet de restructuration d’Olheol industries Côte d’Ivoire, Zanga Koné, dans une interview accordée à APA.

Pour ce juriste d’affaires, ‘’l’usine n’a jamais été interdite à qui que ce soit’’. Au contraire, a-t-il insisté ‘’en dépit du chômage technique qui était en cours du 1er juillet 2017 et ce jusqu’au 31 octobre 2017, les travailleurs ont été autorisés à la demande de leurs délégués à avoir accès au site’’.

Selon M. Koné, c’est donc après constations de plusieurs anomalies (attroupements de travailleurs pour des réunions, sorties frauduleuses de documents, bagarres entre différents groupes de travailleurs…etc.) que la direction de l’entreprise a mis en application les mesures légales en la matière interdisant l’accès à l’usine pendant la période du chômage technique, pour, a-t-il notifié préserver ‘’l’intégrité physique des travailleurs et la sécurité du site en général’’.

‘’Les gendarmes sont là depuis près de 4 semaines et nous comptons les maintenir ici pendant un certain temps encore juste pour des questions de sécurité’’, a-t-il par ailleurs reconnu, ajoutant que depuis la reprise du travail ce jeudi matin (Ndlr : après 4 mois de chômage technique) ‘’si tu es un travailleur d’Olheol avec un contrat en cours de validation, tu te fais identifier sur une liste déposée à l’entrée de l’usine et tu rentres’’.

Selon le Directeur de la restructuration de cette usine en ‘’difficulté pour déficit de matière première de production (coton graine) et mauvaise gestion de l’ancienne équipe dirigeante’’ depuis le démarrage de ses activités en 2013, la direction actuelle a bel et bien porté des plaintes sur certains travailleurs pour ‘’fraudes et malversations sur la paie’’.

Deux autres plaintes ont également été déposées dont une contre deux leaders syndicaux pour incitation à la violence et destruction de l’outil de production et l’autre contre X ‘’qui se prétend acquéreur de la société Olheol industries’’, a poursuivi M. Koné.

‘’Olheol n’est pas en vente quand bien même les actionnaires ne sont pas fermés à l’ouverture du capital’’, a-t-il martelé avant d’inviter les travailleurs à rejoindre la direction en vue de trouver une solution commune au vrai problème de cette entreprise qui n’est autre que celui de ‘’l’approvisionnement’’. ‘’Le problème d’Olheol ce n’est pas l’outil de production ni un problème de marché, c’est un problème de matière première’’, a-t-il conclu.

En attendant les différentes décisions de justice concernant ces nombreuses affaires entre le patronat et les employés de cette principale usine de transformation de coton à Bouaké, les avis divergent en interne quant à la poursuite des activités avec les actionnaires actuels et l’arrivée d’un nouvel acquéreur.

Selon le syndicat du personnel, Olheol industries Côte d’Ivoire n’a enregistré aucune production depuis mai 2016 et les salaires des employés ‘’qui ne sont pas assurés ne sont pas payés depuis le mois octobre’’ de la même année.

CK/ls/APA
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