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Santé Publié le samedi 8 septembre 2018 | APA

Un kinésithérapeute pour 250 000 habitants en Côte d’Ivoire, déplore un praticien

En Côte d’Ivoire, il y a un kinésithérapeute pour 250 000 habitants contre un praticien de cette spécialité pour 800 habitants comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

C’est un ratio presqu’alarmant face à la demande croissante de ces techniciens de la kinésithérapie, notamment dans la prise en charge des deux principales causes de paralysie que sont l’accident vasculaire cérébral (AVC) et les douleurs lombaires (dos).

L’information a été donnée, vendredi, à Bouaké, par le président de l’Association ivoirienne des masseurs- kinésithérapeutes (AIMK), Mathias Ahissan Krou.

Il s’exprimait à l’occasion de la campagne de sensibilisation organisée par son association en marge de la célébration de la 11è journée mondiale de la kinésithérapie.

« En Côte d’Ivoire on est autour de 120 kinésithérapeutes dont une centaine en activité. Ce qui fait en termes de ratio, un praticien de la kinésithérapie pour près de 250 000 habitants alors que l’OMS recommande un kinésithérapeute pour 800 habitants », a fait remarquer d’entrée Mathias Ahissan Krou, à la presse, fustigeant par la suite ce chiffre « largement très-très en dessous de la moyenne et carrément insuffisant ».

Selon lui, en plus de la prise en charge des patients après un AVC ou une lombalgie, le kinésithérapeute, ce professionnel de santé formé en trois ans à l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS) intervient en aval de nombreuses spécialités de la médecine, aussi bien pour les pathologies connus que méconnus, tels que l’asthme, la pneumonie, les encombrements des narines ou encore la rééducation de la vessie et de l’anus, suite à des incontinences de ces deux appareils évacuateurs .



« Nous intervenons dans le domaine de la rééducation fonctionnelle, c’est-à-dire la restauration de la gestuelle humaine par le mouvement. Les gens assimilent souvent la kinésithérapie au massage et au sport pourtant cette science englobe beaucoup d’autres choses » a relevé le technicien de santé.

Pour lui, ce métier reste encore méconnu en Côte d’Ivoire aussi bien auprès du grand public, que des médecins et des décideurs, qui, le plus souvent ne prévoient pas de salles adéquates dans les plans de construction des centres de santé et ou quand cela existe, le plateau technique fait défaut.

Il y a également la méconnaissance des malades eux-mêmes dont les 80% arrivent à l’hôpital avec des séquelles souvent inguérissables après avoir subi des interventions chez les tradi-praticiens.

D’où l’intérêt selon lui de cette campagne de sensibilisation de deux jours (vendredi et samedi), qui viendra faire la promotion de cette spécialité à travers des séries de conférence publique et colloque scientifique, des journées portes ouvertes, des séances de consultations gratuites, des activités ludiques pour les patients mais aussi un plaidoyer à l’endroit du gouvernement ivoirien qui ne forme que 20 kinésithérapeutes par an depuis la sortie de la toute première promotion en 2011.

Se prononçant à son tour sur la problématique de la forte demande contre l’offre de service réduit de la kinésithérapie en Côte d’Ivoire, le Dr Serge Seri, médecin rééducateur au service de médecine physique et de réadaptation au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bouaké a dans un entretien accordé à APA, ébauché quelques pistes de solutions.



Pour lui, « Dans notre contexte actuel nous ne sommes pas en nombre suffisant pour répondre efficacement aux besoins de la population » qui souvent arrive de contrée lointaine comme Tingréla ou Ferkéssédougou pour se faire traiter à Bouaké pendant de longues années (souvent 2 à 3 ans), cependant «il y a un concept qu’on appelle la réadaptation à base communautaire (RBC)» qui peut être mis en pratique parce qu’il vise à inclure dans le programme de rééducation des acteurs locaux.

C’est-à-dire, a expliqué ensuite le médecin, « à Tingréla on va choisir un jeune homme qui est assez dévoué et volontaire et on va lui apprendre les bases, les petites techniques pour que lorsque nous on prend en charge le patient pendant au moins un mois, ce jeune puisse continuer le traitement sur place », a-t-il illustré.

« Bien évidemment, c’est un programme qui nécessite l’implication des élus locaux et des dirigeants pour que cela puisse marcher », a précisé M. Seri avant de conclure « il faut donc créer à ce propos, un cadre légal et on pourra répondre efficacement à la problématique des patients dans notre contexte culturel avec nos moyens et en réfléchissant pour nous-mêmes ».

CK/ls/APA
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