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Société Publié le jeudi 28 mars 2019 | Abidjan.net

Prévention de la violence, gestion des conflits…Nadiarra Sidibé Diabagaté, présidente de la COFEP : "Les femmes ont décidé de prendre leur responsabilité"

© Abidjan.net Par DR
Gestion des conflits et prévention des violences: la coalition des Femmes pour la paix prend position
Gestion des conflits, prévention de la violence, la coalition des femmes pour la Paix à travers sa présidente Nadiarra Sidibé Diabagaté a levé un coin de voile sur leur activité
Pour prévenir la violence et pour une meilleure gestion des conflits, des organisations de femmes ont formé une coalition dénommée « Coalition des femmes pour la paix (Cofep) ». La présidente, Mme Nadiarra Sidibé Diabagaté explique, dans cet entretien, les actions qu’elles comptent mener.



Pourquoi une coalition des femmes pour la paix ?

La paix est une quête permanente. Aucun État n’est à l’abri de troubles. La paix est pour le pays ce que représente la santé pour le corps. Dans un contexte politique marqué par la violence verbale, nous, femmes de Côte d’Ivoire et issues de la société civile, avons décidé de prendre nos responsabilités. D’où la mise sur pied de cette coalition qui regroupe plusieurs organisations de femmes de tous bords sociaux, ethniques et religieux. Elle vise d’une part à sensibiliser et à faire du monitoring des discours politiques. Et d’autre part à proposer des solutions pour la paix et la gestion des conflits. Nous encouragerons les initiatives, les bonnes pratiques et nous dénoncerons, au besoin, les discours qui s’éloignent de l’éthique.



Vous êtes connue dans le milieu politique comme la présidente d’une organisation proche du Rdr. Aujourd’hui, vous êtes à la tête d’une organisation de la société civile. Pourquoi ce changement ?

J’ai pris du recul. La politique est une excellente chose. Sous nos tropiques, malheureusement, c’est une arène dans laquelle tous les coups sont permis. Non, il ne faut pas concevoir la politique comme ça. J’y ai fait mes armes. Et j’ai de l’expérience. Tous les électeurs ne sont pas militants. Il y a des millions de citoyens qui veulent juste contribuer à un choix judicieux. Il ne faudrait pas leur faire peur. Leur voix ne doit être une arme qui va les détruire. Nous étions face à un dilemme. Soit, nous refusons de prendre nos responsabilités face au danger qui se profile à l’horizon auquel cas ce serait faire preuve d’irresponsabilité, soit nous agissons maintenant pour éviter le pire. J’ai choisi d’agir maintenant avec des femmes de toutes les classes politiques, sociales, religieuses et ethniques, parce que nous portons la vie et nous sommes mieux placées pour la protéger. Ne dit-on pas que derrière un grand homme se trouve une grande dame ? Et nous sommes « la nuit qui porte conseil ».

Que feriez-vous concrètement ?

Nous allons procéder très bientôt au lancement d’une caravane de sensibilisation dans chacune des régions de la Côte d’Ivoire en y installant des sections pour le suivi de nos activités. Après quoi, nous allons cibler des zones potentiellement confligènes dans lesquelles nous allons mener des actions pour consolider la paix, la stabilité et la cohésion sociale entre les peuples. Nous nous inspirerons de la résolution 1325 des Nations Unies dont la Côte d’Ivoire s’est doté le plan d’action. Nous ferons aussi de la prévention et enfin du coaching et du monitoring des discours politiques. Il s’agira d’évaluer les discours, de féliciter quand il le faut ou de dénoncer quand il le faut aussi.


C’est une initiative qui va nécessiter d’importants moyens. D’où tirerez-vous ces moyens ?

Nous sommes une coalition avec des groupements autonomes qui ont des moyens privés de fonctionnement. Ensuite, nous comptons sur les personnes de bonne volonté éprises de paix, car la paix est une thématique qui intéresse tout le monde. Sans la paix, aucune activité ne peut être menée. L’Onu a accompagné la Côte d’Ivoire pendant plus de 10 ans. Elle continue de la suivre parce que par expérience, un pays qui sort d’un long conflit n’est pas totalement guéri avant une vingtaine d’années. Nous solliciterons le système des Nations unies et les représentations diplomatiques en Côte d’Ivoire pour l’accompagnement techniques et matériels.


Il y avait des centaines d’organisations de la société civile en Côte d’Ivoire. Cela n’a pas empêché la crise post-électorale avec 3000 morts. Quelles seront les chances de réussite de la COFEP ?

Il ne faut pas voir les choses sous cet angle. Il faut être plutôt optimiste. Peut-être que si la société civile n’existait pas, on aurait eu des centaines de milliers de morts. Pour moi, il faut relativiser. Tous, autant que nous sommes, appartenons d’office de la société civile. Je ne suis pas d’accord avec l’idée qu’on a de la société civile. Certains pensent qu’elle doit opérer des miracles. D’autres la vouent aux gémonies. Ça ne marche pas comme ça. La paix est avant tout un comportement, pour paraphraser Felix Houphouët-Boigny. Nous devons tous la cultiver dans nos paroles (usage du bon ton) et dans nos actes (éviter les affrontements). La société civile se matérialise par des organisations formelles qui jouent le rôle d’éveilleuse de conscience. Elle agit sur le terrain pour domestiquer les attitudes afin de protéger les citoyens contre les abus. Elle est généralement la voix des sans voix.

Atapointe
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