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Politique Publié le mardi 3 septembre 2019 | L’Essor Ivoirien

Interview/ Dr Dély Mamadou, porte-parole en Chef de l’UDPCI, Conseiller Politique RHDP lâche une bombe : « Depuis le Golf, c’est Bédié qui a décidé que Gbagbo soit à la CPI »

© L’Essor Ivoirien Par DR
Dely Mamadou, secrétaire général adjoint n°1 de l’UDPCI
Dr Dély Mamadou, membre du Conseil Politique du RHDP, Secrétaire Général Adjoint de l’UDPCI, porte-parole en Chef de l’UDPCI, a bien voulu accorder un entretien au quotidien L’Essor Ivoirien pour se prononcer sur l’actualité du moment. Il a touché du doigt les questions de la carte d’identité, la commission électorale indépendante, la légère modification de la constitution annoncée par le président ivoirien. Le Chef de Cabinet du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Docteur Dély Mamadou a fustigé le rapprochement Bédié-Gbagbo et les sorties virevoltantes sans issues politiques de l’ex-président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Soro Guillaume. Morceaux choisis.

Comment se porte aujourd’hui le parti UDPCI ?

L’UDPCI est aujourd’hui un parti membre du RHDP, engagé dans le processus de consolidation du parti unifié, la redoutable machine qui fait peur. Nous sommes en train de parfaire notre organisation à la base de sorte qu’elle soit une force qui vienne se déverser dans le RHDP. Le rouleau compresseur va se dérouler à partir de ce mois de septembre jusqu’en 2020.

Le président Bédié s’allie désormais à Gbagbo pour la future élection présidentielle. Quelle est votre appréciation du pacte de Bruxelles ?
C’est une tempête dans un verre d’eau. Le président Laurent Gbagbo a dirigé la Côte d’Ivoire durant dix ans. Il était au pouvoir comme un opposant à son propre pouvoir. C’est une réalité. Il a passé tout son temps à danser, c’était une gestion excitée, ensanglantée. Nous à l’UDPCI, on sait de quoi nous parlons. C’était la terreur. Nous avons perdu dans cette gestion notre leader, le Général Guéi Robert dans cette gestion abracadabrante. Au niveau du développement, rien n’a été fait. Laurent Gbagbo a instrumentalisé l’école pour arriver là. L’université était en lambeaux, c’était tout sauf une université. On y trouvait tout sauf les vrais étudiants. C’était un camp des milices. C’est une réalité. Je n’invente rien. C’est à ça qu’on veut nous ramener? L’offre politique qu’il y a ici, c’est quoi ? Le président Bédié même n’a pas une offre politique. Moi, je n’ai pas entendu une proposition de résolution des problèmes des Ivoiriens si ce n’est pour parler de la xénophobie ou de la catégorisation des Ivoiriens. Ce sont les germes de l’instabilité qui sont le socle de sa politique ; vu l’attitude du président Bédié, j’aurais souhaité qu’il se ressaisisse. Mais, comme il n’entend pas se ressaisir, je pense que c’est à ses risques et périls. Bédié au pouvoir, c’est qu’on n’aime pas la Côte d’Ivoire. Il n’a rien à offrir à la Côte d’Ivoire. C’est quelqu’un qui est plein de rancunes et qui pense qu’il doit régler ses comptes aux uns et aux autres. On n’a pas besoin de ça. De toutes les façons aujourd’hui, ce qu’il appelle le PDCI est vidé de toute sa substance. Les cadres ont compris que c’est la vision du président Alassane Ouattara qui consiste à rassembler les valeurs de ce pays. Pour qu’on ait la paix et le développement. On peut dire ce qu’on veut, mais Alassane Ouattara travaille. Le travail que le président Alassane fait Bédié au pouvoir n’allait jamais le faire. Gbagbo est venu, on a beaucoup dansé, on a beaucoup chauffé le macadam, c’est vrai. On a fait les Agoras, les parlements. C’était là-bas qu’on préparait l’avenir des enfants. Cela a donné quoi ? Rien ! Si le RHDP voudrait faire des agoras il pouvait le faire à chaque carrefour de la ville d’Abidjan. Ce n’est pas une force politique. Ce n’est pas un projet politique. Ce n’est pas une offre politique. Ce n’est pas un projet de société, un programme de gouvernement pour quelqu’un qui a de l’ambition pour son pays. La rencontre entre Bédié et Gbagbo, c’est une rencontre de deux personnes qui se connaissent bien. Ils se connaissent bien et ils se haïssent très bien.

A vous entendre, cette plateforme n’a pas d’avenir…
Cette plateforme ne peut pas exister. Le président Gbagbo n’est pas amnésique. C’est Bédié qui a décidé qu’on envoie Gbagbo à la CPI. Il est le doyen. S’il avait dit à Alassane réglons notre affaire en Côte d’Ivoire, le président Gbagbo ne serait pas à la CPI aujourd’hui. Même dans la presse écrite, il a dit que c’est à la CPI que se trouve la place de Gbagbo. Qu’est ce qui a changé pour qu’il aille solliciter Laurent Gbagbo ? On ne peut pas donner de la place à un esprit de revanchard pour venir faire quoi que ce soit sur les Ivoiriens. Nous sommes en train de mettre en place notre parti. On les attend.

Le président Guillaume Soro affirme que d’ici septembre-octobre quelque chose va se passer. Votre commentaire…
Le président Soro, après les responsabilités qu’il a eues dans ce pays, doit être suffisamment responsable. L’ambition d’être président de la république est une ambition noble. Mais il ne faut pas souhaiter comme si c’est un jeu qu’il y ait des troubles dans le pays. Quelque chose va se passer. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il y a un risque de déstabilisation selon la compréhension de la masse ; dans la masse, on comprend que tu veux créer des troubles, la déstabilisation. Après tous ses postes qu’il a occupées dans ce pays et les ambitions qu’il nourrit. Il s’est trompé de conduite et de tenue de parole. Il n’a même pas besoin de dire cela. De toutes les façons, ceux qui s’en réjouissent, ce sont eux-mêmes qui seront les victimes. C’est encore le manque d’offre politique. Quand on veut le fauteuil présidentiel, c’est pour changer quelque chose. Et c’est sur cette ambition qu’on communique. Sinon, on sait que Soro sait fait la rébellion. On sait ça. Mais cela n’a rien donné à la Côte d’Ivoire. Si c’est pour revenir faire la rébellion, ce n’est pas la peine.

Le Chef de l’Etat n’a pas répondu à cette provocation. Pourquoi?
Je ne peux pas répondre à la place du Chef de l’Etat. Mais, à ce niveau que je parle de la responsabilité. Le président Alassane va répondre à soro pour quoi ? Il n’a même pas besoin de lui répondre. Ceux doivent répondre à Soro ont répondu. Soro n’est pas à la hauteur du président de la république. C’est Dieu qui donne le pouvoir. Et quand on veut le devenir, on n’a pas besoin d’effrayer les populations. L’objectif, c’est de créer la psychose. Il n’ y aura pas psychose. Nous sommes dans la réalité. La violence ne passe plus. Le coup d’Etat ça ne passe plus. On ne va plus faire de rébellion dans ce pays. On a eu une guerre qui a fait 3000 morts. Personnes n’a été condamnée. Il n’y a pas de responsable. Ils sont donc morts cadeau. Le président Gbagbo que la CPI a pris pour responsable apparemment dit qu’il n’est pas responsable. C’est Dieu qui s’est fâché pour tirer sur ces 3000 personnes. Parce qu’on est sorti de l’assemblée nationale avec fracas qu’on veut devenir président de la république. C’est bien que Soro ait dit ça afin qu’il en assume demain.

L’opposition conteste toujours la loi qui a été votée sur la recomposition de la CEI. Quelle est votre position ?
L’opposition qui se noie tente de s’accrocher sur des nénuphars, des illusions. Nous sommes en Côte d’Ivoire et non ailleurs. Que l’opposition me donne le modèle de commission électorale qui est mieux équilibrée et respecte tout ce qu’elle demande. Le président de la république a dit que c’est fini. La Côte d’Ivoire doit avancer. Les intimidations ne vont pas marcher. Que l’opposition nous dise ce qu’elle veut faire concrètement pour les Ivoiriens. Est-ce que le parti au pouvoir n’a pas perdu aux élections municipales au Plateau, Port-Bouët et Cocody ? L’opposition doit aller sur le terrain pour galvaniser ses militants. Qu’elle laisse le débat de la CEI qui n’est qu’un faux débat. On cherche des prétextes pour envoyer les enfants des gens à l’abattoir. Soyons vigilants. C’est quelle politique fait-elle en souhaitant la mort de la jeunesse ? La Côte d’Ivoire n’en a pas besoin. Cette commission électorale est la meilleure que nous avons connue dans ce pays, depuis l’indépendance à ce jour. La vérité des urnes est implacable. De toutes les façons en Afrique, les oppositions ont toujours trouvé des échappatoires ; mais il va falloir qu’on avance. L’opposition pense qu’elle va encore faire une CEI où on se met à déchirer les résultats. Cette époque est dépassée. Elle doit cesser de rêver.

Pour vous, est-il normal qu’on fasse acheter la carte d’identité aux Ivoiriens ?
Vous savez, la question de la carte d’identité est également un faux débat. Avant 2000, la carte d’identité ne s’obtenait pas gratuitement.

Sous Gbagbo, les Ivoiriens n’ont pas déboursé un centime pour obtenir cette carte d’identité, honorable…
Ecoutez monsieur le journaliste, la Côte d’Ivoire n’a pas commencé avec Gbagbo. Gbagbo ne l’a même pas faite gratuitement. Pour que les élections soient plus inclusives, un certain nombre de mesures à été prises. Parmi lesquelles, la gratuité de la question de la carte d’identité. Cette carte d’identité a été financée par l’union européenne. Si l’opposition souhaite qu’il faille revoir à la baisse le montant de cette carte qui est de 5000 FCFA, on peut discuter. Mais, on ne peut la laisser à la gratuité. Ce n’est pas possible car partout on paie le timbre fiscal. Sinon, comment l’Etat va-t-il subsister ? L’opposition veut qu’on cesse de construire les écoles, les ponts, les routes pour retomber dans une situation de transition où rien n’avance. Avant 2000, la carte d’identité n’était pas gratuite étant donné qu’on payait le timbre. Quand on devrait passer notre bac, nous avons payé avant d’obtenir cette importante pièce. Il faut que l’opposition évite de s’accrocher à des choses qui ne tiennent pas débout. Que l’opposition cesse de dire que la population est pauvre et donc elle ne peut pas payer la carte d’identité. Sous Gbagbo et sous Bédié, la population était-elle riche ? faisait-il bon vivre en Côte d’Ivoire ? Tout le monde sait que sous Gbagbo et Bédié à des fines pluies on ne pouvait passer au Banco. Dès qu’une petite pluie tombe, on ne pouvait plus passer pour aller à Yopougon car l’autoroute était inondée. Alassane est venu s’attaquer à tout ça. La question de la gratuité de la carte d’identité ne doit pas faire l’objet d’un débat. Que l’opposition fasse de bonnes propositions pour faire avancer le pays. Quand le président Alassane Ouattara dit qu’il y aura de l’électricité dans tous les villages, moi je souhaite que l’opposition vienne avec d’autres arguments pour dire qu’elle va faire mieux que cela. Il n’y a pas d’offre et on critique inutilement.

Le président de la république a la volonté de modifier légèrement le code électoral. Pour l’opposition, cette volonté vise à écarter ses potentiels adversaires Laurent Gbagbo et Henri Konan des joutes présidentielles de 2020. Quelle est votre analyse ?
Le président de la république n’a fait que dire ce que la constitution prévoit elle-même. La constitution prévoit la possibilité de sa révision à tout moment. Bédié l’a révisée. On révise une constitution pour permettre au pays d’avancer. D’ailleurs on ne sait pas ce que le président de la république veut réviser. Il faut donc attendre. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Que l’opposition cesse de se faire peur. A mon humble niveau, ce que je puisse dire, c’est que la Côte d’Ivoire a besoin de la paix. C’est dans la paix que tous les grands pays ont connu leur développement. La paix a un prix. Il faut qu’on dise non à la violence.

Entretien réalisé par Romaric SAKO
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