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Politique Publié le vendredi 11 octobre 2019 | Abidjan.net

Pouvoir – opposition ivoirienne, qui joue avec le feu ? Ces désaccords et ces actes qui ne rassurent pas à 12 mois des prochaines élections

© Abidjan.net Par DR
Pouvoir – opposition ivoirienne, qui joue avec le feu ? Ces désaccords et ces actes qui ne rassurent pas à 12 mois des prochaines élections
A peine 10 ans après le chao dans lequel la Côte d`Ivoire avait sombré en 2010, par la rivalité entre ses acteurs politique, les leçons ne semblent pas avoir été tirées
Dans moins de 12 mois, les Ivoiriens devront se rendre aux urnes pour renouveler leurs institutions. A l’approche de ces échéances, l’atmosphère n’est pas suffisamment dégagée en Côte d’Ivoire. Des nuages, pas gais, ne garantissent pas un environnement serein, présage de lendemains qui chantent. La situation socio-politique va se crispant. A en témoignent les événements qui se suivent et se succèdent, qui sont loin de décrisper cette atmosphère morose.

Le fait marquant, ce sont les désaccords criants entre les principaux acteurs de la vie politique de la nation. Lesquels, au gré d’intérêts égocentriques, semblent n’avoir plus de souvenir des événements douloureux encore récents de 2010 – 2011. A savoir la crise post-électorale dont on aurait compte plus de 3000 morts, de nombreuses autres victimes et leurs cortèges d’exilés.

Ce sont quasiment les mêmes désaccords d’hier que pouvoir et opposition affichent aujourd’hui. Les uns et les autres se complaisant dans des postures radicales favorisant un climat de psychose pré-électorale. Le mois de septembre et le début de ce mois d’octobre illustrent fort bien cette ambiance malsaine qui se prépare.

Consensus raté autour de la Cei

Ces mois auront été rythmés par la mise en place de la Commission électorale indépendante (Cei), l’organe central en charge des processus électoraux à venir. Alors que l’on s’attendait à un consensus autour de cet organe, il constitue le faux départ de la course de fond, qui va commencer depuis son installation.

Même si elle enregistre des avancées significatives avec une présence plus accrue de la Société civile cette fois-ci, cette Commission pêche, cependant, par l’absence de forces politiques non négligeables sur la scène ivoirienne. A savoir le Pdci-Rda d’Henri Konan Bédié, mais aussi la tendance proche de Laurent Gbagbo du Fpi. Des formations dont nul ne saurait se méprendre sur le poids dans un débat politique objectif dénué de toute acrimonie partisane. Tous les observateurs en conviennent, la Cei actuelle sans le Pdci et ses alliés du Congrès pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp) reste un instrument confligène, otage aussi bien de ses composantes que de ses pourfendeurs, qui pourraient en faire un alibi pour mettre de l’huile sur le feu.

A l’intérieur de cet organe déjà, quelques murmures et discordes se font entendre. Notamment des membres, frustrés avant même que les choses sérieuses ne commencent. Des acteurs de la Société civile, qui auront bataillé dur pour le contrôle de ladite Commission semblent blasés, eux et leurs soutiens à l’intérieur, par leur échec à l’issue des élections qui ont vu le magistrat hors hiérarchie, représentant du Conseil supérieur de la magistrature, leur ravir le fauteuil. Or pour délibérer sereinement, la Cei a besoin de reposer sur une équipe cohérente et solidaire, dépourvue de toute pesanteur comme prédispose son statut d’organe indépendant.

Affaire Mangoua, qui joue avec le feu ?

En tout état de cause, la sérénité des scrutins à venir nécessitera une bonne dose de foi des acteurs de part et d’autres qui ne semblent prêt à en donner l’assurance. Pouvoir, opposition, nul n’est prêt à mettre de l’eau dans son vin. Chacun y va de ses actions et de ses ambitions. Les uns veulent continuer à gouverner, les autres tiennent coûte que coûte à leur imposer une alternance. Pas de concession de part et d’autre. La méfiance s’est installée. La défiance aussi. Les discours prennent du ton, et tous les actes prêtent à interprétation. Même des plus élémentaires. La confusion se généralise. C’est le cas de ce flou artistiquement entretenu autour de cette autre affaire qui polarise l’actualité. A savoir l’arrestation, le jugement et la condamnation de Jacques Mangoua, vice-président du Pdci-Rda, et président du Conseil régional du Gbêkê.

Que de supputations sur les faits imputés à ce dignitaire du parti septuagénaire ! Pour qui sont les armes découvertes au domicile de cet élu ? Qui lui en voudrait pour déposer ses munitions chez lui ? Si ces munitions lui appartiennent, à quoi les destinerait-il ? Dans l’un comme dans l’autre sens, il y a bien quelqu’un qui prépare la guerre. Quelqu’un cherche à nuire à son adversaire ? Qui est la victime et qui est le bourreau ? Qui joue avec le feu ? Pas évident qu’on le sache clairement un jour, sous ces cieux où les enquêtes finissent dans le calendes grec.

Déjouer les pronostics du chao

En attendant, le pouvoir, via le procureur de Bouaké, Brahman Koné, charge. Les avocats et les partisans du mis en cause protestent. Parfois même violemment. Dans la foulée, cette affaire dont les relents ont dépassé le simple seuil d’une infraction commise, a enregistré sa première victime : un mort. Le décompte macabre a ainsi commencé. Mauvais présage ?

Combien seront-ils qui ne verront pas le futur président ivoirien s’installer dans son fauteuil ? Nul ne le sait ! Pourtant, tous savent très bien qu’avec une simple bonne foi, on épargnerait des vies, toutes les vies. Alors, la Côte d’Ivoire continuerait sur sa trajectoire. Celle d’une nation prospère, qui fera toujours la fierté de ses populations, et suscitera encore de l’intérêt auprès des tous ceux qui se bousculent à ses portes.

Au lieu de bander des muscles, il suffirait seulement de se parler, de continuer à se parler, pour déjouer tous les pronostics du chao et bâtir la paix. Cette paix, naguère seconde religion de la nation ivoirienne, devenue une denrée rare, aujourd’hui, pour ces filles et ces fils après Houphouët-Boigny.

F.D.BONY
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