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Société Publié le jeudi 16 mai 2019 | Ministères

Discours de monsieur Francois Albert Amichia, ministre de la ville de cote d’ivoire à l’occasion de la rencontre Afrique villes durables

© Ministères Par DR
En mission en France, François Amichia : « Les villes d’Afrique sont des moteurs de croissance … »
La deuxième journée de sa mission en France du Ministère de la Ville a été meublée par trois activités, ce mardi 14 mai 2019. Notamment une rencontre avec Son Excellence Mme Stéphanie Rivoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020, une visite terrain à la Station F, et une intervention à la tribune du Forum Africain des Villes, tenu à l’Assemblée Nationale française
Je suis sensible à l’honneur qui m’a été fait en me conviant à la cérémonie de ce jour qui se tient en ces lieux symboliques qu’est l’Assemblée Nationale française
C’est pourquoi, je tiens avant tout propos, à remercier Monsieur le député Hubert Julien-Laferrière, l’ONG Urbanistes Sans Frontière et le partenariat français pour les villes et les territoires (PFVT) ainsi que le FMDV pour l’invitation qui m’a été faite.
Je me réjouis particulièrement que nous soyons aujourd’hui réunis pour débattre de l’enjeu crucial de la Ville durable en Afrique qui sera mis à l’honneur lors du prochain Sommet Afrique-France 2020 tel que l’a annoncé Monsieur le Président Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou.

Ma reconnaissance va également à l’endroit de Son Excellence Madame Stéphanie Ridoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020.
Le sujet de la ville est en effet dorénavant au centre de toutes les attentions, de par les défis et les opportunités qu’il représente.

Cela s’est particulièrement illustré ces dernières années par les récents accords internationaux qui, pour la première fois, reconnaissent les villes comme des acteurs de premiers plans pour agir et faire face aux défis mondiaux que sont le changement climatique, les migrations, la sécurité, l’inclusion sociale, l’emploi, l’égalité femmes – hommes ou encore la formation des jeunes.
Et ces enjeux concernent en premier lieu les villes africaines.
En effet, l’Afrique s’urbanise rapidement, très rapidement: sa croissance urbaine est deux fois supérieure à celle qu’a connue l’Europe dans l’histoire de son urbanisation.

Le continent africain compte aujourd’hui autour de 90 villes de plus de 1 million d’habitants, contre 3 seulement en 1950, représentant environ 500 millions de citadins.

La population urbaine africaine a ainsi doublé ces 25 dernières années, elle doublera à nouveau dans les 25 prochaines années et dépassera le milliard d’africains habitants en milieu urbain en 2045.
L’Afrique représentera alors le 1/4 de la population mondiale.
Ce sont autant de populations qu’il faudra loger, transporter, nourrir, éduquer, à qui il faut assurer l’accès à l’eau, la nourriture et l’énergie dans des quantités grandissantes.

Nous devons prendre conscience que pour répondre à cette croissance urbaine inéluctable, il faudra financer et construire plus de villes et d’infrastructures que ce qui a été construit en chine à ce jour.
Se pose alors la question de comment organiser la gestion et le développement de ces villes.

Lorsque nous savons que 60% des urbains africains vivent dans des bidonvilles et vivent de l’économie informelle, comment devons-nous aborder la question de la « Ville durable » et plus encore : qu’elle définition donnons-nous à la Ville durable africaine quand moins de 30% des pays africains ont une stratégie nationale sur l’urbain? Et je ne parle pas d’une politique de la ville!

Car ne nous y trompons pas : les villes d’Afrique sont des moteurs de croissance qui, si elles sont correctement organisées, peuvent favoriser le développement durable sur l’ensemble du continent.

Il me semble que c’est avant tout en s’accordant sur une vision stratégique commune sur la Ville durable africaine que nous arriverons à structurer des éléments de réponse aux défis qui se dressent devant nous. Et c’est en cela que le sommet Afrique-France 2020 sera une formidable occasion.
C’est également pour répondre à ces enjeux que le Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara a créé en juillet 2018, le Ministère de la Ville dont j’ai l’honneur d’avoir la responsabilité.

Le Ministère de la Ville a en effet été créé dans l’esprit de doter la Côte d’Ivoire d’une Politique Nationale sur la Ville durable ivoirienne, en cours de formulation et visant à définir un cadre d’intervention sur la ville qui soit reconnu par l’ensemble des acteurs ivoiriens et internationaux engagés en Côte d’Ivoire.

En effet, avec les deux tiers de nos compétences partagées avec d’autres ministères, le Président n’a pas simplement souhaité créer un nouveau ministère isolé mais s’est doté d’un ministère visant à agréger les compétences des autres ministères mobilisés sur la ville afin d’assurer la cohérence et de décloisonner leurs interventions, trop souvent sectorialisées.

Il n’échappe à personne que ce n’est pas en morcelant les interventions que nous construisons des villes de demain. Le bon fonctionnement des villes et des politiques efficients de la Ville nécessitent une gouvernance transparente et cohérente.

Par ailleurs, en complément de l’harmonisation de l’intervention de l’Etat sur la Ville, ce ministère a été pensé pour faciliter un dialogue constructif entre les acteurs engagés sur la Ville : un dialogue entre les élus locaux et le pouvoir central tout d’abord, mais aussi avec les autres parties prenantes qui façonnent nos villes : les partenaires au développement et les bailleurs de fonds, le secteur privé, les investisseurs et bien entendu les communautés locales et la société civile.
Chaque ville ayant sa particularité intrinsèque, l’on ne peut se satisfaire de solutions uniques. C’est donc par l’échange, le dialogue et la coopération que nous construirons des villes répondants aux besoins locaux, et non en appliquant des modèles préconçus ailleurs.

Si les Etats orientent les politiques et les systèmes de gouvernance, si les bailleurs de fonds ont des dispositifs de financement de plus en plus tournés vers l’urbain, si le secteur privé a des solutions sur la Ville qui soient agiles et adaptables aux différents contextes, il n’en demeure pas moins que les élus locaux et la société civile sont ceux qui ont une meilleure vision des besoins et des opportunités de leurs territoires.

Il est donc impensable de dissocier cet écosystème d’acteurs qui façonnent collectivement la ville pour le bien-être des populations.
Le ministère de la ville de la Côte d’Ivoire a, avant tout, été pensé pour servir au mieux les populations ivoiriennes : les aider à vivre et s’épanouir dans des espaces urbains répondant à leurs besoins que sont des services et des infrastructures sures, accessibles et abordables pour toutes et tous, pensés pour le bien être des citoyennes et citoyens.
C’est cette responsabilité que j’ai en tant que Ministre de la Ville de Côte d’Ivoire, et que nous avons tous, en tant qu’acteurs du développement des villes, dans nos rôles.

Il s’agit d’une responsabilité qui ne peut être assumée de manière isolée.
C’est pourquoi, mon département ministériel organisera, du 12 au 15 juin, un séminaire international de formulation de la Politique de la Ville en Côte d’Ivoire.
Et je souhaite aller plus loin. profitant de cette tribune, je convie les partenaires présents à organiser un évènement préparatoire au sommet 2020 en Afrique de l’Ouest qui réunirait les ministres de la Sous-Région en charge de la Politique de la Ville, les élus locaux, les bailleurs de fonds, le secteur privé et les représentants de la société civile, en vue de nous entendre sur les positions et recommandations à porter conjointement lors du sommet mais surtout à faire remonter des expériences et des solutions concrètes qui soient inspirantes pour d’autres.
Je suis convaincu que c’est par l’action que nous relèverons ces défis.
Je porterai les conclusions de cet évènement préparatoire à Son Excellence Monsieur le Président Ouattara et solliciterai qu’il lui plaise de les présenter en communication au Conseil des Chefs d’Etats de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine, qui regroupe 8 pays et une population de 120 millions d’habitants.
C’est par cette proposition que je terminerai mon propos, tout en formulant le souhait que nos échanges soient fructueux et stimulants en vue du prochain sommet Afrique-France.

Je vous remercie.
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