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Économie Publié le jeudi 16 avril 2020 | APA

Coronavirus : les artisans d’Abidjan plongés dans la « galère »

© APA Par DR
Vue de la ville d`Abidjan, la capitale économique de la Côte d`Ivoire
Abidjan (Côte d'Ivoire) - Haut lieu du commerce d’objets d’art de la grande mégapole ivoirienne, le marché artisanal d’Abidjan a perdu l’essentiel de sa clientèle composée en majorité d’Européens à cause du Covid-19.

Il y a à peine quelques semaines, on se bousculait dans les allées du village artisanal d’Abidjan. Ivoiriens mais surtout touristes et résidants étrangers s’ingéniaient à trouver le moyen de se faufiler au milieu des échoppes. Désormais, presque plus aucun acheteur potentiel n’y pointe le nez.

A l’intérieur des rares boutiques ouvertes, les vendeurs éprouvés trompent l’ennui à longueur de journée. « On est dans la galère », lâche Cissé Brahima. Ce commerçant vient tout juste de reprendre ses activités après un répit forcé. Le regard perdu, il se souvient de l’avant-coronavirus : « Le business marchait bien. On gagnait tranquillement notre vie ».

La Côte d’Ivoire n’échappe pas à la crise sanitaire qui a mis à genoux la planète entière. Ce pays, l’une des locomotives de l’Afrique de l’ouest, a recensé plus de 600 cas de Covid-19 dont six mortels.

Pour juguler la circulation du virus émergent, le président Alassane Dramane Ouattara a déclaré l’état d’urgence et un couvre-feu. En outre, un confinement progressif des populations, par aire géographique en fonction de l’évolution de la maladie, a été amorcé. A cela s’ajoute la suspension des vols internationaux. Autant de mesures draconiennes qui étouffent le village artisanal de la mégapole ivoirienne. « J’étais longtemps resté à la maison mais je suis obligé de rouvrir », se justifie Cissé, qui est aussi vice-président du Centre artisanal.

Sur les 136 magasins de ce lieu de négoce, beaucoup sont fermés. Certains vendeurs préférant attendre un retour à la normale plutôt que de s’exposer en vain.

Kamara Moussa est, quant à lui, revenu pour parachever une commande. « Il n’y a pas de travail », constate avec affliction ce quadragénaire cloîtré chez lui pendant trois semaines.

Sous des abris de fortune, des artisans dont plusieurs ne portent pas de masques, semblent n’avoir pas encore pris la pleine mesure de cette crise sanitaire. Debout à l’entrée du village artisanal, Jérôme Lassina est en première ligne. Cet homme, qui a la charge de nourrir sa petite famille, est désespéré. « Ça ne va pas, c’est vraiment très dur », se désole cet artisan.

L’explosion de la transmission communautaire du virus est la hantise des autorités sanitaires. Pour contenir et lutter efficacement contre la pandémie, le gouvernement ivoirien a interdit tous les rassemblements. Le secteur de l’artisanat en subit de plein fouet les conséquences.

Gérante d’un magasin, Mariam Marie Djobo fait les cent pas devant son espace de vente où sont proposés des articles pour femmes. Plus de deux semaines se sont écoulées sans qu’elle ne vende le moindre produit.

En plus du loyer de leurs boutiques payé au district (Gouvernorat) d’Abidjan, les commerçants doivent régler mensuellement une patente de 2000 F CFA à la mairie de Treichville, la commune dont dépend le marché artisanal. Pour supporter la situation imposée par la pandémie, ils sollicitent en urgence l’appui des pouvoirs publics.

« On a besoin d’une aide de l’Etat. On a entendu à la télévision un soutien destiné aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), mais personne ne nous a contactés », informe Brahima Cissé.

A travers un fonds de 200 milliards F CFA, le gouvernement espère maintenir à flot ces entreprises. Pour sa part, le secteur informel bénéficiera d’une aide de 100 milliards F CFA avec la mise sur pied d'un fonds spécifique.

AP/ls/id/te
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