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Société Publié le mercredi 13 novembre 2019 | Abidjan.net

Enseignement supérieur : les agents de l’Administration centrale entrent en grève illimitée, voici les motifs évoqués

© Abidjan.net Par Emma
Université de Cocody: le ministre Cissé Ibrahima sur les chantiers
Mardi 1er mai 2012. Le ministre de l`Enseignement supérieur et de la Recherche, Cissé Ibrahima s`enquiert de l`avancement des travaux sur les chantiers du campus universitaire de Cocody
Dans un point fait à la presse ce mardi 12 novembre 2019, les agents de l’Administration centrale du ministère de l’Enseignement supérieur annoncent une grève illimitée à compter de ce mercredi 13 novembre 2019. Ci-dessous, dans cette déclaration, ils en énoncent les motifs et saisissent le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.



Chers amis de la presse, au nom de tous les agents de l’administration centrale du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, nous vous remercions d’avoir répondu présents à ce point de presse destiné à alerter l’opinion nationale et internationale sur le drame que nous vivons dans ce Ministère depuis maintenant plusieurs années.

De prime abord, il convient de faire la distinction entre les différentes composantes du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. D’une part, il y a l’administration centrale qui en est la cheville ouvrière, et d’autre part les Universités, CROU et autres centres de recherche qui sont des établissements publics nationaux (EPN).

Relativement à la situation prévalant au sein des 18 directions de l’administration centrale du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et qui fait l’objet de ce point de presse, il faut dire que les agents, avoisinant le nombre de 500, souffrent énormément. Nos conditions de vie et de travail restent précaires.

En effet, malgré les colossales ressources financières générées, le personnel n’en bénéficie pas. Pourtant, il existe un arrêté qui lui donne droit aux primes sur ces ressources financières générées. Il s’agit de l’arrêté N° 81 MEF DGTCP RGF-CE du 22 février 2010 portant création d’un régie d’avances auprès de la direction des affaires administratives et financières du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

En dépit de tout cela, l’autorité de tutelle refuse de donner ce qui revient de droit aux agents par la non-signature de l’arrêté portant instauration des primes au profit des agents de l’administration centrale. Jusqu’à présent, nous n’arrivons pas à comprendre cette attitude méprisante.

Pour rappel, deux ateliers d’optimisation des ressources financières pour le paiement des primes ont été respectivement organisés les 02 décembre 2016 et 26 décembre 2018 par les Ministres Bakayoko Ly Ramata et Albert Mabri Toikeusse.

Au terme de ces ateliers, les conclusions ont fait état de la disponibilité des ressources financières pour le paiement effectif des primes trimestrielles aux agents. Il y a là manifestement un manque de volonté de la part de l’autorité de tutelle qui donne dans le dilatoire ; lors d’une rencontre à son cabinet le 28 février 2019, le Ministre a promis signer l’arrêté portant instauration des primes le 04 mars 2019. Depuis lors, rien n’est fait. Et nos multiples démarches auprès du cabinet pour tenter de comprendre cette situation sont restées vaines. On a l’impression que le Ministre tente de ruser avec les agents en nous opposant une procédure juridico-financière relativement au processus de signature de l’arrêté. Après investigations, il ressort des contre-vérités flagrantes liées au processus de signature de l’arrêté, tendant à faire croire qu’un projet de décret subséquent serait transmis au Secrétariat Général du Gouvernement, alors qu’il n’en est absolument rien.

Il faut préciser que le paiement de la prime que nous revendiquons ne se fera pas à partir de fonds logés dans les caisses de l’Etat. Ce qui nous revient de droit est tiré des ressources financières propres de l’administration centrale qui totalise une cinquantaine d’activités lucratives. Au nombre de ces activités génératrices de ressources, il y a les préinscriptions en ligne des nouveaux bacheliers, les inscriptions en ligne des candidats au BTS, les frais liés aux soutenances, à l’ouverture des établissements supérieurs privés, à l’ouverture des filières, les fonds générés par la direction de l’orientation et des bourses, la cagnotte des 10% des frais d’inscription des étudiants liés à la concession de service public, pour ne citer que ces activités.

Bien entendu, ces multiples entrées d’argent au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique se chiffrent en milliards de francs CFA. Même si 40% de ces recettes reviennent juridiquement au Trésor de Côte d’Ivoire, les 60% restants sont reversés dans les caisses de l’administration centrale. Les agents qui travaillent à produire cette manne financière annuelle en sont curieusement exclus, en dépit de l’existence de l’arrêté du 22 février 2010 ; il y a visiblement une violation flagrante de nos droits que nous contestons avec la dernière énergie.

Où va tout cet argent amassé ? Tout porte à croire qu’il y a une mafia au sein de ce Ministère qui spolie les agents impunément. Et dire que cela dure depuis une dizaine d’années. Nous ne pouvons plus accepter d’être truandés de la sorte. Trop, c’est trop ! Comment comprendre qu’on puisse maintenir volontairement de nombreux pères et mères de familles dans le dénuement le plus total alors que les moyens financiers de leur épanouissement existent ? Dans les Ministères qui génèrent des ressources financières, comme les Ministères de l’Economie et des Finances, du Budget et du Portefeuille de l’Etat, de la Fonction publique, de la Construction et de l’Urbanisme, des Transports etc., les agents perçoivent des primes trimestrielles de motivation. Pourquoi le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique devrait cruellement se soustraire à ce principe d’équité et de justice sociale ?

D’ailleurs, même les agents des Universités, CROU et centres de recherche bénéficient de primes trimestrielles (heures supplémentaires). Pourquoi pas les agents de l’administration centrale ? Depuis bientôt huit mois, le Syndicat des Agents de l’Administration Centrale du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SYAAC- 3 MESRS) privilégie la voie du dialogue pour un dénouement heureux. Malheureusement, l’autorité de tutelle reste jusque-là insensible à notre cri de cœur et fait preuve d’une insouciance inacceptable.

C’est pourquoi, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le 05 octobre 2019, les agents ont décidé d’entrer en grève durant trois jours, du 15 au 17 octobre 2019, pour revendiquer la signature de l’arrêté portant instauration des primes. Après ce premier avertissement ayant eu pour conséquence la paralysie de l’administration centrale, les agents ont remis le couvert avec une grève de cinq jours, du 29 octobre au 04 novembre 2019, plus déterminés que jamais. Mais, face au mépris affiché par l’autorité de tutelle qui se montre incapable d’ouvrir la moindre discussion en vue de trouver des solutions à notre problème, et conformément aux résolutions de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 05 octobre 2019, une grève illimitée aux conséquences désastreuses pour tout le système d’enseignement supérieur, sera lancée dès le 13 novembre 2019 jusqu’à satisfaction de notre revendication.

Nous tenons à prendre l’opinion nationale et internationale à témoin. Les agents de l’administration centrale du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique sont très en colère. Et pour cause, pendant que la ‘’maison’’ brûle, le Ministre Mabri Toikeusse ne trouve rien d’autre à faire que de se réjouir au cours des nombreuses cérémonies d’hommage à sa personne, en ignorant royalement nos souffrances.

Qu’il sache que le meilleur hommage qui puisse lui être rendu, c’est celui de ses agents qui ne demandent qu’à être rétablis dans leur droit, à travers la signature de l’arrêté tant attendu. C’est l’occasion pour le Syndicat des Agents de l’Administration Centrale d’interpeller Monsieur le Premier Ministre afin qu’il s’implique personnellement dans la résolution de notre problème, d’autant plus que 2019 a été décrétée année du social par le Gouvernement ivoirien. Je vous remercie
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