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Société Publié le samedi 7 avril 2018 | APA

Côte d’Ivoire: 12 jours de prison pour 18 manifestants de l’opposition

© APA Par Saliou AMAH
Une marche "interdite" de l`opposition ‘’étouffée’’ par la police à Abidjan
Une marche de la Plateforme EDS (Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté, proche de l`ancien président Laurent Gbagbo), "interdite" par le gouvernement, a été étouffée, jeudi matin, à Adjamé, au Nord de la capitale économique ivoirienne.
Abidjan (Côte d’Ivoire) - Les 18 manifestants de l’opposition accusés d’actes de mise en mal des institutions de la république ivoirienne et de trouble à l’ordre public ont été condamnés, vendredi, à 12 jours de prison par le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.

Ces manifestants écopent également d’une amende de 50 000 FCFA chacun, trois ans d’interdiction de sortie de leur lieu de naissance ainsi que 5 ans de privation de leurs droits civiques.

Selon la présidente du Tribunal, les 18 prévenus sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés.

‘’Le Tribunal déclare les prévenus coupables des faits de trouble à l’ordre public et les condamne à 12 jours d’emprisonnement, 5 ans de privation de leurs droits civiques et à 3 ans d’interdiction de paraître sur toute l’étendue du territoire sauf à leur lieu de naissance et 50 000 Fcfa d’amende’’, a-t-elle déclaré.

Me Martial Gahoua du collectif des avocats de la défense juge cette décision ‘’inique’’, soulignant que ‘’nous avons relevé les irrégularités de procédure dès l’entame du procès’’.

‘’Nous avons soulevé la nullité des procès-verbaux, mais le Tribunal dans sa souveraineté a estimé qu’il fallait joindre l’exception au fond en rendant la décision pour dire que la nullité était nulle. C’est une décision inique, une décision inacceptable’’, a déploré Me Gahoua.

Cette condamnation à 12 jours de prison couvre la détention de ces opposants. ‘’Toutes les fois que mes clients peuvent rentrer chez eux, je suis satisfait à première vue. Pour moi, la condamnation à 12 jours de prison qui couvrent leur détention est déjà bonne parce qu’ils vont rejoindre leur famille respective’’ s’est félicité Me Rodrigue Dadjé.

Dans le fond, a-t-il expliqué, ‘’je ne partage pas la décision qui est rendue. Je pense qu’il n’y a pas de trouble à l’ordre public, il n’y a pas d’infraction. Nous allons apprécier la suite de cette décision une fois nos clients regagneront leur domicile’’.

Dans le même élan, Mamadou Koulibaly, l’un des leaders de l’opposition venu soutenir les accusées, a dénoncé un ‘’procès politique’’. Pour lui, cette décision a été prise pour éviter d’humilier l’Etat.

‘’Comment faire pour ne pas humilier l’Etat qui n’a pas fait son travail d’information des manifestants puisque c’est lui l’Etat qui a pris la décision d’interdire la marche, (…) c’est lui en réalité qui est coupable si il y a trouble à l’ordre public’’.

‘’J’ai vu une justice essayant de sauver la face de l’Etat tout en donnant une leçon à l’opposition, notre justice peut être performante si on lui donne un peu plus de liberté’’, a-t-il conclu.

Le Jeudi 22 mars dernier une marche de l’opposition ivoirienne regroupée au sein d’une plateforme dénommée EDS (Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté), dont l’objectif était de réclamer une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) jugée ‘’obsolète’’ a été ‘’interdite’’ par les autorités et ‘’étouffée’’ par la police ivoirienne.

MC/ls/APA
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