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Politique Publié le mercredi 8 novembre 2017 | Pôle Afrique

CPI – Détho Letho raconte la volonté de nettoyage d’Abéhi mais relativise l’usage d’obus

© Pôle Afrique Par Emma
Défense / Séminaire-bilan de l`armée à Grand-Bassam: le Ministre Paul Koffi Koffi à la clôture des travaux
Vendredi 3 février 2012. Grand-Bassam. Le Ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi préside la cloture des travaux. Photo: le general Detoh Letho
Y a-t-il eu des tirs sur un marché d’Abobo? Qui a tiré et avec quelles armes ? Ce sujet a essentiellement été évoqué ce mercredi 8 novembre au deuxième jour du témoignage du Général Firmin Détho Létho, à la Cour Pénale Internationale (CPI) dans le cadre du procès conjoint pour crime contre l’humanité de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

A cette question du bureau du procureur, l’ex-commandant des Forces terrestres de l’armée ivoirienne au moment de la crise postélectorale répond que « Concernant le tir de mortiers à Abobo, c’est la veille que j’en ai entendu parler. Je veux dire au soir du 16 mars (Ndlr, 2011), aux environs de 23 heures. J’ai reçu un coup de fil d’un téléphone portable qui avait un numéro inconnu. C’est un particulier qui m’a appelé. Mais son numéro était masqué. Il m’a dit, est-ce que j’entendais des coups de feu ? Parce que moi je n’habite pas loin d’Abobo. Je suis sorti sur la terrasse, et effectivement j’entendais des coups de feu. Quand il y a une situation comme cela, la première des choses à faire, je me réfère au chef d’état-major des armées. J’ai appelé le général Mangou, et je lui ai dit que j’entends des coups de feu à Abobo. C’était la nuit du 16 au 17.

J’ai demandé s’il était au courant de cela ? Mais bien avant cela, j’ai appelé rapidement les éléments qui sont sur le terrain. J’ai appelé ceux qui étaient à Samaké. Ils m’ont dit qu’ils n’entendent rien. Au rond-point d’Abobo, ils m’ont dit qu’ils n’entendaient rien. Ceux qui étaient dans le camp commando, ils m’ont dit qu’ils n’entendaient pas de coups de feu. J’ai rapporté cela au général. Quand je lui ai posé la question, il m’a dit ce jour-là, qu’on lui avait rapporté cela. Et qu’il aurait appelé le commandant Abéhi. Et que le commandant Abéhi lui aurait dit qu’il allait à Abobo pour nettoyer à Abobo. Mais le général Mangou lui a dit que s’il n’est pas déjà arrivé à Abobo de faire demi-tour. Mais, pour confirmer cela encore, je me suis adressé aux éléments qui étaient à l’université Nangui Abrogoua d’Adjamé, parce qu’ils pouvaient voir des colonnes de véhicules aller de l’ancienne casse à Abobo. Ils m’ont dit qu’ils auraient vu le commandant Abéhi avec leurs véhicules des GEB aller en direction d’Abobo. Voilà ce que je sais du bombardement du marché d’Abobo. Mais le lendemain comme tout le monde, nous avons appris que le marché d’Abobo a été bombardé. C’est ce que je sais de ce dossier », raconte Détho Letho.

Interrogé par le juge-président de la Cour qui voulait en savoir plus, l’ex-commandant des Forces terrestres ajoute que des tirs n’auraient pu être effectués techniquement sur le marché d’Abobo et marque un doute sur la véracité de cet événement. « Quand il s’est agi du bombardement du marché d’Abobo, nous avons appris que ce seraient nos hommes qui seraient mis en cause. Des journaux l’ont relayé, tout le monde en parlait. Mais, ce que je puisse dire au plan technique sur cet événement, et je le dis avec réserve parce que je n’ai pas été sur le terrain. Je vous dis que si des mortiers de 60 mm devaient être tirés à partir du camp commando, ils n’allaient pas atteindre leur objectif. Parce que la distance qui sépare le camp commando du marché est au-delà du mortier. Vu la configuration du terrain, les immeubles en face, quand je vois le terrain, je ne sais pas où nos éléments qui sont à Abobo se seraient mis pour effectuer des tirs à Abobo. Les immeubles allaient empêcher que les obus partent au-delà de ceux-là. A ce moment précis, je le répète et j’insiste dessus, nos éléments cherchaient à se sécuriser plutôt que de mener une action quelconque. Si vous connaissez le mortier de 60 mm, je ne sais pas combien de tirs ont été effectués en ce lieu, mais un mortier de 60 mm qui tombe dans un marché, il va y avoir des trous, des marques. Je n’étais pas sur le terrain, mais après la crise, le marché d’Abobo est resté là. On ne m’a jamais dit où effectivement les tirs ont été menés. Je ne sais pas », soutient le témoin.

Le marché Siaka Koné d’Abobo a été l’objet d’un bombardement qui a fait bien des victimes. Ce que la justice recherche depuis le début de ce procès, c’est l’identité des possibles auteurs de ces tirs.

Richard Yasseu
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