x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 24 juillet 2019 | Abidjan.net

Rhdp, Bédié-Ouattara, Guillaume Soro, … : Daniel Ouattara, cadre du parti unifié, rompt le silence, son pronostic sur 2020

© Abidjan.net Par DR
Daniel Ouattara, proche ex-collaborateur de Guillaume Soro, souhaite son retour au bercail
Muré dans un silence depuis malgré le bouillonnement sur la scène politique ivoirienne, Daniel Ouattara sort de sa réserve, dans cet entretien qu’il accorde à Abidjan.net, à trois jours de la journée d’hommage que le Tchologo, sa région natale, organise en faveur du président de la République, Alassane Ouattara.

Depuis le Pnrrc, vous êtes muré dans un silence profond. Que devient Daniel Ouattara ?

Ne dit-on pas que le silence est l’autre nom de Dieu ! Enfin ! Pas que je suis muré dans quelque silence que ce soit. Lorsque vous avez contribué à l’instauration d’un idéal de paix sociale au prix de sacrifices collectivement ou individuellement consentis, le silence est la voie que la sagesse nous recommande afin de sauvegarder et de justifier le mérite qui nous est fait ou la dignité à laquelle on est élevée. Dans le silence, nous avons laissé les résultats de nos actes parler pour nous de 2002 à août 2012, évitant de verser dans un narcissisme inutile. Depuis lors, le président de la République, SE Alassane Ouattara m’a accordé sa confiance et m’a fait l’honneur de me désigner sur la liste des militants du RDR qui ont intégré le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) en 2015 où je contribue, avec mes collègues de la Commission de la communication et des nouvelles technologies, à l’élaboration des éléments d’avis que le président du C.E.S.E.C donne au gouvernement, à sa demande. Toujours grâce au chef de l’Etat, depuis décembre 2015, j’ai été nommé au cabinet du président de la Commission électorale indépendante (Cei) comme conseiller technique, responsable du Centre de coordination de la sécurisation des opérations électorales (CCSOE). Par ailleurs, j’ai exercé depuis 2013 jusqu’en mars 2019 au cabinet du président Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale en tant que Conseiller spécial sur les thématiques de sécurité et de défense. Enfin, élu en 2013 Conseiller régional du Tchologo, j’ai été membre du bureau, troisième vice président, et ce jusqu’en 2018, au renouvellement du conseil par une nouvelle élection à laquelle ma participation était incompatible avec ma fonction à la Cei.

Vous étiez, un moment, très actif dans votre région. Soudain, plus de nouvelle. Etes-vous gagné par la lassitude ?

Belle expérience où l’opportunité nous a permis d’élaborer les outils pour un plan structuré pour le développement de notre région, notamment le Plan stratégique de développement (PSD) qui a vu plusieurs projets réalisés. A savoir des routes, des écoles, des pompes hydrauliques villageoises, des centres de santé, l’électrification rurale, etc. Nombre de ces projets à notre programme ont, d’ailleurs, été transmis en passation au nouveau Conseil, avec à sa tête le président Birahima Téné Ouattara. Au nom de la continuité, la nouvelle équipe s’attelle à mettre en œuvre ces projets avec célérité pour le bien-être de nos populations. C’est le cas de la Mutuelle d’épargne et de crédit du Tchologo, le ‘’Cauris’’, de la maternité de Togoniéré qui vient d’être inaugurée pour une meilleure prise en charge des femmes de cette sous-préfecture. Bref, comme vous pouvez le constater, dans la plupart des fonctions que j’exerce depuis lors, de par la sensibilité de la matière de travail, et surtout mon lien fonctionnel dans les cadres structurels qui m’emploient, le silence est de rigueur, et je m’en soumets avec discipline et courtoisie, dans le respect des règlements de chaque structure. Toutefois, fils de paysans, agriculteur, j’ai un lien avec la terre, dans l’arrière-pays. Je n’hésite pas à partir à Togoniéré où je m’exerce à l’entreprenariat social. Mais, comme je l’ai dit précédemment, je préfère que les résultats des actes issus de ma vision parlent pour moi, les projets que j’initie et c’est cela l’essentiel. Aider nos populations, c’est leur parler de vision, de projets, car c’est par une vision portée sur l’autonomisation de nos parents à se prendre en charge que je préfère consacrer utilement mon temps de vacances malgré les tumultes et autres pesanteurs humaines d’individus en quête d’intérêts opposés. C’est humain.

Quel regard jetez-vous sur la vie politique du pays ?

Si je considère la vie politique comme l’ordre de gouvernement de l’Etat sous l’angle du principe d’animer les rapports avec les citoyens, je dois avouer que ces dernières décennies, nous avons assisté à la fragilisation du lien Etat – Nation hérité du père fondateur de la Côte d’Ivoire indépendante, feu le président Félix Houphouët-Boigny. Cela a inévitablement plongé notre patrie dans une situation d’instabilité jusqu’à l’élection du président Ouattara qui, depuis son accession à la magistrature suprême en 2011, a reconstruit les piliers d’un Etat qui a su restaurer des rapports régaliens avec ses citoyens, et surtout honorer sa place sur l’échiquier international. Ce qui vaut à la Côte d’Ivoire aujourd’hui une reconnaissance empreinte de prestige et de respect. La prolifération des partis politiques, les mouvements politiques, les communications et déclarations politiques de tous ordres sont l’illustration du dynamisme démocratique qu’il faut saluer. Mais, en même temps, notre jeune démocratie se doit d’être protégée des convulsions malveillantes qui mettent à mal la cohésion nationale dans une société qui a besoin de quiétude pour réaliser ses nobles ambitions, celles de l’édification d’une patrie d’union, de discipline et de travail. J’ai foi en la vision du président Ouattara que s’attelle à mettre œuvre le gouvernement avec à sa tête le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dont les résultats probants font de la Côte d’Ivoire un pays économiquement attractif pour la communauté des investisseurs et des bailleurs de fonds.

La situation socio-politique est marquée par la division au Rhdp depuis le départ du Pdci-Rda. Que dites-vous de la séparation entre les deux ex-alliés, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié qui est devenu chef de file dans l’opposition ?

Dès l’instant où aussi bien le Rhdp que le Pdci se réclament de l’Houphouëtisme, sans verser dans la superstition, je reste convaincu que ni l’un ni l’autre n’a le choix, ils feront prévaloir le dialogue qui les réunira de nouveau. Il ne saurait en être autrement

Quelle est votre opinion sur la séparation entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié devenu chef de file dans l’opposition ?

De quelle séparation me parlez-vous ? Ici comme ailleurs, je milite avec l’idée que la politique est la saine appréciation des réalités du moment. Faire de la politique, c’est gérer ses choix, ses options au gré des circonstances et des réalités du moment. Si hier, après les querelles auxquelles ces deux frères s’étaient livrés ils ont réussi à porter sur les fonds baptismaux le Rhdp, instrument qui leur a permis de conquérir le pouvoir d’Etat en 2010, que ne feront-ils pas pour préserver la paix sociale dans ce pays qui est résolument engagé à la consolidation de ses acquis ? Ce qui les lie est plus fort que ce qui semble les séparer.

Il y a aussi, Guillaume Soro, qui a quitté le bateau et s’est affiché dans l’opposition. Quel commentaire ?

Dans le silence, la méditation et le questionnement sans réponse, nous avons assisté à l’éloignement, à la distance qu’il prenait vis-à-vis de notre père, le président Ouattara.

Vous qui avez été un proche de Guillaume Soro, comment vivez-vous son revirement actuel ?

Mon frère et ami Guillaume SORO, après son départ de la Présidence de l’Assemblée nationale, a déclaré que c’est maintenant que faire la politique commençait pour lui. C’est un engagement personnel qu’il semble assumer.

Naturellement, fils d’un même père, cela ne saurait me laisser indifférent, et je fonde l’espoir d’un retour prochain au bercail. Je crois que tous les frères qui vivent ces évènements comme moi, qui les sentent comme moi, ne peuvent que souhaiter comme moi, son retour au bercail, là où il a sa place. Ceci dit, j’assume ce dont je suis responsable, dans le respect des opinions de l’autre.

Quelle est votre posture vis-à-vis du Rhdp ?

J’ai été élu conseiller régionale du Tchologo sous la bannière Rdr, je suis rentré au CESEC sur une liste Rdr, la direction du Rdr a donné des orientations précises relativement à l’intégration du parti unifié, Rhdp, à l’instar de plusieurs autres partis politiques. Dès lors, la question ne mérite même plus d’être posée. Je suis Rhdp et je reste à la disposition de la haute hiérarchie du Rhdp pour les chalenges à venir.

Votre région, le Tchologo annonce une journée hommage au chef de l’Etat le samedi prochain. Serez-vous de la fête ?

En plus du fait que cet hommage au chef de l’Etat ait un caractère républicain qui m’impose d’y être, le chef de l’Etat est fils de la Région. Il est notre père, donc cet hommage est une fierté pour nous, fils, filles, élus et cadres. Je suis impliqué, auprès des miens, dans l’organisation, pour le succès de l’accueil de toutes les régions du grand nord attendues à cette cérémonie.

Pour être un cadre de premier plan de votre région, vous semblez très renfermé et distant des responsabilités locales (élections municipale, régionale, …). Y a-t-il des explications à cette posture ?

En 2013, j’ai été élu sur la liste du Conseil régional avec Koné Lassina dit ‘’Cardosi’’ à sa tête, mes aînés Traoré Bamoudien (1er vice-président), Ouattara Diamouténé Alassane (2ème vice-président) et moi la 3ème vice-président. En 2015, en intégrant la CEI, il ne m’était plus possible de postuler à une élection organisée par la CEI sans avoir démissionné. C’est la raison qui explique que les autres vice-présidents sont dans le nouveau conseil sans moi. Sans être sur la liste des élus de la nouvelle équipe, je demeure président de la commission surveillance de la Mutuelle d’épargne et de crédit, car au nom de la continuité, les animateurs de cet outil de micro-finance demeurent jusqu’à nouvel ordre.

Comment entrevoyez-vous les échéances de 2020 qui s’annoncent ?

La CEI a démontré à maintes reprises et à plusieurs occasions son expérience et sa capacité à organiser toute élection sur le territoire ivoirien, et je n’en dirai pas plus. Ces élections sont loin d’être un rendez-vous de sortie de crise, et je suis souvent surpris des commentaires et propos tenus dans divers canaux de communication. Nous sommes, aujourd’hui, dans une situation de normalité où les institutions fonctionnent et s’acquittent de leurs devoirs à la régulière comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2015. Il n’y a vraiment pas d’inquiétude à se faire outre mesure. L’enjeu sera certainement le taux de participation sur lequel il faut dès maintenant travailler pour permettre à tous les électeurs d’obtenir les documents appropriés pour voter. Cette élection de 2020 sera un gage de confirmation de la normalité réinstaurée.

Des populations redoutent une autre explosion à l’approche de ces échéances. Y a-t-il des raisons ?

Evitons de relayer à tort « des raisons d’inquiétudes » de supposées populations qui, au contraire, remercient le gouvernement pour cette stabilité retrouvée. C’est malheureusement des personnes mal intentionnées, qui n’ont jamais connu les affres d’un conflit et jouent à perturber la quiétude d’honnêtes citoyens, dans l’intention de sacrifier les acquis de la stabilité sur l’autel de la superstition, de la démagogie et de la mauvaise foi.

Vous qui avez conduit des opérations liées au désarmement en son temps, quel est votre regard sur la situation présentement ?

Je disais plus haut que les institutions ont retrouvé leur fonctionnement normal ; et comme j’aimais le dire à l’adresse des cibles de l’opération de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (Ddr) qui, par moment, faisait du chantage à travers des mouvements d’humeur, si les perturbateurs se donnent la latitude de s’adonner à des actes répréhensibles, le gouvernement fera recours à la loi et la puissance publique, car en ce moment là, force revient à la loi.

Propos recueillis par F.D.B
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ