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Société Publié le vendredi 25 janvier 2019 | Abidjan.net

Développement / Dr Gaston Gohou, président de DS Institute, Canada : « L’Afrique doit moderniser son agriculture et non la mécaniser pour être au rendez-vous d’une économie compétitive"

© Abidjan.net Par Atapointe
Dr Gaston Gohou, président de DS Institute, Canada
L’économiste ivoirien Dr Gaston Gohou, président de DSI (Development Solutions Institute) au Canada est depuis quelques jours à Abidjan pour une série de conférences. A l’occasion du sommet de Davos, il a bien voulu donner son avis sur les attentes du continent africain vis-à-vis du Forum économique de Davos (ou World Economic Forum en Anglais) réuni chaque année environ 3000 leaders du secteur public, du secteur privé et de la société civile afin de discuter des enjeux du monde et qui cette année se tient du 22 au 25 janvier 2019.


Que peut attendre l’Afrique de cette réunion?

Il est difficile de mesurer de manière explicite les retombées de cette réunion sur l’Afrique. L’Afrique est représenté au forum de Davos par 118 participants sur les quelques 2500 participants. Le but principal de la réunion est de mettre en contact experts/leader du secteur public avec ceux du secteur privé. L’Afrique ne pourra tirer profit de cette rencontre que si elle est organisée et peut parler d’une seule voix concernant de grands projets communs à mettre en œuvre en Afrique. L’opportunité de rencontrer les dirigeants des grandes entreprises en un seul endroit permet de discuter rapidement sur des projets d’envergure (construction d’une autoroute traversant toute l’Afrique ou le projet de libre-échange entre pays Africain).

Au niveau du secteur privé, le cout de participation, très élevé (30 million FCFA), est un frein à la participation des entreprises africaines. Il est ainsi difficile pour le secteur privé africain de pouvoir tirer profit du forum de Davos.


Quel est l’État économique de l’Afrique en 2018 et les perspectives 2019?

La croissance économique de l’Afrique a été d’environ 3.5% en 2018 et devrait s’accélérer légèrement en 2019 pour se situer à 4.1%, contrairement au ralentissement de la croissance mondiale que l’on devrait observer sous fond de guerre commerciale entre les États Unis et la Chine. Il faut cependant dire que la croissance de l’Afrique n’est pas assez forte pour changer de manière structurelle les économie Africaines. Le secteur industriel doit porter la croissance économique et il est important que les pays puissent y consacrer leurs énergies.


Selon vous, aujourd’hui, quels sont les piliers de l’économie africaine?

Les changements structurels de l’économie africaine passeront par deux piliers : l’amélioration de l’environnement des affaires des PME et la modernisation de l’agriculture. Les PME constituent la frange la plus importante du secteur privé et emploi le plus de main d’œuvre. Il est donc important de faciliter le développement des PME par des politiques publiques volontaristes d’appui aux PME comme ont commencé à faire certains pays comme la Côte d’Ivoire avec la création de l’Agence Cote d’Ivoire PME. Le rôle de cette agence est de centraliser toute l’activité du gouvernement envers les PME afin de permettre la création et le développement de PME compétitives qui deviendront demain de grandes entreprises.

Concernant la modernisation de l’agriculture, cela complète le développement des PME. En effet la modernisation de l’agriculture signifie que les fermes agricoles doivent être gérées comme des PME privés. Ainsi, les fermiers doivent pouvoir agrandir leurs fermes, augmenter leurs productions et pouvoir tenir une comptabilité. Ce changement constituera le départ du développement des PME dans le secteur agro-industriel et industriel en général. Ce développement se fera par la mise en place de la chaine des valeurs de matières premières.

Afin de pouvoir mettre en place toutes ces stratégies de développement, les gouvernements africains, qui ont déjà des cadres très compétents, ont besoin de l’expérience internationale. Cette expérience peut être apportée par des structures d’appuis tel que DS Institute qui est un centre de recherche appliqué sur les questions de développement basé au Canada avec des bureaux en Côte d’Ivoire, Rwanda, Tunisie et Birmanie. DS Institute a appuyé plus de 53 pays en Afrique, Asie, Europe et Amérique sur les questions de développement.

Outre l’assistante technique, DS institute fait aussi de la recherche appliquée sur les questions de développement. A ce titre, il a publié un livre sur « l’impact des investissement directs étrangers sur le développement en Afrique ».

Le Forum Économique Mondial- FEM- ou forum de Davos a été créé en 1971 comme une organisation à but non lucrative par le Prof Klaus Schwab. A l’origine, il s’appelait « Forum Européen de management » et réunissait les chefs d’entreprises européens afin de les familiariser avec les pratiques d’affaires américaines et pour discuter des possibilités d’améliorer leurs affaires. En 1987, le forum change de nom pour devenir le « Forum Économique Mondial ». Le FEM devient ainsi une plateforme pour la résolution des conflits internationaux.

La mission du Forum est d’aider à l’amélioration de la situation dans le monde. Le FEM est plus connu pour sa réunion annuelle qui se tient en fin janvier de chaque année à Davos, un ressort de ski dans l’est de la Suisse. Le FEM est basé en Cologne, Suisse et a des bureaux à New York, Pékin et Tokyo.

L’organe dirigeant du FEM est le Conseil d’administration, présidé par le Prof Klaus Schwab. Ses membres sont constitués de chefs d’entreprises, des leaders politiques, du milieu académique et de la société civile. On peut citer comme exemple Mme Christine Lagarde du FMI et M. Al Gore.

Le FEM est financé par ses 1000 entreprises membres qui ont au moins un chiffre d’affaire de 5 milliards de dollars américains par an. Les frais pour être membre sont de $52 000 (30 millions FCFA) par an pour une personne et de $263 000 (environ 150 millions) pour une entreprise.

Atapointe
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