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Société Publié le vendredi 24 mai 2019 | APA

Côte d’Ivoire: 18 interpellations à Béoumi suite aux violences meurtrières

© APA Par DR
Le procureur près la Cour d’appel de Bouaké, Braman Koné
Quelque dix-huit personnes ont été interpellées à ce jour suite aux violences intercommunautaires des 15, 16 et 17 mai derniers à Béoumi (Centre-Nord) dont le dernier bilan officiel fait état de 11 morts, 108 blessés, 300 déplacés et d’importants dégâts matériels.

L’information a été donnée, jeudi, à Bouaké, lors d’un point presse animé par le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Bouaké, Braman Koné.

« Suite à ces événements (violences intercommunautaires de Béoumi) survenus les 15, 16 et 17 mai 2019, le procureur de la République a ouvert une enquête à la brigade de gendarmerie section recherches de Bouaké », a relevé Braman Koné, ajoutant qu’à ce jour, « 18 personnes ont été interpellées, et sur la base de leurs aveux, le corps sans vie du chauffeur Traoré Daouda alias Daodjan (ndlr : porté disparu depuis le 1er jour des événements) a été retrouvé et déposé à la morgue ».

Poursuivant, le procureur de la République s’est dit indigné face aux nombreuses rumeurs qui circulent autour de cette affaire.

« Il convient de préciser qu’au stade actuel de l’enquête, aucune arme de guerre n’a été utilisée », a-t-il insisté à ce sujet, révélant que les seules armes utilisées lors du conflit de Béoumi « sont exclusivement des fusils de chasse traditionnelle ».

Toutefois, a-t-il par la suite fait savoir « l’enquête se poursuit en vue de chercher les meneurs et surtout ceux qui ont planifié et coordonner ces tueries ».

Selon l’homme de droit, ces événements ont créé l’émoi au sein de la population alors qu’à l’origine, « il s’agit d’un fait banal et coutumier dans les gares », notamment à Bouaké qui « est la capitale des motos-taxi » et où « des faits similaires à l’origine des événements de Béoumi se produisent quasiment tous les jours mais la ville de Bouaké n’a jamais connu de conflit communautaire ».

C’est pourquoi, soutient, M. Koné « on peut donc dire sans risque de se tromper que l’altercation qui a eu lieu entre un chauffeur Malinké et un conducteur Baoulé a été un prétexte » pour embraser Béoumi.

Par conséquent, « je voudrais donc ici et maintenant mettre en garde tous ceux qui propagent des discours de haine », a-t-il menacé, annonçant dans la foulée que le parquet ne va pas hésiter un seul instant à arrêter toute personne qu’elle soit homme politique, chef religieux ou chef traditionnel qui incite une ethnie à attaquer une autre par des propos haineux, parce qu’« en tout état de cause, force doit rester à la loi ».

Le mercredi 15 mai dernier, une altercation survenue à la gare routière de Béoumi entre un chauffeur de véhicule de transport commun appelé « Massa » et un conducteur de taxi brousse, a dégénéré en une bagarre rangée entre d’une part les chauffeurs et apprentis des minicars et d’autre part les conducteurs de mototaxi.

Cette bagarre s’est transformée, aussitôt après une accalmie, en un conflit communautaire entre les ethnies Baoulé (autochtones) et Malinké (allogènes) suite à une forte rumeur faisant état de ce qu’un « Dioula avait tué un Baoulé », ce qui s’est avéré être de l’intox selon les autorités judiciaires.

D’ailleurs, précisent ces mêmes sources, les deux premiers protagonistes du conflit sont bel et bien tous les deux en vie et les enquêtes se poursuivent à leur encontre pour situer les responsabilités.

CK/ls/APA
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