x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 1 mai 2018 | APA

Pénurie d’eau: les travailleurs de Bouaké expriment leur mécontentement

© APA Par Cheick KONE
Pénurie d’eau: les travailleurs de Bouaké expriment leur mécontentement
Mardi 1er mai 2018. Les travailleurs de Bouaké ont exprimé leur « mécontentement » en présence des autorités locales en arborant des brassards et des bandeaux rouges, lors du défilé marquant la commémoration de la fête du travail dans cette région du Centre-Nord ivoirien traversée par une sévère pénurie en eau potable et où l’industrie locale bat de l’aile depuis une dizaine d’année.
Bouaké (Côte d’Ivoire) - Les travailleurs de Bouaké ont exprimé, mardi, leur « mécontentement » en présence des autorités locales en arborant des brassards et des bandeaux rouges, lors du défilé marquant la commémoration de la fête du travail dans cette région du Centre-Nord ivoirien traversée par une sévère pénurie en eau potable et où l’industrie locale bat de l’aile depuis une dizaine d’année.

« Ces bandeaux rouges que vous voyez c’est pour montrer qu’aucun travailleur à Bouaké n’est content. Personne ne s’occupe de nous alors que toutes les sociétés (industries privées) se ferment », a fustigé dans son allocution le Secrétaire général de l’Union régionale des travailleurs du Centre-Nord, Germain Kouassi.

Face à cette méprise de l’autorité, a poursuivi le Secrétaire général de cette faitière affiliée à la centrale syndicale de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), « cette année les travailleurs affiliés à l’UGTCI ont décidé de ne pas défiler (…) Après beaucoup de tractations nous sommes convenus de respecter l’institution (UGTCI) qui date depuis 1986 ».

« Donc les bandeaux rouges que vous voyez, c’est le signe que les travailleurs ne sont pas contents », a insisté M. Kouassi, exhortant le gouvernement à « faire quelque chose » pour l’industrie locale de Bouaké qui bat de l’aile.

« Les travailleurs de Bouaké sont désemparés. Ceux qui travaillaient sont au chômage à l’image de nos camarades de Olhéol (…) Ceux qui travaillent ne sont pas plus heureux que les chômeurs. Interrogez donc les travailleurs de TEXCI, de FTG, de Global Cotton, de IFEXCI, ils vous diront qu’ils sont en sursis », a souligné de son côté le représentant de la section régionale de Gbêkê de la centrale syndicale Humanisme Lacina Diabagaté.

Selon lui, malgré la fin de l’esclavage depuis 150 ans, cette abomination existe encore à l’usine Olam où des travailleuses et des travailleurs sont encore « aux frontières de la dignité humaine».

« Comme si cela ne suffisait pas pour notre malheur, le barrage s’est asséché donc plus d’eau à Bouaké », a ensuite indiqué M. Diabagaté, s’interrogeant sur ce que « peut l’Office national de l’eau potable (ONEP) avec ses quatre citernes dans le ravitaillement en eau d’une ville de plus de 1 500 000 habitants ».

Prenant la parole à son tour, le représentant de la centrale Dignité, Moumouni Touré s’est appesanti quant à lui sur la situation de la scierie ITEXI où les travailleurs n’ont pas reçu de salaire depuis « six mois ».

Quant à l’égreneur de coton, la Compagnie ivoirienne de développement des textiles (CIDT), « après moult négociations avec le nouvel acquéreur celui-ci pour éviter la faillite et un licenciement collectif pour raison économique à adopter la solution des départs volontaires à l’attention de ses salariés » , s’est ensuite félicité M. Touré, s’inquiétant par la suite pour cette solution qui est loin d’être définitive car « à ce jour il n’ y a que six départs volontaires » pour un millier d’employé.

Le cas de l’usine Gonfreville où des rumeurs persistantes font état d’un prochain licenciement collectif de 75 personnes sur la centaine d’employés encore en poste dans cette usine de filature et de confection ainsi que l’insécurité marquée par la résurgence des braquages spéculaires en pleine journée au sein de la ville ne sont pas restés sous silence lors de cette édition de la fête du travail à Bouaké.

« Lors de sa visite dans le Gbêkê en 2013, le président Alassane Ouattara a promis de relever les industries sinistrées de la région, malheureusement 5 ans après, les travailleurs de ces structures sont encore dans le désarroi car toujours soumis au chômage technique et au licenciement pour motif économique et de façon collective », a fustigé à son tour le président de la Fédération nationale des travailleurs du textile du coton et de l’anacarde de Côte d’Ivoire (FENATTCA-CI), Drissa Sékongo.

Répondant à quelques revendications soulevées par les travailleurs, le préfet par intérim du département de Bouaké, Mme Loboué née Amani Michelle est revenue sur la situation de la pénurie d’eau à Bouaké en rappelant les actions entreprises par le gouvernement pour trouver une solution à cette problématique.

« Des actions sont entreprises actuellement pour ravitailler les ménages notamment par les citernes d’eau, des forages sont en train d’être réalisés et surtout des solutions durables seront trouvées afin d’approvisionner en eau potable de façon permanente la ville de Bouaké et les localités environnantes », a-t-elle rappelé avant d’appeler les travailleurs à préserver la paix qui est le préalable à tout développement « et qui nous permet d’exercer notre travail en toute sérénité ».

CK/sy/ls
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ